Carole témoigne régulièrement sur En Aparté depuis trois ans. En mars 2012, elle nous racontait son installation à Montréal après avoir vécu plusieurs années à Toulouse. Elle était ravie de la qualité de vie, mais avait trouvé un peu long sa recherche d’emploi (7 mois). Un an après, en mars 2013, elle évoquait son travail qui lui plaisait beaucoup et une conciliation vie privée / vie pro très satisfaisante. En mars 2014, elle occupait toujours le même poste et donnait des cours. La vie au Canada continuait à bien lui plaire. Étant en contact régulier avec des entrepreneurs, l’idée de créer son propre projet commençait à germer…Et voici des nouvelles toute fraîches ! Merci Carole (que vous pouvez également retrouver sur son blog ou sur son site professionnel) !
Depuis ton dernier témoignage, comment ta situation personnelle et professionnelle a-t-elle évolué ?
Lors des jours qui ont suivi mon dernier témoignage ma vie a pas mal été chamboulée ! Tout d’abord, 2 jours après, je soufflais de soulagement car j’obtenais mon visa permanent pour rester au Canada, 13 jours après cela, j’apprenais que j’allais devenir maman et 3 jours après cette belle nouvelle je perdais mon emploi. Moi qui ADORAIS mon job et l’organisme pour lequel je travaillais depuis plus de 2 ans, eh bien je suis tombée très violemment de mon nuage en me confrontant à ce que le milieu du travail nord-américain nous réserve de plus blessant : l’abolition de poste express. En 15 minutes, je me suis retrouvée à la rue, en larmes, avec mes effets personnels sous le bras.
J’ai vécu de sacrées montagnes russes émotionnelles les jours qui ont suivi à la fois heureuse d’être enceinte et dépitée d’avoir perdu mon emploi de cette façon.
Ton équilibre vie perso / vie pro a-t-il été modifié ? En quoi ? En mieux, en moins bien ?
Le fait d’être enceinte m’a fait beaucoup me questionner sur mon avenir professionnel proche. Ici, le congé maternité pouvant durer 1 an, il est clair qu’aucun employeur sain d’esprit n’allait m’embaucher alors que j’allais les quitter 8 mois après. Beaucoup m’ont suggéré de le cacher mais je trouvais ça très incorrect de ne pas le mentionner lors des entretiens d’embauche.
J’ai alors opté pour la meilleure option sur le moment : partir à mon compte. Je travaillais dans l’entrepreneuriat et connaissais la toile des organismes et aides offertes, autant m’en servir ! J’ai pu bénéficier d’un programme d’aide financière pour les personnes qui se lancent ce qui m’a permis de continuer de faire ce que j’aimais : donner des formations et du conseil aux entrepreneurs qui souhaitent apprendre à se servir des médias sociaux.
Ce coussin financier m’a permis de rebondir vraiment vite et facilement et d’éviter tout stress en début de grossesse. Au niveau des activités je me suis lancée tranquillement, sachant que je devrais tout mettre en pause au bout de quelques mois pour m’occuper de mon bébé. Avant d’accoucher je pensais me remettre vite en selle professionnellement, pauvre inconsciente que j’étais. 4 mois après, entre la fatigue et le plaisir de m’occuper de mon fils je repousse un peu le moment de la reprise.
Je profite aussi de ce congé pour combler mes lacunes et étoffer mes compétences. Je continue aussi à m’impliquer dans mon bénévolat auprès des animaux, tant en communication qu’en levée de fonds. Bref je ne m’ennuie pas !
Et d’ici 1 ou 2 ans, comment te projettes-tu ? Quelle articulation vie privée / vie pro aimerais-tu bien atteindre ? As-tu des projets précis ?
La maternité m’a fait remettre pas mal de choses en perspective. Ça me donne un pincement au cœur quand je vois à quel point « ça passe vite ». On me le disait mais là je me le prends en pleine figure. Je souhaite profiter un maximum de mon bébé, le faire rire, le rendre heureux autant que je le peux. Ce programme n’est pas tellement compatible avec une vie effrénée d’entrepreneure ce qui fait que je ne sais pas si je vais continuer à développer mon activité ou revenir à la vie de salariée en gardant quelques contrats à côté.