Comme vous le savez peut-être (ou pas !), il existe une rubrique Que deviennent-elles (ils) ? dont l’objectif est de donner des nouvelles des différentes personnes qui ont témoigné sur ce blog. L’idée est de pouvoir les suivre au fil des mois et des années, de connaître l’évolution de leurs parcours, notamment en terme de conciliation vie privée / vie professionnelle.
En décembre dernier, j’avais « rouvert » cette rubrique avec des nouvelles d’Amélie, créatrice de la marque Bonjour Bonsoir, pyjamas pour enfants. Que les personnes interviewées ne soient donc pas surprises, elles ont dû recevoir hier un mail de ma part pour alimenter au fil des semaines cette rubrique ! (si j’en ai oublié, n’hésitez pas à me contacter, parfois les mails que j’avais ne sont plus actifs).
Aujourd’hui, c’est au tour de Claire de donner de ses nouvelles ! Claire avait témoigné il y a pile un an. Elle était alors sur le point de franchir un tournant important qui allait impacter sa vie professionnelle et familiale…Un grand merci à elle d’avoir pris le temps de répondre à mes questions et de sa confiance (malheureusement, en juin dernier, Claire a fermé son blog Drôle de mère que j’aimais tant…mais peut-être un jour, rouvrira-t-il ? :-))
Depuis ton témoignage, comment a évolué ta situation personnelle et professionnelle ? Ton équilibre vie perso/vie pro a-t-il été modifié ? Comment ? En mieux ou en moins bien ?
Enorme transformation, avec démarrage des études d’infirmière, alors que j’étais auparavant prof à 80%, ce que je ne peux plus être ici, je passe les détails. A plein temps bien entendu. Avec les horaires et les services décalés (week-ends, soirs) qui sont de mise dans les périodes de stage, bien entendu-bis. Avec des enfants collégiens, dont – Allemagne oblige- les cours finissent régulièrement à 13 h 10 sans cantine. Alors forcément, il y a eu des transformations dans l’équilibre. Le plus spectaculaire effet secondaire est que mon temps en compagnie des enfants s’étant réduit drastiquement, j’en déguste chaque moment avec intensité, comme quoi, ce qui est rare est cher (ce à quoi je rajouterais qu’un cheval bon marché est rare, donc un cheval bon marché est cher. Oups, me revoilà revenue au beau temps de mes blague de 5ème A :-)).
Au fur et à mesure des années passées, j’ai beaucoup entrainé mes enfants à être autonomes dans leurs déplacements, dans leurs activités, cela permet que mes absences ne soient pas un énorme problème organisationnel, mais plutôt un manque dans les relations. J’ai une énorme peur de passer à côté d’une confidence importante, qu’elle soit ravalée parce que je n’étais pas dispo au bon moment, qu’elle ait des conséquences négatives. J’ai une énorme peur de passer à côté de mal-être soigneusement caché, ou tout au moins essayant d’être soigneusement caché. J’ai une énorme peur de ne pas comprendre les enjeux et conflits sous-jacents des relations dans la fratrie. Tous ces paramètres ne peuvent se faire jour, à mon humble avis, que par observation et présence. Jamais par questionnement ou ingérence. D’où ma vigilance à garder du temps à glander avec eux (nan passque c’est pas une raison pour que je me mette à proposer une partie de Monopoly non plus hein, restons raisonnables ;-)).
J’ai aussi appris à ratio-na-li-ser mes courses, bel effort pour quelqu’un incapable de réaliser l’exploit d’écrire une liste ET de ne pas l’oublier.
A l’heure actuelle j’ai réussi à conserver mes activités de loisirs perso (cours de danse et de langue), mais il est clair que ce sont elles actuellement les plus menacées. J’avoue que je commence à atteindre la limite de mes forces, ressortir le soir en plein hiver… j’ai une ou deux fois laissé tomber, à ma grande honte.
Et d’ici 1 ou 2 ans, comment te projettes-tu ? Quelle articulation vie privée / vie pro aimerais-tu bien atteindre ? As-tu des projets précis ?
Je ne me projette pas d’ici un ou deux ans, mais d’ici trois, date de la fin de mes études. J’envisage alors de prendre un poste à temps partiel, jusqu’à ce que mes enfants soient à la fin de leur adolescence, début de leur vie d’adulte, et que tout soit parfaitement partagé à la maison (ô douce crédulité de la mère persuadée d’avoir mis au monde des anges de miséricorde qui, un jour, iront faire les courses et prépareront un repas avec spontanéité et le sourire aux lèvres, sans même qu’elle n’ait besoin de répéter 10 fois l’ordre, dont 8 fois sur les 10 sur le ton d’une vielle mégère harpie ;-). Ce que les enfants, levant mollement leur fessiers princiers du canapé, ne manqueront pas de lui faire remarquer !). Bref, ma projection future est retrouver plus de temps avec eux tant qu’ils seront encore sous nos cieux familiaux, puis, plus tard, lorsqu’ils n’auront plus besoin de moi au quotidien, prendre (encore) un tournant dans ma vie professionnelle et réaliser mon vieux rêve d’enfance qui est de voyager utile.
Un dernier petit mot….
Un dernier petit mot ? Merci de ta fidélité, je suis abasourdie de penser que mon témoignage puisse réellement avoir un quelconque intérêt, mais puisque tu me fais l’honneur de le penser, le voilà !
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