Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous présenter le parcours de Nathalie Korniloff, 53 ans, 3 enfants, créatrice et dirigeante de NKo Cashmere.
NKo Cashmere (Cashmerestores) crée et produit des vêtements et accessoires 100% cachemire pour hommes et femmes. Ils sont vendus dans 8 boutiques (7 à Paris et 1 à Bruxelles) ou en ligne. NKo Cashmere emploie 25 salariés. Un grand merci à elle d’avoir accepté de répondre à mes questions et surtout bravo pour tout le chemin parcouru !
Quels ont été les déclics qui vous ont donné envie de créer votre propre entreprise en 1999 ? Pourquoi le cachemire ?
Les déclics ont été mon envie de retravailler quand mon fils aîné à quitté la maison, de rester indépendante et de créer quelque chose.
J’ai choisi le cachemire pour la matière naturelle, sa douceur, sa chaleur, sa noblesse. Je portais les pulls en cachemire de mon père quand j’avais 15 ans.
Or, un voyage en Chine m’avait montré que l’on pouvait réaliser des coupes originales, à prix abordable.
Avez-vous suivi une formation à la création d’entreprise ? Avez-vous été accompagnée lors de cette création ?
J’ai une formation de comptable. J’avais travaillé quelques années dans un cabinet d’expertise comptable et j’avais été comptable, je connaissais donc les problématiques des entreprises.
D’autre part, nous étions 3 associés lors de la création en 1999. L’un était spécialisé dans le pull-over et s’est davantage occupé du sourcing (NDRL : terme anglais utilisé dans les achats pour désigner le fait de trouver des fournisseurs) et l’autre a plus particulièrement pris en charge les magasins et les travaux.
Qui s’occupe du stylisme ? Où vos vêtements sont-ils fabriqués ?
Pour la première collection, nous avons travaillé avec une styliste, puis je m’y suis mise progressivement. J’ai réalisé moi-même seule quelques collections. Aujourd’hui, par manque de temps, je fais de nouveau appel à une styliste free-lance pour m’aider.
Nous travaillons avec des fournisseurs en Chine. Nous choisissons la matière première, nous créons nos modèles et nos couleurs et nous allons 2 fois par an sur place pour contrôler la qualité.
Quelle a été l’attitude des banques au départ ?
Frileuses, mais j’ai tenu bon et finalement obtenu des crédits…au prix de garanties sur mes biens personnels.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile les premiers temps ? (trouver les bons fournisseurs, les bons collaborateurs, les bons locaux, les financements, etc.)
Tout ! J’ai tout appris sur le tas au fur et à mesure où les problèmes se présentaient ! Mais le plus difficile au début fût de passer ma première commande sans aucune statistique ni connaissance dans ce domaine, ce fût du pur instinct.
Mais j’y croyais et je n’ai jamais perdu espoir, lorsque des difficultés sont survenues. Penser positivement est la première force d’un chef d’entreprise.
Vous vous étiez arrêtés de travailler 10 ans pour vous occuper de vos 3 enfants. Qu’est-ce qui a été le plus dur dans ce changement total de rythme et de vie ? Comment l’avez-vous vécu et votre entourage (conjoint, enfants)?
Jongler avec les emplois du temps, les voyages… Mon entourage ne s’est pas adapté tout de suite, il donc fallu tout assumer en même temps. Puis mon dernier enfant, qui avait 11-12 ans à l’époque, a appris à être plus indépendant et j’ai délégué les tâches ménagères à la maison. Une bonne organisation est essentielle !
Avez-vous eu le sentiment qu’être une femme a été parfois un handicap, un atout ou ni l’un ni l’autre ?
Ni l’un ni l’autre. Dans les banques, les conseillers sont très souvent des femmes. Et en Chine, être une femme ne pose aucun problème. Les femmes là-bas travaillent depuis longtemps.
Comment gérez-vous le développement financier et humain de votre entreprise ? On évoque souvent la solitude du chef d’entreprise. Est-ce quelque chose que vous ressentez ?
J’essaye de m’entourer de personnes compétentes, de réunir un maximum d’avis et d’informations mais pour les décisions finales on est toujours seule.
Qu’est-ce qui vous motive le plus actuellement dans votre rôle de chef d’entreprise ? Dans quels domaines trouvez-vous que les challenges sont les plus intéressants à relever ?
Le développement. C’est pourquoi j’ai fait rentrer un investisseur Finaréa dans notre capital afin d’avoir des capitaux et une aide humaine pour développer Cashmerestores. Le choix de Finaréa s’est fait suite à une rencontre, une opportunité et parce qu’il répondait bien à mes besoins. Le « gérant de participation » qui représente ce groupe et m’accompagne est un soutien important. Son regard extérieur, ainsi que celui des experts mis à ma disposition par Finaréa m’aident à réfléchir à la stratégie globale, car prendre du recul est difficile quand on est dans le quotidien de l’activité.
Faites-vous partie de réseaux professionnels ?
Non, par manque de temps.
Avez-vous l’impression d’avoir atteint un équilibre satisfaisant en terme de conciliation vie privée et vie pro ?
Oui. Mon investissement et mon temps ont glissé naturellement de la sphère familiale à la sphère professionnelle. C’était parfait, le bon timing par rapport à mes enfants. Finalement, je trouve que c’est une bonne solution : avoir eu mes enfants jeunes, m’en occuper quelques années puis ensuite me consacrer à 100% dans ma vie professionnelle.
Auriez-vous quelques conseils à donner aux femmes qui hésitent à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale ?
Ne le faites que si vous êtes prête à tout donner, on doit être convaincue et très motivée pour créer une entreprise, mais quelle satisfaction !! Mes trois mots d’ordre : avoir de l’énergie, être organisée et savoir déléguer.
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