A l'école Education nationale

L’abandon des notes chiffrées à l’école

nullMise en garde  : Ce billet sort un peu de la thématique principale de ce blog et en plus, il s’agit d’une prise de position très personnelle, ce qui est peu habituel. Mais il concerne quand même la rubrique intitulé Enfants – Education et surtout j’avais très envie de l’écrire et de recueillir votre sentiment.

Hier, réunion parents-prof pour l’un des mes enfants qui est en CM2. L’institutrice nous apprend que les notes chiffrées sont désormais supprimées et qu’elles sont remplacées par un livret de compétences (en fait le décret l’instituant date de 2007 et sa généralisation aurait dû avoir lieu en 2008 mais sa mise en oeuvre dépend des écoles et des inspecteurs d’académie si j’ai bien tout compris). En gros, les NA /EA/AR et A (Non Acquis, En cours d’Acquisition, A Renforcer et Acquis) vont remplacer une note sur 10 ou sur 20. Là, j’ai ouvert des grands yeux. « Et comment allez-vous faire pour les dictées par exemple  » ai-je immédiatement demandé ?

Elle m’a répondu qu’elles ne seraient plus notées mais évaluées selon certaines compétences. En gros, elle décidera ce qu’elle évaluera dans une dictée précise (par exemple les mots invariables et les accords) et si l’élève a orthographié correctement les mots invariables et fait les bons accords, elle écrira « compétence acquise ». Même s’il y a des fôtes par ailleurs !!!! Même chose pour les divisions. Si le prof voit que l’enfant a compris, acquis le mécanisme de la division à 1ou 2 chiffres, il pourra avoir A même si le résultat de l’une des divisions est faux (car considéré comme faute d’inattention mais ne remettant pas en cause l’acquisition de la compétence « division »).

Alors, là, j’avoue que je suis un peu, beaucoup sceptique… Petit détail en passant, je trouve cela bizarre que les parents n’aient même pas été consultés (ou alors je ne suis pas au courant). Ceux qui ont mis en place ce nouveau système estiment qu’il va permettre de se recentrer sur l’essentiel. Ah bon ??

Alors bien sûr, on pourra me rétorquer que la notation chiffrée correspond à une pédagogie de type récompense-punition dépassée, cruelle, inopérante…D’ailleurs, par curiosité, je suis allée lire leurs arguments (cf. liens Aller plus loin pour ceux que cela intéresse). Mais je n’ai pas été convaincue. Non, vraiment pas.

Pour moi, les notes servent à créer une saine émulation, elles permettent de valoriser le travail et les efforts de l’élève, ou a contrario, lui montrer que là sur cette leçon ou cet exercice, il aurait pu (du) mieux l’apprendre, plus réfléchir, etc.

On pourrait croire que c’est parce que ma fille a toujours d’excellentes notes que je suis favorable à ce système. Mais ce n’est pas le cas ! Il lui arrive d’avoir des notes moyennes, voire mauvaises. Mais j’estime que celles-ci ne l’ont pas traumatisée, au contraire, elles lui ont permis de réagir, et de vouloir faire mieux la prochaine fois. Avec ce nouveau système des EA ou AR, je ne suis plus très sûre qu’elle ait très envie de se surpasser !!

Alors peut-être suis-je suis vieux jeu et que je devrais revoir mes principes d’éducation « à l’ancienne »…n’empêche que cela ne me rassure pas beaucoup moâ tout ça !!

PS : l’institutrice nous a également appris que le système de récompense a été interdit par l’inspectrice cette année. Concernant ce point, elle dit le regretter vivement et a décidé de contourner discrètement cette interdiction.

PS 2 : elle nous a également confié que certains pays, après avoir utilisé eux aussi ce système d’évaluation des compétences, revenaient en arrière. Elle a cité le Québec ou la Suisse. Effectivement, on regardant sur Internet, j’ai appris par exemple que le Canton de Genève était revenu à une évaluation chiffrée et à des moyennes trimestrielles à l’école primaire (ah oui, parce que j’ai également oublié de vous dire qu’il n’y aura plus d’évaluations trimestrielles mais seulement continues. En gros, plus de révisions générales tous les 3 mois. »Car une compétence quand elle est acquise, madame, elle est acquise », m’a expliqué un parent dans la salle, également instituteur, Oui, mais moi, j’avais envie de dire qu’un savoir, il peut avoir été su mais ne plus l’être et qu’une petite piqûre de rappel n’était pas forcément mauvaise, si ? ).

PS3 : je ne suis pas hostile à toute évaluation des compétences (genre compétences transversales, compétences de comportement, de savoir-être, etc.) mais ceci ne devrait pas remplacer cela mais le compléter…

Bon, je vais m’arrêter là car je pourrais être intarissable sur le sujet (peut-être devrais-je ouvrir un autre blog ? )

Et vous, vous en pensez quoi de la fin des notes chiffrées ? Et vos enfants ?

Aller plus loin

Un exemple d’article d’une personne opposée à la fin de la notation chiffrée ou encore celui-ci

Le rapport de l’inspection générale de l’éducation nationale de 2007 expliquant le principe (et le bien-fondé) du livret de compétences et un exemple de document d’un collège de Poitiers favorable à ce dispositif (expliquant le pourquoi et les modalités, avec des phases qui moi me laissent songeuse, du genre « l’évaluation devient un outil de remédiation » ou encore celle-ci « Les enseignants y trouvent un outil transversal de discussion qui permet de structurer l’enseignement autour de compétences à acquérir et de contractualiser les enseignements avec les élèves ».

21 thoughts on “L’abandon des notes chiffrées à l’école

  1. Je suis contre et je suis prof pourtant.

    Je dois faire cela pour le brevet des élèves en anglais. Je remplis une grille et je coche acquis ou non. Bon, pour cela ça va, car c’est juste la grille finale, et ils ont eu des notes toute
    l’année avant donc je sais vraiment ce qu’ils connaissent ou pas, sinon ce serait trop vague dans mon esprit.

     

    Ce système va se développer, et depuis longtemps déjà on demande aux profs de considérer que les fautes d’orthographes de sont pas des fautes, tant que le mot est compréhensible. Ca me met hors
    de moi mais c’est comme ça, on nous demande d’augmenter les notes aussi lors du brevet par exemple, alors ça donne des copies bourrées de fautes non « sanctionnées » et des notes remontées en
    plus^^

     

    Je précise que je ne suis pas une vieille réac, je n’ai que 24 ans 😀

      

  2. Que je rassure tout le monde… PERSONNE n’a été consulté en ce qui concerne le passage à l’évaluation par compétences : ni les enseignants, ni les familles… Ça correspond à une volonté
    d’harmonisation européenne et à une grosse masturbation cérébrale de « pédagogistes » qui considèrent que la note, c’est le mal. La note est un traumatisme chez le choupinou.

     

    Je suis prof en collège et BAM ça y est, welcome les compétences. La préparation en amont et la formation quant à évaluer les compétences ont été une peau de chagrin et nous sommes tous plongés
    dans ce bain à remous aussi agréable qu’une soirée devant Dechavanne (exténuant donc).

    Je ne suis pas contre le concept de notation par compétences qui permet effectivement de mettre en lumière les capacités/compétences/connaissances d’un élève au niveau fragile voire en difficulté
    MAIS qui est volontaire et soucieux de progresser. Le souci, c’est qu’en évaluant uniquement par compétences, on perd lourdement en précision et en émulation…

    Dans mon bahut, nous expérimentons… Certains profs vont uniquement évaluer par compétences et d’autres vont garder les deux systèmes : compétences + notation. Je fais partie de la deuxième
    catégorie. C’est ainsi que je me rends compte que des élèves qui ont entre 12 et 16 peuvent avoir exactement les mêmes points verts et rouges de compétence… La fourchette est donc assez vague.
    Le logiciel que nous utilisons au collège permet de donner une note sur 20 correspondant au pourcentage de réussite en faisant la moyenne des points verts et rouges obtenues. Je n’ai pas encore
    assez de recul pour voir si les notes des compétences correspondent à mon barème classique d’évaluation, je pourrai en reparler plus précisément dans quelques semaines.

    Tous les ans, on nous balance de nouvelles théories fumeuses qui seront contredites par une nouvelle branche de didacticien dans 6 mois… On s’adapte en attendant… Bien évidemment, la double
    notation : compétences et notes sur 20 demandent plus de boulot et surtout plus de temps (saisir notes et compétences sur un logiciel) et encore une fois la formation est tellement risible
    qu’elle ne fait finalement plus rire du tout.

    Je reproche aussi aux hautes sphères et aux chefs d’établissement de n’avoir à aucun moment averti et expliqué aux parents ces nouvelles modalités d’évaluation… Parce que OK s’il y a des
    familles qui s’en tapent le coquillard, d’autres sont investies et aimeraient être davantage tenues au courant.

    Il faut aussi arrêter de vouloir à tout prix bichonner les élèves en croyant illusoirement que la note est une fin en soi traumatisante… La note n’est jamais seule et s’accompagne d’une
    appréciation, d’une justification, de conseils et d’encouragements… Évaluer par compétences, nous le faisons déjà depuis bien longtemps, simplement, on nous demande de plus en plus de justifier
    notre démarche, de tout verbaliser par écrit comme pour justifier nos 18 à 22 heures de présence devant les élèves et notre salaire mirobolant…

     

     

      

  3. Vaste sujet. J’ai mis depuis peu un pied dans l’éducation nationale (l’autre pied y était déjà par le suivi de mes gremlins), et je vois sûrement plus de choses maintenant. Je suis dans une zone
    un peu difficile, je veux dire par là qu’en CM2, certains ne savent pas lire, d’autres ont de grosses difficultés en math (du genre : « 2 x 4 ? »… »24 madame » … et « 3 x 4 » … « bah 34″).. Je ne
    veux bien sûr pas jeter le pierre aux instits, la plupart de ces enfants n’ont pas l’encadrement ni le soutien à la maison pour réussir (je ne veux pas jeter la pierre aux parents non plus). Mais
    que faire ? Leur mettre zéro en dictée, en math toute l’année ou plutôt un  » à revoir » qui on l’espère tendra vers un « assez bien » plus tard.

    Evaluer leur compétence ou les décourager tout de suite ? Parce que si une mauvaise note dans certaine famille permet aux parents de réagir et d’aider son enfant, dans d’autres familles, la
    même mauvaise note est l’occasion d’une rouste ou de mots qui n’encouragent pas. « Non acquis » peut vouloir dire qu’on peut encore faire quelquechose pour acquérir la compétence, une sale note,
    c’est juste un chiffre et l’appréciation qui l’accompagne n’est pas souvent lue dans ces familles (même jamais).

    Laissons passer un peu de temps pour voir ce que cela donnera.

    Par contre, je suis d’accord sur le fait que rien n’a été expliqué aux parents et que surtout il faudrait peut être investir un peu plus de temps vers les élèves en difficulté plutôt que passer
    du temps à pondre de nouvelles réformes pas si simples pour les profs ou les instits.

      

  4. @ Aourell : bienvenue à toi tout d’abord et merci pour ton témoignage. Lorsque tu dis que l’on demande aux profs de « ne pas tenir compte des fautes tant que
    le mot est compréhensible », moi, je reste pantoise . En tout cas, nous voici au moins deux réac
    !

    @ Princesse Soso : merci également pour ton commentaire et la présentation de tes arguments. Mais ce que je ne comprends pas c’est comment font les
    « pédagogistes » pour pondre de telles choses alors que ni les profs ni les parents (en tout cas, un certain nombre dont il serait bon de tenir compte) n’y sont pas très favorables. Mais vivent-ils
    dans une tour d’ivoire ? Pourquoi ressentent-ils le besoin de tout révolutionner tous les ans ? J’en profite pour dire à ceux qui lisent ce blog que Princesse Soso va prochainement publier un
    livre (cf. info sur son blog) (bravo à elle !), et qu’il faut le commander !!

    @ Babsgirl : j’en profite tout d’abord pour te re-féliciter pour ta reconversion. Concernant ton commentaire, reconnais que mettre à « un revoir » si la
    copie mérite zéro c’est quand même un peu hypocrite, non ? Je ne suis effectivement pas dans le bain comme toi, mais voir que l’on doit prendre autant de pincettes pour signifier
    que le devoir n’est pas bon, je ne trouve pas cela normal.

    Alors oui, passer du temps avec les élèves en difficulté, oui, leur permettre d’avoir du soutien personnalisé, mais non, au nivellement par le bas, non, à
    « faut pas traumatiser les choupinous », non à « mettons compétence acquise même s’il y a une faute de calcul ou d’inattention ».

    Un autre exemple qui me fait bondir de nivellement par le bas. Un autre des mes enfants lorsqu’elle était au CP n’a pas eu de poésie à apprendre à la maison.
    Lorsque je rencontre la maîtresse au bout de deux trimestres et que je lui dis que je regrette que ma fille n’ait pas de petite poésie à apprendre, m’a répondu « j’ai décidé d’arrêter les poésies
    à  la maison pour ne pas pénaliser les enfants dont les deux parents travaillent et qui ne peuvent pas aider leurs enfants (qui ne lisent pas encore très bien puisqu’en CP) à les apprendre ».
    Mais il ne faut pas se moquer du monde même si les 2 parents travaillent, que l’on ne me dise pas qu’ils n’ont pas 15 minutes dans le WE pour aider leur enfant à apprendre un petit texte !!! Et
    voilà comment passe la trappe un exercice de mémoire et en plus de découverte de jolis textes… Bon, je m’arrête !!!

      

  5. désolée pour toutes les fautes et oublis dans mon commentaire précédent écrit un peu vite !!! (ou comment faire l’inverse de ce que je demande
    à mes enfants )

      

  6. Bonjour Gaelle

    Ce post tombe à point car mon fils en CE2 va passer à ces évaluations cette année. Autant dire que c’était la révolution dans la salle de classe… Je suis perplexe mais mon fils étant plutôt
    doué (d’après les notes reçues jusqu’à présent 😉 ) je ne suis pas inquiète mais ceci dit c’est extrememment (comment on écrit extremement ?) perturbant pour les français … Mes amis suédois
    sont eux très choqués de savoir que les enfants sont notés aussi jeunes que 6 ou 7 ans … Le prof était très doctrinaire et j’ai été très choquée par son dogmatisme ..

    On va voir ce que ça va donner mais en attendant comment vont être étudiés les dossiers des enfants pour l’entrée au collège qd le collège sera resté aux notes ? …

    Misère… l’entrée au collège me stressait déjà avant cette invention, là c’est encore pire !

      

  7. J’ai un peu peur moi aussi de paraître un vieux réac en réagissant à ce billet, voire d’user de ce que certains appelleront des lieux communs. « Nivellement par le bas », « démagogie pédagogique »
    sont des expressions qui me viennent immédiatement à l’esprit lorsque ce type de réforme se mettent en place.

    On passe notre temps à défaire un système scolaire qui pourtant n’était pas mauvais il y a 40 ans, voire même 20. Alors que d’autres pays comme les E-U s’inquiétaient de voir le niveau général
    baissait et la violence faire son entrée dans les collèges et lycées, nous nous targuions d’un niveau bien supérieur dans un climat sain et propice. Je me souviens étant jeune d’un article qui
    relatait que 50% des jeunes américains étaient incapables de situer la France sur une carte. Toutefois, nous n’avons eu de cesse de réformer notre système scolaire pour copier les méthodes
    d’éducation anglo-saxonnes pour le résultat que l’on connaît aujourd’hui, à l’instar des méthodes de management. Si ce n’est que manager n’est pas éduquer et que s’il était profitable de
    moderniser le premier domaine, il fallait entretenir notre identité culturelle sur le second.

    Et tout comme aux Etats-Unis, nous sommes en train de construire un système scolaire qui va devenir profondément inégalitaire, majoritairement sous couvert d’égalitarisme. Car les enfants les
    plus aisés iront suivre leur scolarité dans des établissements non conventionnés, où les anciennes méthodes seront la règles, élitistes par survie, et innaccessibles financièrement aux moins
    aisés. Dans le même temps, la masse des enfants se frayera un chemin dans un système éducatif qui ne demande pas de faire juste, mais d’avoir acquis une « compétence », c’est à dire d’avoir plus ou
    moins compris de quoi on parlait. On sent bien là encore le mélange des genres avec le monde du travail. Peu importe qu’à la dictée suivante on ne sache plus écrire le mot qui était évalué à la
    précédente.

    Seulement n’oublions pas que dans l’entreprise, la compétence est liée au résultat. Sans refaire un cours de management, la compétence sert un objectif et donc un résultat. L’acquisition d’une
    compétence est toujours évaluée en fonction du résultat obtenu. Si votre comptable a tout compris au principe des bilans mais que ses comptes sont faux, il ne devrait pas avoir une carrière bien
    longue au sein de son entreprise.

    Je pourrais encore disserter longtemps, mais le temps me manque et je ne voudrais pas être trop saoulant (ah bon je le suis qd même). Simplement conclure en disant qu’il ne s’agit pas d’être réac
    que de souhaiter un système éducatif qui, au lieu de se regarder le nombril et s’offrir de nouvelles méthodes éducatives « selon le modèle suédois » alors que la réforme précédente est à peine mise
    en place, se concentre sur son efficacité sans renier ce qui marchait parafitement bien par le passé.

      

  8. @ Gus : merci à toi ! tout à fait d’accord avec toi  j’avais également fait
    le parallèle entre le développement des compétences (ô combien à la mode dans le monde du travail) et le livret de compétences mises en place à l’école mais je n’avais pas poussé mon raisonnement
    autant que toi et je trouve ta remarque sur le fait qu’une compétence est toujours évaluée par rapport à un résultat obtenu très pertinente. Egalement d’accord avec toi pour dire que sous couvert
    d’égalitarisme, le système éducatif français devient de plus en plus inégalitaire…et qu’il ne faut pas s’étonner si les projets alternatifs se mutliplient et rencontrent un succès grandissant.
    Dommage car il y a des bons profs motivés, consciencieux dans le public, mais les nouveaux programmes et les nouvelles façons d’évaluer diluent leur bonne volonté, leur niveau d’exigence….ou
    alors les forcent à contouner les règles et les injonctions dictées par le haut.

    Décidement, nous sommes beaucoup de vieux réacs ici ! Cela serait bien qu’un pédagogiste passe lire un peu ce qu’il se dit ici et qu’il puisse nous expliquer
    quels sont les objectifs de toutes ces réfomes et de tous ces changements.

      

  9. Coucou à tous et à toutes

    En tant que prof, je rejoins ce que t’a dit Princesse Soso, Gaëlle. Les théoriciens de la pédagogie ne sont pas des pédagogues ni des enseignants de terrain mais des penseurs théoriques qui,
    alliés à des politiques et des économistes qui ont pour but la restriction de l’accès à l’éducation étendue (voir les directives de l’OCDE de 2001), vont contraindre profs et parents à appliquer
    un système éducatif mauvais sous couvert d’amélioration. Nivellement par le bas, réduction des matières étudiées et des exigences, passage de connaissances à compétences. Si les compétences font
    certes partie d’une éducation au plan technique, ça ne devrait pas faire disparaître la connaissance comme si elle était mauvaise. Mais bon, je crois que certains n’ont pas dépassé Rousseau avec
    l’idée de l’éducation naturelle…et c’est pas l’offensive bio et naturaliste de ces dernières années qui arrange les choses ;-))

    Et il est plus facile d’imposer ce système de notation par compétences d’abord à l’école primaire, car les plus gros problèmes scolaires se font jour non au primaire mais souvent au collège…

    Ca évite donc que les parents se révoltent massivement et ça fait croire que les profs sont encore de vilains aigris qui sont tout le temps en train de protester pour des clopinettes.

    Comme les scolaires à  qui j’enseigne pour le Bac Pro pour le moment sont des apprentis de l’Industrie, j’ai encore le système de notation sur 20. Mais déjà au niveau des évaluations, on
    nous en a supprimé une sur l’année alors du coup, obligation pour avoir des contrôles réguliers, d’en proposer à chaque cours sous forme de leçon-application dès lors que nous les voyons, de par
    la matière enseignée, moins souvent que les profs permanents. J’ai la chance d’être dans un établissement privé dépendant du Ministère de l’Industrie qui nous octroie plus de liberté et donc je
    peux plus organiser librement mes cours, mes notations et le niveau que je souhaite donner à mes élèves que mes collègues de l’EN. Mais je me rends compte aussi qu’hélas, nous avons de moins en
    moins de temps pour donner une éducation de qualité à tous et ça ça me contrarie beaucoup, parce que ma motivation principale c’est d’enrichir les savoirs de mes élèves et leur transmettre les
    connaissances que j’ai reçues pour que ces savoirs ne se perdent pas mais aussi contribuent à maintenir un niveau d’éducation de qualité pour un maximum de gens. Or le système des pédagogiste
    vise exactement l’inverse. Ca vaudrait le coup de dénoncer ça à la Halde comme discrimination mais aussi au plan européen en cumulant les mécontentements parents, enseignants et élèves.

     

      

  10. @ Muse : merci beaucoup également pour ton témoignage très intéressant, même si là encore bien inquiétant concernant la baisse continue du niveau général des
    connaissances…Difficile lorsque l’on est « juste » un parent de lutter contre ces réformes qui nous paraissent ineptes…Le plus facile (mais pas le plus efficace, j’en conviens et en raison du
    coût, réservé à une petite partie de la poulation) est souvent de trouver un établissement qui correspond davantage à ses attentes et à ses souhaits…Je vois beaucoup de parents autour
    de moi opter pour cette solution. Mes enfants sont depuis le début de leur scolarité dans le public mais je ne suis pas sûre que cela ne change pas un jour…

    Et bon courage pour la poursuite de ton enseignement et surtout continue à transmettre tes savoirs et tes connaissances !

      

  11. @ Laure : bienvenue sur ce blog ! Peux-tu nous dire comment cela se passe ces lvirets ? Ce que tu en penses avec plusieurs années de recul ? Je
    suis très curieuse !

      

  12. @ Guylaine : j’ai effectivement lu pas mal de critiques sur cet ouvrage. Cela peut être intéressant et instructif de lire un regard extérieur sur notre
    système éducatif. Ceci étant, j’ai lu certains extraits où j’ai trouvé que l’auteur exagérait un peu (il écrirait que les élèves préfèrent se taire plutôt que de lever la main de peur de se
    faire réprimander, cela me paraît quand même un peu excessif !). Je serais curieuse d’avoir ton retour sur ce livre. 

      

  13. … difficile de trancher. Encourager les élèves selon leurs moyens, c’est capital, difficile à évaluer, et impossible à standardiser !

    Dans un commentaire précédent, un(e?) prof disait que le système était valable, recommandé, et déjà pratiqué pour les élèves en difficulté. Je pense qu’il faut en tout cas conserver
    cela, voire l’instaurer quand ce n’est pas fait (et s’attacher à former les enseignants, informer les parents ET les élèves, parce que ce n’est pas toujours pratiqué par les
    professeurs, ni bien vécu par les parents, NI par les élèves
    ).

    Le système des objectifs personnalisés est intellectuellement séduisant. Pour un élève en difficulté, l’objectif est de réussir à appliquer la dernière compétence travaillée en
    classe. Une fois que cet objectif est en cours d’acquisition, on en ajoute un autre. Pour un élève brillant, on reste exigeant sur toutes les compétences au fur et à mesure.

    Reste à évaluer ce qui sera moteur pour chaque enfant.

    Reste aussi à définir ce qu’est un enfant en difficulté.

     

      

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