En 2013, Åsa, suédoise, 40 ans, mariée, 2 enfants, en poste au musée Nobel à Stockholm, témoigne pour la première fois sur En Aparté autour de la conciliation vie privée / vie professionnelle. Elle était revenue donner de ses nouvelles, deux ans après. Il n’y avait pas eu de grands changements, mais plein de petits changements. Suite à un échange téléphonique (en français, merci Åsa !), voici de ses nouvelles, six ans après.
Depuis ton dernier témoignage, comment a évolué ta vie personnelle et professionnelle ?
Côté personnel, je suis toujours mariée, avec 2 filles, dans la même maison, près de Stockholm. Mes filles ont désormais 15 et 18 ans. Mon aînée est entrée en dernière année de lycée (en Suède, les jeunes passent leur bac à 19 ans en général). Cela se passe bien avec elles. Parfois, il y a des conflits avec ma fille aînée mais cela passe vite. Et la seconde, alors que je pensais que l’adolescence serait très difficile, pour le moment, c’est une bonne surprise !
Côté professionnel, il y a un grand changement. Suite au Covid, le musée Nobel a été fermé en mars 2020. Au début, j’ai travaillé un peu à distance, l’équipe avait été mise au chômage partiel. Mais en juin 2020, l’équipe dirigeante (qui était arrivée en 2018) a décidé de se séparer d’une grande partie des salariés. Ce fut un choc pour moi car je travaillais pour ce musée depuis 2001 et j’aimais beaucoup ce que je faisais (même si depuis 2018, les nouvelles directives me plaisaient un peu moins).
Après une période difficile, je me suis posée pour savoir ce que j’avais envie de faire. A la base, je suis ingénieure informatique, mais je n’avais ni l’envie ni les compétences pour devenir consultante informatique. J’ai décidé de devenir professeur. C’était une idée que j’avais déjà eue avant d’intégrer le musée Nobel. Pendant l’année scolaire 2020-2021, j’ai donc donné des cours à des élèves de 6 à 9 ans. Mais je me suis rendu compte que si j’aimais l’enseignement (au Musée Nobel, j’étais souvent en contact avec des enfants), tout ce qui est surveillance, discipline, administratif, relations avec les parents, me pesait beaucoup. Je ne me voyais donc pas faire cela le reste de ma vie. Et c’est ainsi qu’en mars 2021, j’ai décidé que j’allais faire quelque chose de vraiment différent en reprenant des études pour devenir infirmière ! J’ai commencé il y a quelques semaines et pour le moment, tout se passe très bien. En Suède, on manque beaucoup d’infirmières et elles bénéficient d’un bon salaire (beaucoup plus élevé que celui que je pouvais avoir dans le milieu de la culture). Lorsque j’étais jeune, j’avais envisagé de faire des études de médecine mais cela me semblait trop difficile et je pense que je n’avais pas le niveau (pour pouvoir accéder à une université de médecine, en Suède, il faut être excellent dans toutes les matières).
Mon mari et mes filles sont très contents pour moi de cette décision et de cette reconversion !
Avec le recul, ferais-tu certaines choses différemment ? Et as-tu des « conseils » à donner à des jeunes femmes/mères ?
En repensant à ma vie, je suis heureuse des choix que j’ai faits. Si je pouvais changer quelque chose, cela serait mon niveau de stress lorsque j’étais en école d’ingénieur. Peu importait le nombre d’examens que j’avais réussis, je pensais toujours que j’échouerais au prochain… Alors, voici mon conseil aux jeunes femmes : « faites confiance en vos capacités ! vous réussirez, peut-être pas la première fois, mais vous y arriverez ! ».
As-tu des projets/envies à court ou moyen terme ?
Depuis que j’ai eu une méningite cet automne, mon principal objectif est de pouvoir poursuivre mes études, tout en continuant à me reposer, car cette maladie m’a épuisée. Être une personne qui aime faire beaucoup de choses en même temps est un projet assez difficile à mener 😉
Vous pouvez retrouver l’ensemble des témoignages dans la rubrique Parcours au fil du temps.
