« Il n’y a pas de solution miracle » me disait récemment une amie, cadre et mère de 3 enfants, qui hésitait à postuler pour un nouveau poste, avec davantage de responsabilités (et donc de contraintes de déplacements, d’horaires, etc.)
Eh non ! Force est de reconnaître que l’on a beau tourner les choses dans tous les sens, les beaux discours se heurtent souvent à la réalité !
Bien sûr, il est tout à fait possible de concilier une activité professionnelle et une vie familiale mais il y a toujours un moment, où il faut faire des choix !
Il ne faut pas se leurrer, avoir des enfants (surtout si l’on est à la tête d’une famille nombreuse) implique des responsabilités importantes, gourmandes en énergie, en implication et en attention.
Alors, il faut bien parler de choix : s’investir beaucoup dans sa vie professionnelle, prendre de nouvelles responsabilités, relever de nouveaux défis implique de pouvoir consacrer moins de temps à ses enfants. C’est mathématique ! Bien sûr, il est tout à fait possible de déléguer (à une personne extérieure, à ses proches…) mais on ne peut pas tout déléguer et surtout certain(e)s ne veulent pas tout déléguer. D’autant que le monde professionnel s’est durci et demande de fortes capacités de résistance (physique et psychologique)…
Ou alors accepter de réduire ses ambitions professionnelles pour conserver un certain temps de présence et de disponibilité physique (mais surtout mentale) aux côtés de ses enfants, pour suivre leur éducation, leurs joies et leurs peines, leurs petits et grands bobos. Est-ce un manque d’ambition ou de la lucidité ? Le débat est ouvert !
C’est d’ailleurs parce qu’il n’y pas de solution miracle qu’autant de mères choisissent le temps partiel, reculent l’âge d’avoir leur premier enfant ou décident de créer leur petite entreprise pour avoir une certaine flexibilité et souplesse dans leur organisation, etc. Lire à ce sujet les témoignages des mompreneurs ici par exemple.
La volonté de progresser dans le monde professionnel est une chose, mais lorsque l’on est parent, cette volonté doit composer avec ses envies, son rôle et ses responsabilités de parent.
Comme me le disait avec franchise une autre amie, « on ne peut pas tout avoir. Il y a forcément un prix à payer ». (je vous conseille à ce propos de relire ces témoignages d’hommes et de femmes dirigeant(s) très riches).
Concilier une vie familiale et un travail, c’est tout à fait possible mais il y a des limites que les femmes (et les hommes) vivent quotidiennement et qui ne peuvent être niées…
Trois pistes sont les plus souvent explorées (avec plus ou moins de facilité…) :
– alterner des périodes où l’on consacre davantage de temps à l’un (travail) puis à l’autre (famille),
– se répartir au sein du couple ces périodes,
– se répartir au sein du couple ces investissements (l’un davantage dans la sphère professionnelle, l’autre davantage dans la sphère familiale)
Vos réactions sont comme d’habitude les bienvenues !
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On peut aussi, au lieu de se remettre en question soi, remettre en question le monde du travail qui a été inventé à un moment où seuls les hommes avaient une activité professionnele tandis que les
femmes s’occupaient de la maison. Il faut réinventer les règles du jeu avec les entreprises. La réussite professionnelle ne doit pas être conditionnée par le sur investissement mais par les
compétences… ça marche dans d’autres pays.
Isabelle
@ Isabelle : bien sûr que le monde du travail a aussi sa part à jouer pour aider à concilier (flexibilité horaire, horaires à la carte, télétravail, temps
partiel non pénalisant, nouveaux critères pour repérer les hauts potentiels, etc.) …il n’empêche qu’à un certain niveau de responsabilités (haut, j’entends), il y a forcément des contraintes
qui me semblent difficiles de supprimer…Ces amies que je cite ont des vies professionnelles de cadres mais il y a un moment où la fatigue se fait vraiment sentir et où elles ne se heurtent pas
tant au plafond de verre car leurs propres limites personnelles. C’est un sujet compliqué…
Gaëlle
Tous les matins, j’envoie un Babs’àpapa au boulot pendant que je blog …..Et dans 10 ans peut être ce sera son tour. A moins que d’ici là, on trouve des solutions pour organiser nos vies
personnelles autour du boulot et pas l’inverse, et sans les grosses cernes sous les yeux. Pas facile tout ça, vaste sujet
BabsGirl
Oui, vaste débat… C’est clair qu’à un moment des choix s’imposent, à chacun de trouver l’équilibre entre ce qu’il peut accepter, ce à quoi il peut envisager de renoncer, et ce à quoi il tient
trop… Et c’est tellement personnel tout ça !
ClemOrange
J’ai 3 enfants, je travaille à 80 %, et le bilan est plus que mitigé : j’oublie toujours quelque chose, personne n’est content de moi (mari, collègues…), l’appartement est dans un triste
état, on mange beaucoup de pâtes, je suis souvent fatiguée.
Je pensais que les choses iraient mieux quand les enfants grandiraient, mais je vieillis et persuader des ados maussades de décoller de l’ordinateur et d’attaquer leurs devoirs me paraît bien plus
difficile à gérer que les problèmes de garde et d’otites intempestives des petits.
Comment font les autres ?
nathalie
Un choix difficile car il implique le quotidien de beaucoup de monde. Un équilire à trouver et parfois sans cesse remis en question.
othom
@ Merci à toutes pour vos réactions et vos « ressentis »…
Gaëlle
Ca me rappelle une interview que j’avais faite d’une femme chef d’entreprise, qui me disait qu’il n’y a pas de secret : une femme ne peut assumer pleinement de hautes responsabilités si et
seulement si le partage des tâches domestiques est totalement équitable… Selon moi, nous sommes en France très très en retard d’un point de vue de la prise en compte de la famille
et plus largement, de la vie privé (engagement citoyen, associatif, sportif…). Tout y figé, les horaires comme le système, et sans plus de souplesse, on ne risque pas d’avancer beaucoup.
Priscilla
Bonjour,
ce n’est jamais un manque d’ambition que de privilégier sa famille et ses enfants. Il suffit plus tard en se retournant de voir le résultat du choix du coeur… on ne le regrettera pas et il nous
restera alors longtemps pour assouvir d’autres passions (et pas forcément notre job !)
indelocalisable
Bonjour, je vous remercie de votre blog et de ces billets sur le travail et la vie de famille.
Grâce aux questions que vous soulevez je sais que ma situation est réfléchie. Je suis maman celibataire de trois enfants, je suis cadre dans le secteur social. C’est difficile de jonglé et
forcément il y a des choses qui en pâtissent. J’ai la chance d’avoir une partie de mes horaires flexibles. Quand les enfants sont malade je travaille de chez moi ! vive internet !!
Mais je sais que si j’étais rester travaillé en usine comme je l’ai fait au début je n’aurais pas eu autant de fléxibilité.
Je ne culpabilise pas vis a vis de mes enfants, je m’epanouie dans mon travail et du coup je suis beaucoup plus à l’écoute de mes enfants le soir.
Par contre j’ai fait une croix sur ma vie privée pour avoir le poste que j’ai … Peut etre un prochain billet …
gaelle