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Le temps passé avec nos enfants

Si pour les parents, la conciliation vie privée / vie professionnelle est parfois source d’insatisfaction et de conflits, c’est en partie parce qu’ils estiment manquer de temps pour se consacrer comme ils le souhaiteraient à leurs enfants.

Bien sûr, il y a une phrase bien connue qui dit que « la qualité de temps passé avec ses enfants serait plus importante que la quantité ». Cette phrase m’a toujours interpellée. Parfois je la trouve assez juste, parfois je la trouve totalement erronée. Bref, impossible de trancher !

Le débat est complexe et les arguments des « pour » et des « contre » sont recevables. En général, cela se conclut par « on est d’accord, l’important est de consacrer de l’attention à ses enfants ». Et l’attention n’est pas forcément proportionnelle au temps (physique) passé avec les enfants.

Ainsi, on peut être physiquement très présent mais ne pas être particulièrement attentif à ses enfants.
Et inversement, on peut être souvent absent mais lorsqu’on les voit, on peut être tout à eux ! (ce que l’on appellerait du temps de qualité).

Bien évidemment, on peut aussi être très souvent là et très attentif ou être très souvent absent et peu impliqué lorsque l’on est là, par manque de disponibilité mentale, d’énergie, de courage, de patience….

Enfin, un parent peut être peu présent au quotidien et en même temps avoir une grande influence et laisser une empreinte très forte sur son enfant (en bien ou en mal d’ailleurs !).

En gros, toutes les possibilités existent. Sur ce point, on est d’accord !!

Ceci étant, il reste quelques questions en suspens :

– la qualité du temps passé ne comble pas forcément tous les besoins. Il faut aussi savoir être là au bon moment. Or le bon moment ne se décrète pas forcément !
– la présence, même si elle n’est pas forcément de qualité (jouer, faire les devoirs, faire une activité ensemble, discuter…) n’a-t-elle pas un rôle à jouer ?
– la présence, si elle est vécue comme une contrainte, un sacrifice, peut être mal vécue par l’enfant et aboutir aux résultats inverses de ceux escomptés.
– passer du temps avec ses enfants est-il synonyme d’éduquer ?
– quel est le degré d’autonomie (souhaitable) de l’enfant ?
– lorsque l’on est pleinement investi et pris par sa profession, comment dégager de la disponibilité mentale à défaut de disponibilité physique ?
– certains moments passés ensemble pèsent-ils plus forts que d’autres (exemple : les repas davantage que les sorties d’école ?)
– l’absence d’un des parents doit-elle être « compensée » par une présence renforcée de l’autre ?
– est-il plus facile d’occuper les enfants que de s’occuper d’eux ?
– la complicité parents-enfants se bâtit-elle sur des petits moments privilégiés (mais parfois anodins) ou davantage sur le quotidien ?
– qu’est-ce qui nuit le plus à la qualité des relations parents/enfants : le temps passé à travailler ou la culpabilité et le sentiment de devoir rattraper ce temps là ?

Vous pensez quoi de tout cela ?

Aller plus loin

C’est quoi un parent présent ? : une interview de Sylviane Gampiano, psychanalyste (parue dans Elle). D’ailleurs, il faut absolument que je lise son livre « Les mères qui travaillent sont-elles coupables ?« . Edit d’avril 2010 : je l’ai lu et je vous en parle dans ce billet.
Ces mères actives qui culpabilisent (sur le blog toutpourelles…sur lequel on aimerait bien que Corinne revienne poster d’ailleurs :-))

9 thoughts on “Le temps passé avec nos enfants

  1. C’est le genre de questions qui revient régulièrement me tourmenter. Je trouve qu’à certains moments on trouve un équilibre, et à d’autres ça part en vrille. Mais dire à tout bout de champ « ce
    n’est pas la quantité qui compte, c’est la qualité », je trouve que c’est parfois se déculpabiliser à moindre coût. Mais je trouve ton analyse intéressante, ainsi que tes questions.

      

  2. J’en pense…que ce n’est pas simple .
    J’ai repéré chez mes enfants certains moments privilégiés à ne pas rater…j’ai toujours du mal quand je ne peux pas être présente à ce moment là.
    Eux me disent par ailleurs qu’ils aiment que je travaille à la maison pendant les vacances (ce qui est loin d’être toujours le cas) parce qu’ils ont ma présence à défaut de mon attention.

      

  3. C’est marrant moi je culpabilise vaguement quand je suis à la maison – je me dis que si j’étais sérieuse et motivée je prendrais une baby sitter, je mettrais mon fils à la garderie le
    matin, et je passerais plus de temps au boulot.
    Il me semble qu’on culpabilise quand on fait quelque chose qu’on aime bien (par plaisir) en négligeant quelque chose qu’on aime moins et qu’on fait plus par devoir ?

      

  4. Pour Corinne, on est bien d’accord mais je la crois très occupée ailleurs 😉

     Quoi ??? tu n’as pas encore lu le livre de Sylviane ? C’est une référence, je l’ai beaucoup apprécié. Je crois que c’est justement dans ce livre qu’elle parlait du temps où l’on est
    physiquement absent mais mentalement présent aux enfants (penser au menu du soir, penser à son chèque de cantine, préparer son sac de piscine quand il est couché etc) et disait que dans le temps
    consacré aux enfants, il n’y a pas que le temps de jeu et de gouzi gouzi mais aussi tout le temps invisible des activités centreés autour d’eux.

      

  5. Je ne travaille pas, pas vraiment, mais je culpabilise en permanence de ne pas m’occuper de mes 3 enfants comme il faudrait. Pas de patience, pas d’idées… et pourtant en regardant bien,
    pratiquement tout ce que je fais dans une journée, c’est pour eux plus ou moins directement. Je m’en rends compte en lisant les commentaires des autres : je n’avais pas pensé au
    temps « invisible »…
    J’ai justement l’impression d’être présente, mais pas particulièrement attentive à eux, ou pas assez.
    Non, passer du temps n’est pas synonyme d’éduquer : quand je les emmène au théâtre, ce n’est pas pour les éduquer mais pour d’abord passer un bon moment, et ensuite leur ouvrir l’esprit.
    Pour trouver le degré d’autonomie « souhaitable », il me semble qu’il faut observer les enfants, essayer de sentir quand ils ont vraiment besoin de vous ou quand vous les assistez trop.
    Personnellement, là aussi je culpabilise car je les laisse bcq en autonomie, je joue très peu avec eux (sauf sorties et travaux manuels… quand j’ai la patience…) Donc, oui il est plus facile
    de les occuper que de s’occuper d’eux, puisqu’ils s’occupent seuls… alors que s’occuper d’eux nécessite disponibilité, patience, idées, voire dévouement…
    A la dernière question je réponds presque sans hésiter, même si je ne travaille pas, que c’est la culpabilité qui nuit le plus à l’enfant, mais ça, c’est dans tous les domaines : quand les
    parents font les choses sereinement (sortir seuls, les faire garder, les « lâcher » un peu), et donc aussi, partir travailler, les enfants sont, en général, sereins.

      

  6. @ Clemorange : je suis 100% d’accord avec ce que tu écris et m’y reconnais bien !

    @ Véronique : moi je trouve que travailler de la maison pendant les vacances est parfois très frustrant pour tout le monde ! l(les enfants qui trouvent que l’on n’est pas assez disponible
    et qui ne comprennent pas forcément pourquoi et soi qui trouve que l’on n’en fait pas assez, ni côté boulot, ni côté enfants…mais comme tu dis, il reste une présence 🙂

    @ Nathalie : ta remarque est intéressante. Comme quoi, on culpabilise toujours de quelque chose. Et surtout cette impression de ne pas en faire assez !

    @ Telle : tout d’abord bienvenue ici ! Pour Corinne, effectivement, elle est bien occupée (d’ailleurs, gentiment, elle m’a embarquée un peu dans son aventure…!) mais je ne désespère pas de
    la voir revenir sur TPE 🙂
    Et sinon, je viens de commander l’ouvrage de Sylviane Gampiano. Je suis impatiente de le lire. Ce temps invisible est effectivement très important et très prenant (temporellement et mentalement).
    Et pourtant, pas toujours reconnu à sa juste valeur !

    @ Cécile : la différence entre présence et attention est effectivement réelle mais je crois que la présence a un réel rôle à jouer. Aucun parent ne peut (n’y ne doit) être attentif en permanence,
    me semble-t-il. Le tout est de savoir l’être au bon moment, savoir capter certains signaux.
    Sinon, je suis d’accord avec toi passer du temps n’est pas forcément synonyme d’éduquer…
    Quant à la question de l’autonomie, je crois aussi que cela dépend beaucoup de la personnalité de chaque enfant.
    En tout cas, merci pour ton témoignage !

      

  7. Je pense que le plus juste dans ce que tu as dis est le fait que le bon moment ne se décrète pas ni se prévoit d’avance… Parfois je me dis que la conciliation vie pro/perso est un vrai leurre et
    parfois j’ai quand même l’espoir fou (naïf) d’y arriver tant bien que mal…

      

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