Après Valérie, Isabelle et Clothilde, c’est au tour de Mathilde, 38 ans, chef d’entreprise, de donner de ses nouvelles. Mathilde avait témoigné une première fois, il y a deux ans et demi, en 2012, autour de son parcours entrepreneurial comme chef d’entreprise dans le secteur numérique. Elle avait d’abord fondé en 2004, Bagatelles, une boutique en ligne de cadeaux, qu’elle avait revendue en 2009. Puis elle avait créé une nouvelle entreprise, Quaelead, avec différents éditeurs de moteurs de recherche de shopping en ligne. En couple, Mathilde avait alors une fille et vivait dans le Var.
Depuis ton dernier témoignage, comment ta situation personnelle et professionnelle a-t-elle évolué ?
Côté personnel, il y a eu un peu de mouvement, avec une famille qui s’est agrandie d’un petit Joseph au printemps dernier 🙂
Côté professionnel, on pourrait penser qu’il n’y a pas eu de changement majeur car je suis toujours à la tête de Quaelead. Nous avions lors de la dernière interview les sites UnCadeau.com, Jeveuxdesbijoux.com et Pourbebe.com. Ils ont été rejoints depuis par trois autres moteurs de shopping verticaux : pourlamaison.com jeuxetjouets.com et Archigourmet.com. Ces deux dernières années, nous avons beaucoup travaillé en partenariat avec les e-commerçants et cela nous amène aujourd’hui vers une grosse évolution de notre activité qui sera en place d’ici la fin de l’été. Nous allons aussi enfin faire la transition vers le secteur mobile qui est très prometteur pour le m-commerce. Nous sommes actuellement 6 personnes et nous avons un ou deux stagiaires en fonction des périodes.
Comment organises-tu du temps entre tes différentes missions (commercial, développement, management, administratif, financement, stratégie…) ?
Mon temps est concentré entre trois activités principales, le management tout d’abord, en définissant les objectifs de chacun. Je n’interviens pas sur le commercial de manière opérationnel à part dans la définition des supports de commercialisation et du planning des actions. En second plan, je me charge de la partie administrative et financière avec le suivi quotidien tout comme la définition des prévisions de croissance et les éventuels besoins financiers. Enfin, j’interviens de manière opérationnelle sur les projets techniques en jouant un rôle de chef de projet qui comprend la rédaction des cahiers des charges et la définition des road map.
Ton équilibre vie perso / vie pro a-t-il été modifié ? En quoi ? En mieux, en moins bien ?
Avec un enfant de plus, il y a eu forcément des ajustements à faire et le rythme est devenu très soutenu. Mon mari dirige aussi une startup, il a donc fallu mettre en place un emploi du temps très millimétré, pour pouvoir bien gérer les boites tout en profitant des enfants et en ayant du temps libre de qualité avec eux. Cet ajustement de nos planning me parait assez positif car j’ai du déléguer plus de choses à mon équipe, qui a gagné en autonomie. Je suis en télétravail un mercredi sur deux pour pouvoir faire le « taxi » lors des activités du mercredi, ainsi que les jours où je n’ai pas d’autre solution pour les enfants (profs absents, maladies et rdv médicaux divers). Une vie de mère de famille active, en fait 😉
J’ai aussi noté que mes collaborateurs avaient gagné en confiance pour être force de proposition et c’est plus agréable de travailler comme cela. Notre prochain projet est issu d’un échange qui s’est fait avec tous. L’idée est née lors de réunions de brainstorming et j’ai principalement mis en forme les projections financières et les impacts organisationnels avant qu’on ne valide le projet.
Ressens-tu ce que l’on appelle communément l’isolement du chef d’entreprise ?
Ce sentiment d’isolement s’est beaucoup réduit avec le temps car j’ai développé des échanges réguliers avec d’autres entrepreneurs avec lesquels je déjeune ou j’échange par skype si j’ai besoin d’un conseil ou d’échanger sur des idées. Le fait de vivre avec un chef d’entreprise est aussi un point positif car on arrive à échanger sur certaines problématiques et trouver des pistes ensemble. Et comme je le disais plus haut, j’ai aujourd’hui une équipe qui a gagné en force de proposition, ce qui me permet de me sentir moins seule aux commandes !
Et d’ici 1 ou 2 ans, comment te projettes-tu ? Quelle articulation vie privée / vie pro aimerais-tu bien atteindre ? As-tu des projets précis ?
Pour l’articulation pro / perso, ce que j’ai aujourd’hui me convient très bien et je m’y épanouis donc le but serait de maintenir cela. Côté projets pros, on ne sait jamais, c’est dur de se projeter à 2 ans dans un secteur qui avance aussi vite !
Belle continuité de parcours ! J’espère cela pour les adhérentes de notre réseau Mampreneurs, qui se retrouvent confrontées à chaque point que Mathilde aborde !
Plume à Plume