Emmanuelle nous propose un nouveau mot pour notre dictionnaire de la conciliation avec E comme Épanouissement.
Vaste programme… Bonne lecture et un grand merci à elle !
E comme Épanouissement
Épanouissement : la quête de tout individu pour accéder à la sérénité, à la plénitude, à l’équilibre et surtout au bonheur !
Une personne épanouie aime ce qu’elle fait et l’assume chaque jour. Son bonheur est communicatif. L’accomplissement dans son choix de vie est total. Elle est heureuse, malgré ses moments de fatigue et de débordements, ou ses journées quelconques. Elle se sent utile, peut même se sentir fière !
Mais comment atteindre cet épanouissement ?
Son accomplissement est très personnel et revêt un caractère individuel qui repose sur l’activité professionnelle pour les uns, sur la famille pour d’autres, ou successivement sur l’une puis sur l’autre pour les derniers.
En effet, il y en a pour qui l’épanouissement ne peut exister sans une activité professionnelle.
Impossible d’imaginer des journées entières au sein de la famille ! Certaines personnes ont besoin de faire fonctionner leurs neurones pour une activité extérieure à la vie privée, pour avoir l’impression d’exister réellement, d’être utile en dehors du foyer, de déconnecter du quotidien pour pouvoir ensuite savourer et apprécier leur vie de famille. Grâce à leur activité professionnelle, elles s’épanouissent, et cela se répercute sur leur vie de famille qui, elle aussi, devient épanouie. Ne pas avoir d’activité professionnelle serait une véritable catastrophe pour elles-mêmes et pour leurs familles.
Mais attention ! Il faut parvenir à trouver l’équilibre entre la vie pro et la vie privée, et c’est là que de temps en temps, les difficultés surviennent : réussir sa vie professionnelle sans la séparer de la vie tout court !
Il faut avoir une vie de famille solide, des enfants assez conciliants, des amis complices, une vie équilibrée dans laquelle s’intègre le travail à sa juste place, harmonieusement. Ou bien être une superwoman qui assume tout, j’en connais !
En revanche pour d’autres, l’épanouissement se réalise sans activité professionnelle, simplement au sein de la famille. Elles débordent aussi d’activités, d’occupations et de joie de vivre, mais elles n’éprouvent pas le besoin de travailler à l’extérieur de leur vie privée pour exister. Elles sont aussi épanouies que les autres car leur besoins psychologiques sont assouvis, c’est-à-dire leurs valeurs personnelles et leurs buts atteints. Bien plus que de s’occuper seulement de leur intérieur et de leurs enfants, les personnes au foyer gèrent le budget, la cuisine, le ménage, les courses, s’improvisent bricoleur, et se consacrent à leurs familles : un vrai programme digne de la gestion d’une petite entreprise !
Grâce à ce choix de vie, elles pourront aussi, avec un peu d’organisation, avoir une vie sociale très développée (en bénévolat, ou simplement entre amis) et se consacrer à des activités sportives ou culturelles très enrichissantes qui peuvent souvent être incompatibles avec une activité pro.
Malheureusement, celles qui restent au foyer n’impressionnent pas vraiment, même si ce qu’elles font est noble et louable. En effet, l’image véhiculée par la société est qu’une mère ou un père au foyer est sans ressources personnelles et intellectuelles, car si elle avait pu avoir le choix, elle aurait nécessairement fait celui du travail professionnel. Quelle tristesse ! Car c’est ainsi que l’on peut constater dans les formulaires, qui le rappellent au moins chaque année avec l’école : « Profession de la mère : sans »…
Enfin, il se trouve des personnes qui, pendant quelques années, mettent de coté leur vie professionnelle pour se consacrer pleinement à leur vie privée, par choix personnel, pour ensuite reprendre une activité professionnelle. Leur épanouissement se fait alors avec ou sans cette activité.
A l’inverse, d’autres commencent par s’épanouir au sein de leur famille pour ensuite, après quelques années, désirer connaître autre chose (c’est mon cas). En effet, après une quinzaine d’années à m’occuper de ma marmaille (cinq garçons), j’ai éprouvé le besoin de faire autre chose, de sortir de mon quotidien, d’être utile autrement, et de gagner mes sous ! Et quelle fierté de pouvoir concilier les deux, certes avec de temps en temps des périodes difficiles à gérer, avec des nuits un peu courtes (je suis une marmotte), mais quel bonheur ! Je suis devenue auto-entrepreneur en création d’articles de décoration, et j’ai été surprise de crouler sous les commandes… Je créais des objets qui plaisaient. Quelle joie de constater la fierté de mes enfants et de mon mari quand ils parlaient de leur maman et de son travail…
Maintenant, je vis à l’étranger, et j’ai dû cesser mon activité pro. Je dois avouer que les premiers mois ont été un peu rudes ! Bien sûr, quand je travaillais, les enfants avaient acquis une certaine autonomie mais depuis mon retour de maman au foyer, j’ai l’impression que sans moi, la maison va s’écrouler!
Et voilà ce que je peux entendre de la bouche de mon fils aîné de 17 ans : « Vous pouvez bien tondre le jardin, vous ne travaillez plus maintenant ! » Merci la reconnaissance…
Pour ma part (suis je une des rares dans ce cas ?) l’activité professionnelle n’est qu’une simple obligation financière et en aucun cas un épanouissement.
J’ai un petit pincement au coeur en lisant cet article, si j’avais pu j’aurais adoré être une femme au foyer.
nathalie