Lu pour vous

En aparté a lu « Le bonheur au travail » de Philippe Laurent

Je viens d’achever la lecture du livre de Philippe Laurent intitulé « Le bonheur au travail, partition pour une fourmi » (Editions du Siècle,25 euros).

Première chose : le parcours de Philippe Laurent m’a interpellée : philosophe de formation, moine de 18 à 24 ans, cadre au sein d’une grande entreprise pendant 16 ans dont 5 ans en Chine, et depuis 2008, accompagnateur professionnel et formateur (voir son site).

A l’heure où l’on parle davantage de souffrance et de mal-être au travail, un tel projet (le bonheur au travail) peut sembler naïf ou utopique. Et pourtant, lire cet ouvrage donne envie d’entrer dans une dynamique positive et de se positionner comme acteur de sa vie professionnelle. D’autre part, l’auteur n’a pas une vision béate du bonheur au travail, il ne dit pas que c’est facile. « Etre heureux au travail est une victoire qui s’acquiert dans la lutte. Si le bonheur s’obtenait dans la facilité, cela se saurait et les heureux seraient plus nombreux ».

A travers son livre, l’auteur souhaite « donner aux nombreuses personnes en quête de plus de bonheur dans leur travail quelques pistes, peut-être même quelques clés, pour les inviter à avoir un regard nouveau et à décider par elles-mêmes d’être encore plus actrices de leur bonheur au travail et facilitatrices de celui des autres ». Pour argumenter ses propos, il s’appuie sur sa propre expérience et sur le témoignage de 12 salarié(e)s heureux.

Ce que j’en ai retenu :

– L’idée que l’on peut et doit être acteur de sa vie professionnelle, sans nier les contraintes et le contexte. Il refuse le fatalisme. Cette dynamique nécessite la mise en place d’une démarche individuelle et personnelle car « il existe autant de manières d’être heureux au travail que d’empreintes digitales ».

– Le fait qu’être heureux au travail ne signifie pas que l’on ne vit pas des moments difficiles, que l’on n’a parfois de la peine à faire telle ou telle tâche particulière, que l’on n’aura pas à affronter des remises en cause, des conflits, de la pression.

 – L’auteur insiste énormément sur le rôle majeur et moteur du manager comme facilitateur de bonheur au travail et sur ce qu’il peut faire pour contribuer au bonheur des personnes avec qui il travaille. Il décrit longuement les devoirs et les qualités d’un bon manager, sans omettre les difficultés, les échecs, les conflits. « Le manager est responsable de la mise en place des conditions indispensables au bonheur au travail ». Pour cela, il doit créer et favoriser les deux conditions sans lesquelles l’épanouissement au travail n’est pas possible : une dynamique de projet et de véritables relations entre les personnes.

– Les signes du bonheur au travail : l’enthousiasme, l’émerveillement, la satisfaction et la fierté, le calme et la sérénité, le sourire. (vaste programme, n’est-ce pas ?)

– Ce qui nous rend heureux au travail : aimer son travail, y trouver de l’intérêt, et se sentir utile. L’auteur souligne que ces conditions peuvent être réunies à tous les niveaux de responsabilité.

– Quant aux causes spécifiques du bonheur du manager, elles sont diverses. On peut distinguer 5 grandes catégories (souvent mêlées) : le manager altruiste (qui veut le bien-être de ses collaborateurs), formateur (voir leur développement), financier (faire son chiffre), de projet (construire ensemble), vendeur (satisfaire les clients).

– Selon lui, « le bonheur au travail est une capacité naturelle que nous avons la possibilité de développer si nous le voulons. Pour cela, il faut d’abord reprendre confiance dans ses propres talents, exercice qui peut être rendu difficile par une éducation trop stricte, un échec paralysant ou un exercice destructeur de management ».

Pour aller plus loin

Une interview de Philippe Laurent paru dans le magazine Cadre territorial de septembre 20107

Le portrait de Philippe Laurent réalisé par le photographe François-Xavier Seren (j’avais parlé de son exposition de photos autour du travail sur ce billet) et paru sur le blog Et voilà le travail d’Elsa Fayner.

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