Autour du travail

5 bonnes raisons de recruter (aussi) des mères de famille



Les recruteurs, c’est bien connu, se méfient des mères de famille. Leur méfiance s’étend d’ailleurs aussi aux futures mères de famille ! Et
une pause de quelques années dans le CV pour s’occuper de ses enfants est rarement un argument favorable pour être embauchée… Les raisons de leurs réticences sont également bien connues : moindre disponibilité, absentéisme impromptu en cas d’enfant malade ou de système de garde défaillant, congé maternité en perspective, mobilité plus faible…

Pourtant, je considère cette méfiance parfois bien peu fondée.

Voici, selon moi, 5 (très) bonnes raisons de recruter des mères de famille :

Elles ont acquis une meilleure efficacité au bureau. La contrainte des horaires (réelle, je confirme !) leur a appris à faire plus de choses en moins de temps. Elles se contentent souvent d’un sandwich à l’heure du déjeuner, ne s’offrent plus 10 pauses cafés, réduisent  les temps passés à rêver ou à papoter. Elles ont appris à optimiser leur temps de travail. Elles tendent vers le 0% temps mort et 100% productivité !

Elles sont très organisées. Par la force des choses et par l’apprentissage ! Pour l’entreprise, cela signifie qu’elles savent cibler les tâches à effectuer en priorité, planifier un projet avec des délais à la fois raisonnables et réalisables, déléguer si besoin est…

Elles sont polyvalentes. Faut-il rappeler que toute mère de famille qui se respecte sait généralement préparer le dîner en même temps que surveiller les devoirs des aînés, donner le bain des plus jeunes, lancer une machine, ranger les courses et ce, généralement, sans catastrophe majeure. Au travail, cela signifie être capable de mener de front plusieurs dossiers sans (trop) s’affoler et sans en oublier un en route.

Elles ont développé des compétences dans la sphère personnelle tout à fait transférables et valorisables dans la sphère professionnelle : écoute, altruisme, patience, adaptation, planification, etc.

Elles sont motivées. Reconnaissantes d’avoir été recrutées malgré le handicap que répresente le fait d’être mère, elles auront généralement à coeur de prouver à leur employeur qu’il a bien fait de les recruter. Pour cela, elles n’hésiteront pas à mettre les bouchées doubles…et même si elles partent relativement tôt le soir, elles n’hésiteront pas quand le besoin se fait sentir, à re-travailler de chez elles le soir venu. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir des mères de famille à 80% faire en 4 jours ce qu’elles faisaient auparavant en 5. Ce qui vous l’avouerez est quand même tout bénéf pour l’entreprise 🙂

J’arrête là…mais je pourrais continuer !!

Qu’est-ce que cela vous inspire ?

PS : je vous rassure, ce billet ne signifie pas que j’estime que les femmes sans enfants passent leur temps autour de la machine à café ou à papoter ! mais comme je voudrais juste que certains recruteurs ne soient pas aussi frileux vis-à-vis des mères de famille, j’ai volontairement fait leur promotion. Il faut donc voir ce billet à la fois humoristiquement et sérieusement.

L’illustration vient de

11 thoughts on “5 bonnes raisons de recruter (aussi) des mères de famille

  1. Cela m’inspire…beaucoup de reconnaissance pour de si belles paroles pleines de bon sens et l’envie de faire un mailing d’enfer pour recommander cet article à tous les DRH de la terre (enfin, de France pour commencer!)

      

  2. Bonjour Anne!

    Je prends bonne note, car ici ce sera 4 ados en même temps ou presque. Mais après 10 ans de stand by professionnel ou presque, je n’ai plus envie d’être disponible avant tout pour ma famille. Mais je sens bien le danger quand même. Que faire? Faut-il se sacrifier toute sa vie? Parce que je ne me fais pas d’illusion sur l’intérêt du travail que l’on va me confier si je sors du boulot à 17 heures.

      

  3. Bonjour
    tout à fait d’accord. Néanmoins, il faut être vigilant sur la disponibilité le soir pour compenser le fait de rentrer tôt. Ce travail se fait au détriment de la vie personnelle et l’employeur ou les clients en prennent vite l’habitude.
    De plus, les enfants grandissant, on reste de plus en plus tard, mais l’employeur et/ou le client a pris l’habitude que tout soit quand même fini à temps pusiqu’on sait finir nos soirées sur le dernier compte-rendu ou le dernier livrable… Donc les heures s’allongent, au détriment du reste.
    Or, ce que j’ai remarqué, mais malheureusement beaucoup trop tard, c’est que la période collège des enfants rend la disponibilité le soir encore plus nécessaire que les années de petite enfance : en dépendent en effet : l’assiduité au travail personnel, de bonnes habitudes de vie (régularité des horaires, des repas…), et surtout, les échanges sur les grandes questions qui arrivent, les interrogations sur leurs propres métamorphoses, les remises en question de nos habitudes par rapport au style de vie des familles des camarades etc etc…
    Ces questions ne se manifestent pas sur rendez-vous. Elles arrivent au détour d’un silence, d’une lecture, d’un évènement marquant de la journée, etc. Le lendemain, c’est trop tard. Donc le manque de disponibilité pour tout ça donne des résultats calamiteux et relativement irréparables.
    Personnellement, si j’avais su ça, si j’avais su que la revendication de l’indépendance et de l’autonomie des années collèges s’accompagnait paradoxalement d’un énorme besoin d’attention et de présence, j’aurais procédé très très différemment et me disponibilité pour la vie professionnelle se serait systématiquement arrêtée entre 17h30 et 18h.

      

  4. @Thècle : je ne me fais pas beaucoup d’illusions, heureusement certains DRH sont moins frileux que d’autres…à juste titre, d’ailleurs, car je pense sincèrement qu’une mère de famille gagne en efficacité et en optimisation du temps !

    @ Anne : un grand merci pour ton précieux témoignage. Ce n’est pas la première fois que j’entends dire que, contrairement à ce que l’on peut penser, la présence des parents est encore plus importante au moment de l’adolescence qu’à celui de la petite enfance. Et que comme tu le dis, les confidences ne viennent pas sur commande mais pafois au moment où l’on s’y attend le moins. En tout cas, encore merci pour tes conseils.

      

  5. @ BabsGirl : j’espère que ton recruteur aura été sensible à ces arguments
    Tiens nous au courant !

    @ Anne-So : merci pour ton commentaire. Je t’avoue que la phrase de ta coach est un peu ésotérique pour moi ! Même si je pense quand même en comprendre le sens …Sinon, pour le 80%, il sembleraient effectivement que beaucoup de femmes font souvent l’équivalent d’un plein temps en 4 jours. Une façon de « remercier » leur employeur d’accepter le temps partiel et les aménagements d’horaires et de prouver qu’il est possible d’être efficace et investie même à temps partiel, quitte à travailler de chez soi (en faisant attention toutefois aux risques signalés par Anne).

      

  6. Je suis tout à fait d’accord avec tes arguments ! Bon à retenir d’ailleurs pour un entretien d’embauche…
    Ma coach dit d’ailleurs que « la parentalité est un asset en management » (ça pète comme phrase, non ?). Et une RH (maman de 2 enfants) de ma boîte me disait que quand elle recevait des femmes qui s’étaient mis en congé parental, puis recherchaient un boulot, elle n’avait aucun mal à les croire quand celles-ci affirmaient être organisées et efficaces ! (savoir si ensuite elle les a embauchées est une autre histoire…)
    Et pour le 80%, j’ai bien peur d’être un exemple : si tu te rappelles, je ne travaille pas le mercredi, gère une équipe de 2 personnes et des projets en direct. Personne (pas même moi) n’a l’air de considérer que j’en fais moins que quelqu’un à 100%…

      

  7. Merci pour ton feedback Gaëlle !
    Thècle, je ne sais pas si tu me liras, mais pour ma part, je suis à 80% (je ne travaille pas le mercredi), je gère une équipe de 2 personnes et des projets en parallèle, et je pars tous les soirs à 17h45. Et mon boulot est super intéressant et valorisant !

    Concernant la phrase de ma coach, je la comprends comme le fait qu’être parents nous permet de développer des capacités (d’écoute, d’empathie, d’encouragement, d’autorité) tout à fait utiles pour gérer des personnes en entreprise. Et je dirais même que c’est réciproque ! Je n’ai qu’un enfant pour l’instant, et en souhaiterai un 2e. Hé bien, gérer 2 personnes me rassure sur le fait d’être capable de donner de mon attention, et de répondre aux besoins de 2 êtres différents ! :o)

      

  8. @ Anne-So : je n’avais jamais pensé au parallèle que tu fais entre le fait de savoir manager plusieurs personnes et plusieurs enfants ! mais bien évidemment que tu sauras gérer 2 (voire plus ) enfants…
    en tout cas, tu as de la chance d’avoir un travail passionnant, avec des responsabilités et de pouvoir terminer relativement tôt…cela doit en faire rêver plus d’une. Moi, j’ai choisi (momentanément) l’option « je me fixe mes horaires et ma charge de travail » ! (même si parfois je suis encore plus exigeante vis-à-vis de moi-même que le serait un boss !!!)

      

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