Spécial Eté

Chronique d’Yves Deloison autour du partage des tâches

Pour cette 6ème contribution à la rubrique Spécial Eté, Yves Deloison, auteur du blog Toutpourchanger, m’a envoyé une chronique engagée sur le partage des tâches. Bonne lecture et bonnes discussions en couple ;-). Un grand merci à lui. N’hésitez pas à réagir !

Apprendre à faire bon ménage

Alors que leur situation s’améliore doucement mais sûrement dans certains domaines, les femmes continuent à assumer l’essentiel des tâches domestiques. Comment en finir avec ces schémas d’un autre temps ?

Chaque fois qu’est soulevée la question de la conciliation vie professionnelle / vie personnelle, ce sont des femmes qui abordent le problème. Et c’est toujours l’occasion de proposer nombre de solutions. On préconise par exemple la fin des réunions planifiées après 18h, on revendique des systèmes de garde d’enfants plus performants, bref, on ne manque pas d’idées pour améliorer la situation. Ces mesures propres à améliorer la vie de chacun – et surtout de chacune – sont même parfois expérimentées par telle entreprise de bonne volonté ou telle collectivité locale en quête d’innovation. L’objectif commun des actions entreprises : en finir avec la course
effrénée au temps. Pourtant, une solution simple et facilement applicable existe : pourquoi ne pas impliquer plus concrètement les hommes dans les tâches domestiques et les soins aux enfants. Qu’ils s’y collent ! Puisqu’aujourd’hui encore, environ 80 % de la charge reste dévolue aux femmes, il y a de la marge de ce côté là, non ?

 Des millénaires d’habitudes

 Qu’est-ce qui coince ? Pourquoi est-ce que rien ne bouge ou presque de ce côté là ? La faute à des millénaires d’habitudes bien ancrées ? Il est vrai que, déjà à la préhistoire, la femme veille au foyer pendant que l’homme armé de son silex court chasser de quoi nourrir la famille. Si ce n’est déjà fait, lisez à ce propos l’épopée préhistorique de Roy Lewis, Pourquoi j’ai mangé mon père. L’auteur y dépeint avec une bonne dose d’humour l’origine de la répartition des tâches entre les hommes et les femmes. Bref, un lourd héritage qui s’appuie sur deux rôles très distincts : monsieur, considéré comme le gagne-pain, vaque à l’extérieur sans se préoccuper du reste, pendant que madame continue à briquer parquets et carrelages et s’occuper des petits.

Améliorations minimes

Il faut attendre les années 1960 pour voir sauter quelques verrous, en partie grâce à l’accès des femmes au travail qui tend alors à se généraliser. Malgré une vie professionnelle de plus en plus intense, le noyau dur des tâches reste à leur charge. Seuls lave-vaisselle et
lave-linge viennent à leur rescousse. Merci la technologie ! Conditionnées pour le ménage, les petites filles continuent à recevoir en guise de cadeau, balai, aspirateur et table à repasser miniatures pour imiter maman. Quelle chance. Pourtant, le monde bouge. Les femmes accèdent de plus en plus aux études et au travail et il n’y a aucune raison pour que rien ne change côté répartition des tâches.

Pourtant, ça change ailleurs

Bien sûr, les hommes ne se bousculent pas pour faire évoluer la situation. Qui plus est, certaines femmes envisagent encore le ménage comme leur pré carré et le revendiquent. Enfin, les pouvoirs publics considèrent cette question comme d’ordre privé. L’Etat légifère ou donne son point de vue dans tous les domaines, mais ne se mêle pas de ça. Du coup, aucune politique incitative n’est proposée pour faire bouger les mentalités. Dommage : plus les hommes s’impliquent dans la vie du foyer, plus les femmes s’épanouissent ailleurs, à l’instar de leur conjoint. Ça n’est pas par hasard si les pays du Nord, la Suède en particulier, devancent largement la France sur
cette question. Là-bas, l’emploi des femmes est un droit et toutes les tâches de la sphère privée incombent aux deux sexes de façon naturelle. Alors, qu’est-ce qu’on attend ?
 

 

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