Dans un contexte économique difficile et morose, l’association « Le Printemps de la convivialité » a remis le 20 mars dernier le Prix de la Convivialité.
Cela peut paraître très anecdotique, voire déplacé en ce moment. D’ailleurs les critiques sont fréquentes : « ça n’est pas une priorité », « la convivialité ne se décrète pas », « c’est de la manipulation », « on n’a pas le temps », « il faudrait savoir : on bosse ou on rigole ? », « c’est de la com, du gadget »….
Les tentatives pour mettre en place des actions conviviales rencontrent forcément des réticences et remportent rarement l’unanimité (il y a toujours des râleurs…).
Pourtant il n’est pas inutile de rappeler l’importance de la convivialité en entreprise qui favorise l’efficacité collective et le mieux-être au travail. La convivialté est un état d’esprit et une démarche qui favorisent le bien vivre ensemble en entreprise. « A contrario, chacun sait qu’un mauvais climat interne détruit de la valeur. L’absence de relation mène au cloisonnement et à l’indifférence. L’ambiance est au froid, on y joue peaux de bananes et panier de crabes » estime l’association.
Comment rendre une entreprise conviviale ? Par des petites actions quotidiennes assez simples et surtout pas par des gros projets ou des usines à gaz.
Quelques exemples : une intégration soignée pour les nouveaux arrivants, un déjeuner d’équipe à l’extérieur, une journée d’échange de postes, un pot pour fêter le lancement d’un nouveau produit, un séminaire de cohésion, une activité sportive, une jounée portes ouvertes, etc. sans oublier bien sûr un bonjour, un bonsoir, un sourire, un compliment. En gros, la politesse et les rituels de savoir-vivre.
Quelques actions mises en place par des entreprises engagées dans des actions de convivialité :
– Areva (lauréat 2009) : événements tels qu’un prix littéraire au moment de la Foire du Livre, des conférences organisées à l’heure du déjeuner avec des intervenants aussi variés que l’astronaute Patrick Baudry, le chef d’orchestre Philippe Fournier ou le psychanalyste Boris Cyrulnik. Le programme s’est également étendu sur un week-end où les familles des salariés étaient invitées à venir découvrir les métiers de l’électricité à travers de nombreux ateliers ludiques
– Armatis (autre lauréat 2009, avec ToysRus) : mise en place d’une semaine du bien-être sur son site de Caen en décembre 2008, avec 400 participants, avec notamment un atelier du rire
– Orange : lire le bilan d’une année de démarche convivialité dressé par l’entreprise
– ETDE : l’opération « Croissant Show », consistant à partager des petits-déjeuners entre services. Chaque vendredi, un service (10 à 15 personnes) en invite un autre pour se retrouver autour d’un petit-déjeuner. A l’issue de ce moment de convivialité, les collaborateurs du service invité effectuent un tirage au sort pour désigner le service qu’il conviera le vendredi suivant.
L’association propose sur son site une bibliothèque d’actions conviviales. A lire également le discours intitulé « De la fragilité à la convivialité dans l’entreprise » de Gontran Lejeune, président du CJD, dont voici un extrait : « La convivialité, c’est elle qui va créer un
lien émotionnel et relationnel avec le collectif , c’est elle qui va renforcer l’engagement de chacun dans le projet collectif et pourtant c’est un levier clé que le management et ses outils ne peuvent (et peut-être est ce souhaitable) maîtriser. Peut-on forcer quelqu’un à faire la fête ? Peut-on forcer quelqu’un à être heureux et le partager ? N’avons nous pas tous en tête ces pots dans l’entreprise où les liens semblent convenus et artificiels ? Quelque part je dirai donc que la convivialité ressemble à la magie dans le sens où ce qui est important dans la magie ne se passe jamais au moment où l’on croit ni au moment où l’on regarde. La convivialité montre clairement que pour exister le NOUS a besoin du JE et que pour s’exprimer le JE a besoin du NOUS ».
Bien sûr, ces actions et démarches ne régleront pas les rapports parfois conflictuels, voire violents, ni tous les problèmes, d’un coup de baguette magique mais cela vaut le coup d’essayer. Comme le souligne l’association, un peu de douceur dans un monde de marge brute ne peut pas faire de mal….
Et vous, votre entreprises est-elle conviviale ?
