La rubrique Au fil du temps se poursuit avec Christelle. Elle avait témoigné la première fois en 2010. Elle vivait alors à la Martinique, après avoir vécu à Biscarosse, à Brest et en Guyane. Elle nous racontait son lourd combat pour Elio, son troisième enfant, né handicapé moteur cérébral. En 2012, Christelle, de retour en métropole, évoquait la douloureuse épreuve qu’elle avait traversée un an auparavant, lorsque son fils Elio avait eu un grave accident neurologique qui avait entraîné des séquelles importantes. Elle avait malgré tout repris son travail d’institutrice à mi-temps dans une école de Brest. En 2014, Christelle évoquait son deuxième livre, sa séparation avec le père de ses enfants, la poursuite de son activité professionnelle à mi-temps et son engagement dans l’association, Le Petit prince du soleil, qu’elle a créée en 2008 et de son quotidien toujours compliqué entre Elio et ses deux filles. En 2015, elle avait repris le travail à plein temps, ce qui était source d’épanouissement professionnel, en revanche elle consacrait toujours beaucoup de temps à son fils Elio et à ses filles, ce qui lui laissait peu de temps pour elle. Et beaucoup de questions sur l’avenir… Je lui laisse maintenant la parole :
« Depuis le dernier billet en 2015, quelques petites choses.
Au niveau professionnel, je suis toujours dans la même école, toujours dans une classe de CP. Je suis très contente de ce choix, très contente de gérer ma classe seule. Le rythme est plus soutenu et la fatigue est là à la fin de la semaine, mais je m’éclate au boulot.
Cela ne change pas grand-chose à ma vie personnelle. Mes filles ont grandi et ont moins besoin de moi : Elisa a 19 ans et est en école d’infirmière à Quimper, donc n’est pas à la maison pendant la semaine. Margaux a 17 ans, est en terminale et est très autonome. Je crois que ma présence le soir et le week-end leur suffit désormais.
Quand à Elio, il a 9 ans. Le centre où il était sur Brest a fermé, les enfants ont été regroupés depuis le 2 novembre 2016 dans un autre centre toujours sur Brest. Le changement a été difficile, on s’habitue petit à petit. Je continue à aller le voir quasiment tous les jours pendant ma pause déjeuner, et il vient tous les week-ends à la maison, un week-end chez son papa et l’autre chez moi. Je le prends aussi deux jours par semaine pendant les vacances scolaires.
Il a été opéré des deux hanches (ostéotomie). Malheureusement, pour la hanche droite ça a été un échec et il continue à souffrir, il faut faire très attention à son positionnement. Ce n’est pas évident car il grandit et grossit. Je ne peux plus le manipuler seule, mes filles m’aident le week-end.
Le grand projet est de reprendre Elio à la maison avec l’aide d’une tierce personne. Les travaux d’aménagement devraient commencer d’un mois à l’autre et dans quelques mois, j’aurai le bonheur d’avoir mon fils à la maison, terminé la course tous les jours pour aller le voir dans son centre, et je pourrai continuer à travailler.
En ce qui concerne mon association, j’ai un peu levé le pied. J’essaie de continuer à faire des choses, mais je n’ai plus grand monde derrière alors ça devient compliqué. Je continue à soutenir les familles des enfants handicapés du mieux que je peux et tant que je peux.
Tout ça ne me laisse pas beaucoup de temps pour les loisirs, peinture et écriture n’avancent pas ! J’essaie de m’octroyer du temps pour moi, mais c’est rare. Une vie de femme active comme beaucoup d’entre vous !