Marie-Haude avait témoigné pour la première fois en 2014 sur En Aparté pour raconter sa nouvelle vie à Brest, après avoir vécu des années à Paris, avec son mari et leurs deux jeunes enfants. Licenciée économique d’une agence de communication, Marie-Haude avait profité de cette nouvelle page pour se reconvertir dans la formation professionnelle pour adultes, en lançant sa propre structure. En 2016, désormais bien installée, Marie-Haude était venue donner de ses nouvelles : la famille avait pris ses repères et son entreprise était en phase de croissance. Pour éviter cependant de se laisser happer pour son travail, elle s’était fixé quelques règles. En 2017, elle nous annonçait avec joie que son entreprise se développait bien et qu’elle se versait un salaire depuis un an, et à titre personnel, elle prenait le temps de se faire plaisir (musique, surf, etc.), sans oublier des envies de voyages. Cinq ans et demi après, voici de ses nouvelles ! Merci Marie-Haude pour ta fidélité et de ta confiance 😊
Depuis ton dernier témoignage, comment a évolué ta situation perso et pro ?
Depuis 2017, plusieurs choses ont évolué dans ma vie professionnelle. J’imagine que j’ai évolué personnellement aussi hein, par contre pour ce qui est de ma vie perso en elle-même, je continue sur ma lancée. Tu sais, « on ne change pas une équipe qui gagne » ! C’est bateau… Mais sur ce bateau là, je traverse les meilleures aventures.
Professionnellement, depuis 2017, en résumé : j’ai créé une deuxième entreprise, j’ai écrit et publié mon premier roman (« Je vous en prie, silence » : Jeanne, la quarantaine, découvre que son mari la trompe mais elle décide de se taire, espérant ainsi que rien ne change), puis j’ai fermé ma première entreprise, écrit et publié mon deuxième roman (« Vivantes« ). À peu près dans cet ordre (ou presque).
Peux-tu nous détailler un peu ces changements importants ?
J’avais créé en 2013 une société de communication et de formation. J’animais des formations en prise de parole et communication interpersonnelle, dans les entreprises et dans des écoles supérieures. Mon entreprise n’a fait que grandir, y compris en 2020, qui a été une très bonne année malgré la pandémie de Covid-19. À cette époque, j’étais à l’apogée de ce projet, je crois. Mais c’est là aussi que j’ai commencé à sentir le vent tourner. Il y avait des projets sur lesquels je n’avais plus envie de travailler, des clients dont je me suis séparée. J’étais arrivée au bout de l’aventure des formations en entreprise. J’avais envie, et même besoin, d’explorer autre chose. Je me suis donné toute l’année 2021 pour réfléchir et construire ce tournant. Et pour finir correctement les contrats que j’avais avec mes clients. Début 2022, j’ai fermé ma structure de formation.
En parallèle, j’avais créé en 2019 une micro-entreprise pour pouvoir vendre mes romans et toucher mes droits d’auteur. J’ai passé l’année 2021 à écrire et préparer mon deuxième roman et à mettre en place la bascule de mon activité professionnelle à 100% vers l’écriture (en même temps, donc, que je finissais mon aventure du côté de la formation). Et en avril 2022 j’ai publié « Vivantes », mon deuxième roman, qui raconte l’histoire de Nicolette, une jeune fille qui va partir un été en Italie comme jeune fille au pair. Avec une amie, elle va connaître la fête, l’amour mais aussi la perte violente des illusions, la mort, la maladie. Aujourd’hui, mon métier c’est d’écrire : mes romans, mais aussi d’autres projets qui sortiront plus tard cette année.
Avec le recul, ferais-tu certaines choses différemment ?
Non. J’ai fait des erreurs, j’ai mis du temps à apprendre parfois, mais tout ce que j’ai fait me mène à aujourd’hui. Je ne jetterais rien, rien, rien !
En revanche, il ne s’agit pas forcément de faire différemment, mais il y a des choses que j’aurais aimé savoir plus tôt. J’aurais aimé me défaire plus tôt ce qui était totalement inutile : la peur, l’angoisse permanente de bien faire, le perfectionnisme. Tout ça était moteur, je m’appuyais dessus pour me mettre en mouvement. Donc on pourrait se dire :« C’est cool, ça m’a permis de me bouger le cul et d’accomplir tout ce que je voulais ! »
Mouais… C’est en partie vrai et c’était justement le piège. C’est vrai qu’on peut accomplir beaucoup en se faisant violence. Mais on se fait violence. Ça ressemble à un contrat avec le diable.
Il se trouve qu’on peut en faire autant, et même mille fois davantage : en se faisant du bien et en se lâchant les basques. Ça change vraiment tout.
J’aurais aimé savoir le faire dès l’âge de vingt ans !
Et toujours aussi contente d’avoir quitté Paris pour Brest en 2013 ?
Oui, c’est le BONHEUR !
Je suis tellement bien installée à Brest qu’avec mon mari nous avons acheté une maison, juste avant le Covid.
En août prochain, ça fera 10 ans, et je n’ai aucun regret d’avoir quitté Paris, je n’en ai jamais eu. J’avais envie de venir vivre en Bretagne depuis l’enfance. Aujourd’hui, même s’il y a d’autres endroits sur terre où je me sentirais très bien, j’ai encore beaucoup de mal à m’imaginer vivre ailleurs qu’à Brest.
As-tu des « conseils » à donner à de jeunes femmes/mères ?
Pour répondre, je vais m’imaginer rendant visite à la moi d’il y a quinze ans et lui distiller des conseils que j’aurais aimé qu’on me martèle :
- Vous n’avez pas besoin de vous faire violence, personne ne vous donnera de médaille pour ça.
- C’est pour vos efforts que la vie vous récompense, pas pour vos sacrifices.
- Vous n’avez pas besoin d’être parfaites, parce que d’abord : parfaites pour qui ? Et pour quoi faire ?
- Écoutez-vous : vous SAVEZ. Je pense même qu’au fond de vous-même vous entendez cette petite voix et savez qu’elle a toujours raison. Et qu’elle ne vous veut que du bien.
- Entourez-vous des gens au contact desquels vous vous sentez bien, aimées, respectées, sans aucun doute.
- Ayez la jugeote de vous éloigner des autres.
- La seule autorisation dont vous avez besoin, c’est la vôtre.
- Vous n’appartenez à personne, si ce n’est à vous-même.
- Et enfin : prenez votre temps. Vous avez le temps. Savourez le temps.
As-tu des projets/envies à court et moyen terme ?
Je suis en train d’écrire mon troisième roman. Avec l’objectif de le publier d’ici la fin 2023.
Cette année je vais continuer à promouvoir « Vivantes », le roman que j’ai publié en 2022 : j’ai quelques rendez-vous littéraires prévus, et grâce auxquels je pourrai voir du monde (et voyager). J’ai hâte !
J’ai d’autres travaux d’écriture en court. À suivre, donc…
Je suis aussi en train de monter un nouveau projet avec une amie très proche qui, comme moi, est entrepreneuse depuis longtemps.
Je fais des travaux dans ma maison, aussi, mais mon envie à court terme est qu’ils soient finis.
Cette année, je vais avoir 40 ans. J’aimerais faire un voyage pour marquer le coup. D’ailleurs, cela me fait penser que j’avais terminé mon témoignage de 2017 en disant que je rêvais d’aller à New-York. Depuis, j’y suis allée à deux reprises. Ce qui me confirme que ton blog est magique, Gaëlle, et que tout ce que je déclare ici se réalise toujours 😉