Diaporama Que deviennent-elles (ils) ? Témoignages vie privée / vie pro

Parcours au fil du temps : Étienne

Étienne

Étienne, marié, 3 enfants, avocat à Paris, avait témoigné autour de la conciliation vie perso / vie pro sur En Aparté en 2015. Six ans après, voici de ses nouvelles récentes ! Merci à lui.

Depuis votre dernier témoignage, comment a évolué votre situation personnelle et professionnelle ?

Au niveau professionnel, je suis parti du cabinet français où je dirigeais le département de droit social, pour créer un cabinet début 2020, juste avant la pandémie. Nous sommes une quinzaine d’avocats, intervenant en droit social, juridique et fiscal.

Le déclic ? Voir des confrères heureux de s’être lancés. Nous sommes 4 associés, avec des profils similaires (expériences dans différents cabinets, enfants majeurs ou presque, etc.), avec l’envie de regarder ensemble dans la même direction. Nous avions envie de partir d’une feuille blanche et de nous fixer les contraintes que nous souhaitions, notamment en termes d’équilibre vie perso / vie pro, ce qui a été grandement facilité par les possibilités de travailler à distance.

Mes 3 enfants ont maintenant entre 19 et 23 ans. Ils sont plus autonomes, leurs besoins vis-à-vis de nous ont évolué. Ils sont davantage demandeurs d’échanges. Ma femme et moi essayons de les accompagner dans leurs choix d’étude, dans leur passage vers l’âge adulte. Ils aiment leurs études et les voies qu’ils ont choisies. Après être parti en province puis à l’étranger, et être revenu pour terminer ses études, notre aîné a pris son indépendance et nous avons trouvé un nouvel équilibre de vie à 4.

Je suis toujours marié avec la mère de nos enfants. Nous redécouvrons la vie que nous avions avant eux ! Et avec un salaire plus confortable 😉 Ce qui nous permet de multiplier les sorties, les expos. On part en week-end sans eux. C’est très sympa et on en profite bien ! Ma femme travaille toujours dans la même structure, où elle s’épanouit.

Avec nos enfants, nous avons vécu des moments très forts au sein d’un orphelinat au Bénin, avec l’agence de voyage solidaire Double Sens dont j’avais parlé en 2015 après être partis au Cambodge. Ce fut d’une richesse absolue humainement parlant. Se séparer de ces enfants au moment du départ a été très fort. [1]

Avec le recul, feriez-vous certaines choses différemment ? Auriez-vous des « conseils » à donner à des plus « jeunes » ?

A 50 ans, j’ai le sentiment d’avoir atteint un équilibre qui évite la déperdition d’énergie. J’ai peut-être une vie « banale » aux yeux de certains mais stable, équilibrée.

Les confinements et l’absence de vie sociale et culturelle qu’ils ont engendrée ont créé chez moi une frénésie de sorties, de voyages. C’est d’ailleurs un sujet de discussion avec ma femme.

Sinon, concernant d’éventuels conseils que je pourrais donner, c’est à travers mon prisme d’avocat social, que j’ai envie de le faire. J’ai constaté que passé 40 ans, de nombreuses personnes se posent des questions existentielles, métaphysiques. Et je pense qu’il vaut mieux se les poser avant ! Ces personnes réalisent qu’elles ont suivi (se sont enfermées ?) pendant des années un schéma socio-culturel, mais sans véritable passion pour ce qu’elles faisaient.

J’ai l’impression que les millenials sont beaucoup plus désireux que leur vie personnelle passe avant leur vie professionnelle. Je pense qu’il est important de se poser ces questions, de remettre en question les schémas qui nous ont nourris. Sans sombrer non plus dans l’individualisme « moi, je » à tout prix, mais il est important de se poser des questions : qu’est-ce qui me correspond ? A quoi j’aspire ? Il me semble important d’être en adéquation avec soi-même. J’ai eu le sentiment, en tant qu’avocat, d’aider différentes personnes à se « libérer » de leurs schémas, à sortir du moule dans lesquels elles étaient, « malgré elles ».

Sinon, de façon plus générale, je suis pour le dialogue, la verbalisation de ce qui ne va pas. Quand il y a une situation de souffrance, il est important de dire ce que l’on ressent et ce que l’on attend. Il faut savoir trouver le bon moment pour parler, à froid, calmement, mais ne pas garder pour soi, sinon, cela crée de la rancune, de la rancœur, des frustrations Et cela est vrai aussi bien dans la sphère professionnelle que personnelle, avec son conjoint ou ses enfants. Ne pas laisser s’installer les tensions larvées. Ne pas perdre de vue ce que l’on attend ou alors s’accommoder de certaines contrariétés.

Avez-vous des projets/des envies à court et moyen terme ?

Peut-être acheter une maison en Provence.

Et puis être conscient que mes parents et beaux-parents vieillissent et que cela entraîne de nouvelles préoccupations

Et plus tard, m’occuper de mes futurs petits-enfants 😊

Sinon, j’ai encore 17 ans à travailler, donc continuer à bien le faire, puis assurer la transition. Être conscient qu’avec les années, on a moins d’énergie, moins de fougue, mais plus de sagesse pour éviter les écueils et davantage de cerveau disponible pour le travail.  Et j’ai la chance d’avoir des clients fidèles, ce qui est très gratifiant.

Vous pouvez retrouver l’ensemble des témoignages dans la rubrique Parcours au fil du temps.


[1] Un reportage a été consacré à Étienne et sa famille durant leur voyage solidaire au Bénin https://www.youtube.com/watch?v=jnCCt5eKfu4

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