Quel a été votre parcours professionnel ? Quel a été le déclic pour vous mettre à votre propre compte ?
Sofia : Je suis titulaire d’une maîtrise en anglais et d’un deug en LEA (langues étrangères appliquées anglais espagnol) et j’ai traversé une période de chômage. Malgré cela, j’ai pu acquérir une expérience en traduction. En effet, en plus de ma formation, j’ai été traductrice bénévole à la fac puis je me suis fait une expérience grâce à des contrats de traduction. C’est un travail qui m’a plu et dans lequel je sens que j’ai quelque chose à apporter. Je me suis dit : pourquoi ne pas continuer dans cette voie ?
Au lieu d’attendre encore longtemps que quelqu’un me recrute, j’ai décidé de devenir mon propre patron il y a quelques mois en devenant auto-entrepreneur, avec mon entreprise (toute petite…) : Espace Traduction.
La simplicité d’abord de ce dispositif. En quelques clics (bon j’exagère un peu !), on a un numéro siret, on peut émettre des factures et payer ses charges facilement.
En fait, j’ai rencontré au début de l’année une personne responsable d’une association régionale de traducteurs (aprotrad) afin de lui demander des « trucs et astuces » pour me lancer en tant que traductrice freelance, les pièges à éviter, etc… C’est cette personne d’expérience (traductrice indépendante) qui m’a parlé de ce statut en me conseillant de patienter jusqu’à janvier 2009 pour me lancer !
Par ailleurs, j’ai également fait des recherches approfondies sur le net et j’ai pris contact avec l’URSSAFF.
Avez-vous eu toutes les réponses à vos questions ? Avez-vous hésité avec d’autres formules ?
Sinon, j’ai effectivement hésité avec d’autres formules. S’il n’y avait pas eu ce statut, j’aurais opté pour le portage salarial (plus par nécessité que par choix d’ailleurs…).
Avez-vous rencontré des difficultés particulières ?
Je dirais qu’au départ le statut n’était pas prévu pour les professions libérales comme la mienne, à qui on avait pourtant annoncé depuis longtemps qu’ils pourraient accéder à ce statut puis qui, à la dernière minute en ont été écartés… la douche froide . J’ai dû me résoudre à me tourner vers la solution du portage lorsque finalement la situation s’est débloquée et que l’on a annoncé que nous, aussi, on y aurait droit !
A part cela, aucune difficulté pour moi.
Etes-vous salariée actuellement, au chômage… ou est-ce le grand saut ?
Depuis combien de temps êtes-vous auto-entrepreneur ? Comment ce statut d’auto-entrepreneur est-il perçu par vos clients et/ou clients potentiels ?
Je le suis depuis mars 2009. Cela ne pose aucun souci pour mes clients : lorsque je leur annonce que je suis freelance, ils ne cherchent pas trop à connaître les détails de mon statut. Sinon, ceux à qui je l’ai dit n’ont eu aucun problème avec ça.
Comment prospectez-vous ? Quels sont les moyens commerciaux que vous utilisez (mailing, réseaux, etc.) ?
Concrètement, combien pensez-vous économiser grâce à ce statut par rapport à un statut de micro-entreprise ou autre ?
Un petit conseil pour terminer ?
Il faut rester prudent car le statut auto-entrepreneur n’est pas LE statut idéal non plus. Je précise que je l’ai choisi sans me dire que cela allait être la solution miracle pour mon activité et en sachant que ça allait convenir avec mon type d’activité (services). En effet, cela peut-être transitoire, le temps de se lancer…
A savoir aussi : certes, on ne paye que selon ce qu’on gagne, mais au niveau des droits et de la protection sociale, on sent aussi la différence… Donc, ne pas croire que c’est un statut idéal mais savoir où on met les pieds, faire attention avant de se lancer et trouver des solutions pour palier aux faiblesses de ce statut.
Et pour conclure, se rappeler qu’entreprendre, quoiqu’il arrive reste quelque chose de risqué…mais personnellement, j’aime ça et je n’y trouve que des bons côtés !
Pour aller plus loin (liste très loin d’être exhaustive…)
– Dossier spécial Auto-entrepreneur sur TPE-PME.com
– Auto-entrepreneurs : les conseils de ceux qui ont tenté l’aventure sur journaldunet.com (on trouve 5 témoignages : une infographiste, un formateur en gestion, une consultante en développement durable, une psychologue clinicienne et un développeur web)
– Sans oublier le site officiel, lautoentrepreneur.fr et celui de l’APCE
– Le montant des cotisations sociales de l’auto-entrepreneur
– Les activités exclues du statut d’auto-entrepreneur
– Et pour finir, ce billet de Nathalie qui dans un premier temps avait songé à opter pour ce statut avant de changer d’avis et qui apporte plein d’éléments intéressants et moins connus.
A noter que la première édition de l’Université des auto-entrepreneurs se tiendra à Paris La Défense les 8 et 9 juin