Spécial Eté

Chronique décalée d’Olivier Hoeffel

ohoeffel-grandPour conclure cette rubrique Spécial Eté, Olivier Hoeffel m’a gentiment envoyé une chronique au ton humoristique. Un grand merci à lui ! 

Pour information, Olivier est l’un des créateurs du site La qualité de vie au travail dont je vous reparlerai à la rentrée. Quant à moi, je vous retrouve la semaine du  22 août ! A très bientôt et encore un grand merci aux 7 personnes qui ont fait vivre cette rubrique.

« Voulez-vous afficher votre humeur ? Au travail, chez vous ? Voici une solution qui se place en excellente position dans le  Top 10 des innovations RH.

Le programme Team-up résultat de la créativité chez le cabinet McKinsey & Company est en œuvre à la Société Générale.

Les 10 000 salariés des services centraux de la Société Générale sont invités à exprimer leur humeur à leur arrivée sur leur lieu de travail à l’aide de smileys à apposer sur un tableau.

Et  bien moi, je pense qu’il faut aller plus loin que cela … beaucoup plus loin.

En premier lieu, puisqu’on a trouvé un moyen extrêmement politiquement correct d’exprimer son humeur, on pourrait proposer de limiter la communication orale dans les organisations à ce mode tellement efficace en terme de qualité sonore. De même dans les échanges par email, qui soit dit en passant sont devenus prédominants, même au sein d’un même bureau, il faudra chasser l’humeur des mots et privilégier les smileys.

Vous avez une remarque à faire (et quand on dit ça, c’est généralement une remarque désobligeante) sur la qualité du travail de votre équipier ? Remplacez-la avantageusement par un smiley énervé, en colère, furieux, désabusé, … éventuellement combiné, c’est selon …  votre humeur.

Finis les entretiens annuels plan-plan : communiquez par smileys ! C’est tellement bon pour la créativité ! On peut même envisager des batailles pacifiques de smileys. Pour être dans l’esprit développement durable du moment, merci de recycler vos smileys à dessiner sur papier recyclable avec de l’encre du même tonneau.

Comme on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, on ne peut pas exprimer son humeur par smileys et en même temps dans ces mots et dans ces attitudes faciales. Et c’est donc bien naturellement que l’usage du masque sans expression serait rendu obligatoire. Pour éviter toute confusion, chacun porterait son numéro de matricule RH sur le front du masque. Pour repérer la ligne hiérarchique, libre à chaque organisation de choisir la façon de la faire figurer sur le masque. Je suggère un code de couleur.

Mais puisque nous sommes sur un espace dédié à la conciliation entre vie privée et vie professionnelle, envisageons-la sous deux aspects.

La première relative à l’humeur de chez vous que vous importez au travail. Un vaste sujet qui a longtemps posé polémique vis-à-vis du concept même de stress au travail. Pour prendre bien conscience de l’avantage que tout le monde aurait de démarrer  sa journée de travail en bonne condition émotionnelle, le smiley du début de la journée de travail devrait être juxtaposé avec celui de l’humeur avant franchissement de la porte du bureau. Toute différence positive pourrait faire l’objet d’une prime.

Le deuxième aspect répond à un souci de cohérence et d’homogénéité entre la vie professionnelle et la vie privée : quand une organisation prend autant de soin à s’intéresser à votre humeur et à son expression, il serait vraiment dommage de ne pas propager une telle innovation des relations humaines dans sa vie privée.

Je vous laisse faire toutes les projections possibles de l’utilisation du smiley avec votre conjoint, avec vos enfants, surtout s’ils sont adolescents. Il est fort probable que les ados seraient tout à fait preneurs d’une solution qui leur permettrait de ne pas avoir à répondre leur mauvaise humeur aux sempiternelles questions des parents qui ne comprennent vraiment rien à rien. Oserais-je vous chuchoter que le smiley pour les relations de voisinage, c’est tellement formidable !

Pour terminer cette rubrique dans la congruence – un de mes leitmotivs – comment ne pas vous afficher mon humeur du moment par smiley ? »

3492044883_4063823475_o.jpg

3 thoughts on “Chronique décalée d’Olivier Hoeffel

  1. Bonjour

     

    Le petit picto qui mettrait en avant l’humeur de l’instant n’est pas si convainquant que la tronche que tirent les type qui vont se tuer à la
    tâche durant la journée. Par contre et ceci a sans doute fait ses preuves, le model nippon n’est pas si mauvais en lui-même Au lieu de gueuler comme des putois, de laisser les postes de travail
    en plan, de suivre comme des moutons de Panurge les manipulateurs syndicalistes, on adopterait, ne serait-ce que pendant un an, l’attitude des japonais, il y aurait sans doute moins besoin de
    pseudos spécialistes du relationnel ou DRH ou que sais-je encore, pour le bien être des employés de tous bord :

     

    « Au Japon le droit de grève est un peu particulier, les employés mécontents n’arrêtent d’aucune façon leurs
    tâches, mais plutôt ils enfilent un brassard noir autour de leur bras en signe de protestation. Ou encore une salle de gymnastique est souvent présente dans les grandes entreprises, avec à
    l’intérieur une poupée grandeur nature du directeur. Quelques minutes par jour les travailleurs s’éclipsent de leur bureau et s’en vont se défouler avec un long manche en bois sur l’effigie du
    patron. »

    

    « Mais cette course à la production a ses limites. Dans les trains ou les métros, des dizaines d’hommes
    et de femmes profitent de ces quelques instants de répit pour s’assoupir. Pire encore un nouveau terme est apparu dans le vocabulaire japonais. Le terme karõshi, mis en circulation dans
    les années 80, veut dire mort par épuisement total au travail. Chaque année près de 10 000 salariés en sont victimes. Finalement les gens commencent à ne plus accepter cet état des choses et
    portent plainte. Mme Ishii Sachiko, veuve à 47 ans d’un employé de Mitsui, a reçu un dédommagement de 7 200000 Bef pour le décès de son mari, qui a effectué huit voyages à Moscou
    en dix mois et est décédé d’une crise cardiaque. Le karõshi serait-il une nouvelle forme de seppuku (hara-kiri)? »

    Cependant, en regard de ces effets secondaires désastreux, la méthodologie ferait sans doute réfléchir nombre
    de râleurs qui sommeille en nous sur notre façon de vivre et les avantages qui y sont liés.

    Ceci n’est que mon avis que je partage avec moi-même faute d’avoir l’approbation générale de celles et ceux
    qui liron  ou supprimeront ce post.

    Portez-vous loin…… dans la méditation…..

      

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *