L’Observatoire de la parentalité en entreprise vient de publier les résultats de son premier baromètre annuel. Ce baromètre a été réalisé à partir d’un sondage effectué en ligne du 26 au 30 janvier 2009, auprès d’un échantillon représentatif de 1005 salariés (secteurs public et privé) ayant des enfants de moins de 25 ans au foyer. Une synthèse détaillée est disponible sur leur site. Voici les principaux résultats :
– 64% des salariés-parents français estiment que l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale est un sujet de préoccupation très important et 33% assez important.
– 47% des salariés-parents ont le sentiment d’être plutôt peu ou pas du tout écoutés par leur employeur à propos de leurs préoccupations vie professionnelle – vie familiale, contre 53% qui ont le sentiment d’être très bien ou plutôt bien écoutés.
– Au palmarès des actions que peuvent mettre en place les entreprises, les salariés-parents plébiscitent les mesures liés au soutien financier. Concrètement les trois premières solutions souhaitées sont des aides au financement de la scolarité et des études ; des mutuelles avantageuses pour les familles ; des participations aux frais de garde des enfants.
– A titre personnel,63% des salariés-parents sont assez satisfaits de la façon dont ils concilient vie privée/vie professionnelle, 13% très satisfaits, 24% pas vraiment ou pas du tout satisfaits. A noter que logiquement, les salariés-parents à temps partiel sont davantage satisfaits que ceux à temps complet.
– Cette relative satisfaction s’explique par : des aménagements personnels du temps de travail (21 %) ; l’existence de professions qui permettent d’aménager les horaires aux rythmes scolaires (19 %) ; l’existence d’entreprises conciliantes (12 %) ; et des efforts personnels (12 %).
– Les trois principaux motifs d’insatisfaction sont : des horaires et un rythme professionnel inadaptés, qui ne correspondent pas à ceux des enfants (33%), un manque de temps pour les loisirs, pour profiter de la vie de famille (23%) et un travail trop prenant, un stress qui rejaillit sur la vie de famille (21%).
– Parmi les services à privilégiés : les salariés-parents sont surtout demandeurs d’aides régulières à l’organisation de la vie quotidienne (« travaux à domicile, pressing » : 32 % ; « solutions permanentes de garde des enfants » : 29 %).
– En termes d’aides financières, ils privilégient les soutiens durables (mutuelles notamment) sur les soutiens plus ponctuels (prime à la naissance par exemple).
– En termes d’organisation du travail, ils sont plus attachés à des règles permanentes (« travail à domicile et télétravail » : 25 % ; limitation des réunions « tôt le matin ou tard le soir » : 23 %) qu’à des dispositifs occasionnels (« congés familiaux rémunérés » : 19 %, « congés parentaux » : 12%) ;
– En termes d’organisation professionnelle interne, ils préfèrent une révision globale des processus de gestion RH (une « gestion des ressources humaines moins discriminante pour les salariés-parents » : 29 %), plutôt que des temps d’échange lors des entretiens annuels, sur les enjeux de conciliation entre vie professionnelle et vie familiale (21 %).
Pour terminer, trois extraits du discours de Jérôme Ballarin, président de l’Observatoire :
– « Avec la crise que nous vivons, ne sommes-nous pas à contre-courant quand nous parlons de parentalité en entreprise ? A mon avis, absolument pas. La crise que nous connaissons est une crise de transition entre deux modèles de capitalisme. En parlant de parentalité en entreprise, c’est le modèle à venir que nous contribuons à construire : un modèle de capitalisme respectueux de l’humain »
– « Réenchanter la valeur travail dans l’entreprise passera par des engagements forts, de la part des directions d’entreprises mais également du gouvernement, en faveur d’une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle ».
– « Derrière la quête de conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, il y a les enjeux sociétaux les plus importants du moment : la place de la famille et du travail dans la société, la prévention du stress, l’égalité homme femme ou encore l’éducation des enfants. Eduquer ses enfants, leur transmettre des repères, les aider à grandir de la naissance à l’âge adulte, c’est une oeuvre d’intérêt général. C’est une mission de développement durable ».
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