Spécial Eté

Spécial Eté : Marlène témoigne sur la conciliation vie privée / pro

Neuvième et dernier volet de cette rubrique Spécial Eté avec Marlène Schiappa. Jeune femme aux mille facettes : blogueuse, chroniqueuse, entrepreneuse, auteure, maman, etc. Merci à elle pour ce témoignage plein de franchise et de punch !

Quel est votre travail ?

Marlène : Jusqu’au mois dernier, j’étais gérante d’une agence de contenus web, Scribes, montée il y a 2 ans avec deux associés ; en marge de laquelle j’étais rédactrice-en-chef du blog Ecotidien.fr sur Yahoo. A partir de septembre, j’intègre une agence de presse comme directrice éditoriale. Je continue à travailler sur Ecotidien.fr, mais aussi sur Politicia.net, le blog des femmes engagées que j’ai monté avec Scribes, et sur Maman Travaille qui est un blog diffusé (aussi) par Yahoo.

Dans le cadre de ce nouveau travail, j’aurais la responsabilité du contenu du nouveau site féminin de Yahoo, conçu avec une dizaine de blogueuses, et je produirai du contenu pour l’ensemble des clients de l’agence (des titres de presse écrite, des médias, des sites web, …)

J’écris aussi des livres : J’aime ma famille, co-écrit avec Loic Lecanu et illustré par Pacco (Editions Robert Laffont) est sorti en février, en cours d’adaptation en livre de poche, BD et programme court. Mon deuxième livre, Osez… l’amour des rondes, va paraître à la rentrée chez la Musardine. C’est un guide érotico-rigolo pour les femmes qui ont quelques kilos en trop. Et je suis en train d’en écrire deux autres, un guide sur la conciliation vie pro / vie de famille adapté du blog Maman Travaille, à paraître chez First, qui verra le jour grâce à Olivia Toja, une auteur que j’aime beaucoup. Et une enquête sur l’accouchement.

A côté de ça, je fais du conseil en communication en free-lance, autour de mes domaines de prédilection (la maternité, l’emploi, etc) et j’interviens comme formatrice dans des écoles et des classes de BTS pour former les djeunes au web.

Quelle est votre situation familiale ?

Maman d’une petite fille de 3 ans.

Concernant la conciliation de votre vie professionnelle et de votre vie privée, êtes-vous globalement satisfaite ou insatisfaite (avec tous les degrés intermédiaires possibles !) ?

C’est une question compliquée Gaëlle Depuis 4 ans, je travaille de chez moi. Au début, c’est ça qui m’a permis de tout concilier (être à l’heure à la mini-crèche deux jours par semaine, garder ma fille en travaillant le reste du temps, tout en ayant des revenus me permettant de subvenir à mes besoins, etc) mais rapidement c’est devenu compliqué.

La dernière année a été difficile à ce niveau : s’occuper d’une petite fille de 2/3 ans tout en travaillant… c’est une téléréalité. A partir de septembre, on change radicalement de cap, puisqu’elle ira à l’école et à la garderie l’après-midi pendant que je serai au travail. Mais on ne se défait pas si facilement des bonnes (?) habitudes, j’ai demandé à travailler de chez moi le mercredi pour pouvoir la garder. C’est drôle, j’ai une image de « mère indigne » collée pour rigoler à la TV parce que je n’aime pas faire le ménage et que je donne des petits pots, mais depuis la naissance de ma fille j’ai passé 5 jours / 7 avec elle. Mais ne le répétez pas, je n’ai pas envie qu’on me prenne pour une mamuniste .

Quel est le point précis qui complique le plus cette conciliation vie privée/vie professionnelle ?

Le fait de travailler à la maison, jusqu’à présent. Mon bureau est la cuisine, et ça demande une espèce de schizophrénie de passer de maman-gâteau à working girl dans la même pièce et à trois minutes d’écart. Je dirais aussi les horaires stricts de son père. Il rentre vers 20h en général, fait pas mal de déplacements, s’il prend une demi-journée enfant malade il faut qu’il la rattrape… l’idéal serait d’avoir un travail à l’extérieur, avec des horaires souples (normalement à la rentrée, inch’Allah) Si on permettait aux salariés de moduler leurs horaires, ça simplifierait considérablement la donne.

La pénurie de modes de garde y contribue aussi. J’ai peiné à trouver une place en mini crèche deux jours / semaine, et la plupart de mes copines mamans ont au moins autant galéré – si ce n’est plus. L’alternative, c’est payer 1000 euros de nourrice pour aller travailler, ou avoir une petite place en crèche (qui ferme à 18h, donc il faut partir à 17h du bureau !) ou… arrêter de travailler.

Avez-vous le sentiment d’avoir faire des concessions dans votre vie privée pour votre vie professionnelle ? Ou, au contraire, des concessions dans votre vie professionnelle pour votre vie privée ? si oui, lesquelles ? et les regrettez-vous ou non ?

Oui complètement ! J’ai fait des concessions dans ma vie privée, au niveau de ma vie de couple. La première année j’avais tellement envie de réussir à pérenniser mon activité (ce qui n’était pas gagné, je ne connaissais personne et n’avais aucune expérience) et j’étais tellement accaparée par ma nouvelle vie de maman que j’ai un peu mis ma vie de couple de côté, et ma vie perso aussi. Si je n’avais pas mon mec et ma fille, je serais un mix entre une geek et une artiste maudite (surtout pour le côté maudite)

Heureusement maintenant j’ai appris à bien gérer le temps, et je relâche un peu la pression, même si je reste vigilante et je sais qu’on peut me renvoyer d’où je viens sans prévenir.

Dans la vie professionnelle, j’ai cru faire des concessions en quittant mon job salarié dans la pub au moment de la naissance de ma fille, mais finalement ça n’en a pas été une puisque c’est ça qui m’a permis de « réussir » dans le sens atteindre mon objectif et le dépasser, professionnellement. Mais les trois dernières années j’ai refusé pas mal de propositions intéressantes parce qu’elles ne cadraient pas avec les horaires de mini crèche de ma fille. Je vais au parc alors que parfois je préfèrerais boucler un dossier.

 Aujourd’hui je suis moins prête à faire des concessions, j’ai envie de garder une relation profonde comme je l’ai avec ma fille, d’avancer dans ma carrière et de consacrer du temps à mon couple. Ca me semble possible avec un peu d’organisation et de volonté, mais surtout l’argent est un puissant facilitateur. Quand on n’a rien pour payer une baby sitter et personne pour garder son bébé, c’est déjà plus difficile.

Mais finalement j’en fais toujours. Par exemple aller boire un apéro ou en afterwork, c’est quasi impossible avec une petite fille, comme sortir très tard ou passer une nuit blanche dehors, ou aller travailler tous les week-ends, ou partir en voyage en amoureux sur un coup de tête. Je crois que ces concessions ne sont pas dramatiques, tant qu’on ne fait pas de concessions avec ses principes le reste n’est qu’une question d’organisation.

Quels sont les petits « luxes » que vous vous accordez rien que pour vous et auxquels vous êtes attachés ?

Une soirée en amoureux de temps en temps ; prendre du temps pour travailler des manuscrits, déjeuner avec une copine. Depuis cette année, on a instauré un week-end sans mari et sans enfants, entre filles, tous les ans à Barcelone ! J’espère qu’on pourra le refaire… d’une façon générale j’ai peu de temps pour moi, je suis quasi tout le temps avec ma fille et si je ne suis pas avec elle, c’est que je travaille. Si je regarde la télé, je range un peu ou je bosse en même temps… Mais ça ne n’est pas que moi, c’est le propre de toutes les mères (qu’elles travaillent ou pas d’ailleurs, quand je vois mes copines mères au foyer, elles ont l’air tout aussi épuisées que moi) je dirais. Non ?

3 thoughts on “Spécial Eté : Marlène témoigne sur la conciliation vie privée / pro

  1. Je me suis apperçue que sans le savoir je lisais et appréciais beaucoup d’articles de Marlène.

    Quelle chance de pouvoir allier vie de famille et vie professionnelle. Quel plaisir de faire un travail si passionnant. Et moi aussi mon ordi est dans la cuisine la plupart du temps

      

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