J’accuse les idéologues qui sévissent au sein de l’Education nationale depuis trop longtemps…
– de détruire l’école républicaine depuis plus de 20 ans
– de faire en sorte que nos enfants ne maîtrisent plus correctement leur propre langue (ni l’anglais d’ailleurs…)
– d’avoir détruit l’enseignement en orthographe et en grammaire de façon catastrophique,
– d’avoir considérablement appauvri leur vocabulaire et plus grave encore leur capacité de rédiger des textes construits et argumentés,
– de faire en sorte que nos enfants ne connaissent plus l’histoire de leur pays (ni celle des autres d’ailleurs…)
– de faire doucement mais sûrement glisser la France dans les classements internationaux
– de creuser les inégalités chaque jour davantage
– d’affirmer ré-introduire une cinquième matinée de cours à l’école pour soi-disant* améliorer les enseignements fondamentaux tout en continuant à multiplier les enseignements annexes
– de demander chaque jour un peu plus d’investissement et de temps aux parents s’ils veulent que leurs enfants s’en sortent, alors que de plus en plus de couples sont bi-actifs et que tous ne sont pas à même d’assurer ce suivi (qui est d’ailleurs bien plus qu’un simple suivi…)
– d’avoir rogné de façon très conséquente les heures de français et de mathématiques au profit d’activités dont l’intérêt reste à prouver
– d’avoir dévalorisé le métier d’enseignant et son autorité par la doctrine de l’enfant au centre du système poussée jusqu’à l’absurde
– de faire croire que l’on peut apprendre sans effort et sans répétition,
– d’avoir favorisé des manuels scolaires qui loin de clarifier et de structurer les enseignements favorisent le zapping et la déstructuration de la pensée
– d’avoir inventé le livret de compétences, une usine à gaz et d’avoir quasiment supprimé les notes (je précise que je n’ai pas que d’excellents élèves à la maison 😉
– de sacrifier des générations entières d’élèves
– de niveler par le bas et d’avoir renoncé (sauf exceptions, remarquables) à toute exigence
– d’avoir supprimé les études surveillées de qualité (je ne parle pas de la garderie après l’école)
– de ne pas assurer un recrutement et une formation des enseignants à la hauteur des défis
– de brider les initiatives encourageantes de certains enseignants résistants au nom de l’uniformisation et de l’idéologie
– de croire que le numérique sauvera l’école
– d’avoir fait du bac une supercherie
– d’avoir fait croire que cela serait forcément un progrès énorme d’emmener 80% d’une classe d’âge vers le bac
– d’avoir dévalorisé les filières courtes, les enseignements professionnels, les métiers manuels
– d’avoir favorisé le développement d’un marché privé du soutien scolaire (une vraie poule aux œufs d’or…) à cause des lacunes énormes dont souffrent nos enfants
– de manquer à ce point de bon sens
– de proposer à nos enfants un enseignement que toutes nos élites politiques se gardent bien de donner aux leurs en les mettant le plus souvent dans des établissements privés (ou publics privilégiés)
J’accuse les pédagogues d’avoir détruit l’école républicaine dont la France pouvait être fière en quelques décennies…
J’accuse les différents ministres de l’Education de gauche et de droite qui d’idéologie mal placée, qui d’impuissance, qui de lâcheté….
J’ai mal à mon école (je reprends le titre d’un ouvrage écrit par un inspecteur de l’Education nationale, que je n’ai pas lu, je précise)
* Mercredi dernier, mon fils a passé sa matinée en salle informatique, à apprendre sur le site viamichelin la signification des différents pictogrammes (Parking, Restaurant, etc. ) alors qu’il a dû faire 3 dictées en tout et pour tout depuis le début de l’année. No comment. Cela me donne envie de pleurer…
J’accuse mai 68 d’être à l’origine de tous ces maux.
J’accuse certains proviseurs de baisser la tête et les yeux face aux problèmes d’indiscipline.
J’accuse les parents et l’institution de sur-protéger les enfants face à des profs démunis.
J’accuse la télévision de nous fabriquer des décérébrés.
J’accuse la télévision qui traduit toutes les séries de langue étrangère. Nos enfants seraient bilingues en anglais en moins d’un an.
Merci pour ce joli billet…..
Philippe Gur
Tout ce que je lis ci-dessus est plein de bon sens. Il semble que les parents d’élèves découvrent enfin la réalité qu’ils décrivent dans leurs messages. Je suis un professeur retraité âgé de 75 ans. J’ai commencé à apprendre la lecture au CP, en 1945, et j’avais 5 ans. J’ai vu l’enseignement public se dégrader progressivement depuis 1959, quand il fut décidé d’élever la scolarité obligatoire de 14 à 16 ans. Cela aurait pu, cela aurait dû être utile.
Il n’en a rien été. Puis, en 1974 tous les enfants de 11 ans sont entrés en sixième. Ce fut un désastre. Et tout n’a fait qu’empirer depuis. Les nouveaux professeurs ont été formés par des adeptes des « sciences » de l’éducation, fausses sciences s’il en est. Ces professeurs sont moins bons que ceux que j’ai eus dans le primaire et le secondaire. Non qu’ils manquent de bonne volonté ! Mais ils ne maîtrisent pas la langue française et ne peuvent donc pas l’enseigner comme il faut. Je sais cela depuis quarante ans, je l’ai dénoncé sur divers blogs. En vain. mais le scandale est si énorme que personne désormais ne peut plus ignorer la catastrophe. Comment en sortir ? Je ne sais ! Mais j’espère que le retour à la raison se fera de mon vivant. je suis soucieux pour mes tout jeunes petits-enfants. J’essaierai de les aider tant que je vivrai. Bon courage à tous les parents lucides qui s’expriment ici !
Lioric
Brrr… Ça fait froid dans le dos!
Nos enfants sont en maternelle pour l’instant… Mais on a décidé direct de les mettre dans le semi-privé, dans une école réputée! (Niveau assez « exigeant » … Enfin vu de 2013, car pour nous ça paraît être juste le minimum)… Pour ne pas jouer le jeu du « tout le monde il est beau tour le monde il est égal » du public, qui nous rebute assez!
Pas que ce soit une idéologie… S’il y avait eu un super établissement public près de chez nous on l’aurait accepté… Mais non, vraiment, si on peut avoir le CHOIX de l’école de nos enfants, je ne vois pas pourquoi se priver!
On verra bien ensuite si ça convient aux enfants, et si le niveau scolaire est à la hauteur…
Marine
BRAVO. Ici aussi on enrage.
Claire
Merci pour ce « j’accuse »…Oui des fois on en envie de crier ! Oui moi j’ai mis ma dernière fille dans le privé. En tant que fille d’institutrice et de directeurs d’école sur 5 générations ce ne fut pas facile! Son établissement n’a rien d’élitiste mais elle peut juste apprendre dans de bonnes conditions, qui devraient être échues à tous.
Moi je ne trouve pas que nos enfants ne savent plus rien, ils savent par bribe… Et ont un peu de mal à s’y reconnaitre entre ce qu’il faut apprendre sur le cours, le livre, le cahier d’exercice…
Moi mon j’accuse est plutôt sur cette attitude de jugement qu’ont les enseignants. Peu sont ouverts d’esprit ou essaie d’innover. Cette attitude de jugement des élèves (pire pour ceux qui ont fait deux doigts de psychologie…) m’est insupportable. C’est du vécu ! Et quand les enfants sont à peu près dans la norme ça va encore… !
Et globalement j’en ai assez de ce pays qui n’arrive pas à se réformer, à évoluer ! Bon voilà c’est mon coup gueule du matin…un peu décousu je l’avoue !! Bonne journée!
Le Renard Sophie
À ajouter: J’accuse les parents ( je m’accuse solidairement) d’avoir cru que la télé est une nounou intelligente et de laisser, par négligence ou lassitude les enfants s’en gaver sans limite.
J’accuse mon désir de consommation de biens et de loisirs de ne pas donner aux enfants la stabilité de vrais valeurs et en particulier de l’effort.
Mère et grand-mère, aujourd’hui, je sais de la pression sociale lorsqu’on n’accepte pas la médiocrité ambiante pour ses enfants. Et ceci, ce n’est pas les pédagogues qui le font tout seuls.
Sonia
tout-à-fait d’accord avec toi Gaëlle: vu de mon côté (ancienne institutrice) comment ne pas voir une décadence de l’enseignement quand
– l’IUFM t’envoie (et donc a accepté comme futurs enseignants) en stage dans ta classe des futurs enseignants incapables d’écrire une phrase au tableau sans faire au moins 10 fautes! Quel exemple pour les enfants! eh bien sûr, sans que cela ne les perturbe le moins du monde!
– l’enseignant doit compenser l’absence d’éducation des parents (du style, nous passerons environ 15 mn à leur apprendre à se laver les dents, …)
– tes supérieurs, les inspecteurs les parents donnent raison aux enfants qui sont en conflit avec toi, l’enseignant parce que ces pauvres petits chéris ne veulent pas travailler, c’est trop fatiguant!
donc oui, nous sommes arrivés à une énorme dégradation de notre enseignement , à un niveau lamentablement bas, et je ne suis pas sûre, au vu des nouvelles réformes que les choses vont s’améliorer,,,,,
Marie-Noëlle Caron
J’accuse aussi le gouvernement actuel de laisser croire que l’éducation ne demande pas de temps et de croire que l’école pourra se substituer aux parents.
Elever des enfants demande de la patience, du temps, du recul que l’on a plus difficilement quand père et mère bossent à 100% voir 150%. Prévoir un temps pour l’éducation parentale, ça me semble primordial pour tisser des liens éducatifs suffisamment forts avec nos enfants.Les nounous, l’école, les centre de loisirs et autre baby-sitters du soir, tout aussi bien soient ils, n’apporteront jamais ce qu’apporte un parent. Notamment d’ailleurs en éducation affective et sexuelle. En ayant choisi d’avoir des enfants, j’ai aussi souhaité pouvoir les élever pour en faire des adultes sachant prendre des décisions et en assumer les conséquences, sachant vivre avec les autres, ayant le sens de l’effort parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille…
J’accuse tout ce système de priver les enfants de l’exigence du beau, du vrai et du bon. pour les laisser se vautrer dans du médiocre….
Au petit Bonheur
Merci Gaelle pour ce joli billet avec tellement de vérité… car oui cela fait peur … bon courage à toi
UneCosmicGirl
« Un élève entrant en Seconde aujourd’hui aura fait autant d’heures de mathématiques et de français qu’un élève qui entrait en 4ème en 1975 » : c’est effectivement un bien triste constat que dresse un autre article qui explique que le niveau des élèves baisse non pas parce que les enfants sont moins « intelligents » mais parce que le programme officiel a décidé de diluer l’enseignement des matières fondamentales : http://hattemer-academy.com/actualites/2129-pisa-loin-du-tumulteun-ilot-de-savoir/
Je suis comme vous consternée par l’absence d’autorité, de bon sens et de bienveillance des prof qui emploient méthode globale, tutoiement, photocopie de cours retirant tout sens de l’effort, de structuration et de respect…
Kristell
Pour la France, lisez Laurent Lafforgue et Anne Coffinier.
Pour la Belgique, consultez le site de :Schola Nova – Humanités Gréco-Latines et Artistiques
http://www.scholanova.be
http://www.concertschola.be
http://www.liberte-scolaire.com/…/schola-nova
Pr Stéphane Feye
Merci vivement. Voilà deux fois que je suis amenée à vous lire, sur le sujet de l’instruction, par hasard!
Je ne viendrais plus par hasard désormais.
Nous avons fait le choix d’instruire nos enfants à la maison, avec des cours par correspondance (pas le CNED!). Ils étaient pourtant dans le secteur privé, un établissement très réputé…..Fort heureusement en cours de CP et MS nous avons stoppé les frais car nous avons vu à cette époque nos enfants se ternir et s’éteindre. Ils revivent depuis un an et développent des capacités de réflexion, d’analyse, de raisonnement, et un sourire superbe chaque matin.
Encore merci de votre cri, qui a été un peu le nôtre il y quelques mois, mais qui a semblé rebondir contre les murs capitonnés de la société engourdie.
Vive votre site!
rapunzel
Mai 2015 : ça fait, pour ma part, presque 10 ans que je me dis « J’ai honte de l’école » que j’inflige à mon enfant, et je reprends votre J’ACCUSE pour tous les points que vous citez, notamment :
– le terrible appauvrissement en français, sous toutes ses formes : vocabulaire, syntaxe et grammaire, littérature et réflexion…
– les manuels bien trop déstructurés pour pouvoir être utilisables par les élèves
– l’immense vacuité et perte de temps infligées aux élèves, otages, qui ne peuvent pas même dire « Je m’en vais », quand ils sont en classe…
– le fait que les parents doivent, peu ou prou, faire à la maison ce que l’école n’assure plus, et n’en ont pas toujours soit le niveau, soit le temps…
… et tout le reste aussi de ce que vous listez.
Et, comme vous, j’ai envie, souvent, de crier ma rage et ma honte, pour tous ces élèves qu’on envoie ainsi dans le mur et qu’on prive de toute confiance en eux, en leurs capacités, quand ils ne sont que victimes. MERCI !
Kiwala