Paris / province ?

Anne, de la région parisienne à Nantes

Anne_blog en aparteAprès Isabelle, c’est au tour d’Anne de témoigner dans le cadre de la rubrique Paris/province. Anne et sa famille ont quitté la région parisienne cet été pour s’installer à Nantes. Nous avons discuté par téléphone de leur nouvelle vie. Merci à elle ! Vous pouvez la suivre sur son blog, KerMaAnne.

Quand et comment s’est prise votre décision de quitter Paris et de partir en province ?

Ce fut assez rapide. Mon mari et moi, nous étions installés depuis 10 ans en région parisienne, mais dès le départ, nous n’avions jamais eu l’envie d’y rester toute notre vie.

Il y a quelques mois, cela n’allait plus du tout dans mon travail. J’ai fait un bilan de compétences qui a conclu que j’étais « entrepreneuse, sociale et investigatrice ». Je n’avais jamais trop pensé à la création d’entreprise mais ce bilan m’a servi de déclic.

Si je me lançais en région parisienne, cela signifiait y rester encore plusieurs années. Il fallait donc me délocaliser avant de créer !

Fin avril, nous avons pris la décision de partir à Nantes (où j’ai vécu mes vingt premières années). Cela s’est bien combiné car mon mari a pu partir de son entreprise dans le cadre d’un plan de départ. Par ailleurs, nous n’avions plus de mode de garde pour notre fils cadet. Bref, on s’est dit que c’était le moment où jamais !

Comment cela s’est-il passé concrètement pour toi et ton conjoint ?

Début août, nous étions à Nantes. Notre installation s’est très bien passée.

Mon mari a trouvé rapidement du travail en CDI (il est dans l’informatique).

Pour le logement, mes parents avaient fait des pré-visites et nous sommes venus un week-end  en juin pour choisir une maison, près des transports en commun (tramway). Mais ce fut compliqué. D’une part, il y a peu de maisons en location à Nantes et d’autre part, pour louer il faut être en CDI. Or mon mari n’avait pas encore signé son contrat. Parallèlement, nous avons vendu notre appartement dans les Yvelines en trois semaines, par le site Particulier à particulier.

Comment s’est passée votre installation en province ? Le plus agréable ? Le plus dur ? Les bonnes surprises ? Les déconvenues ?

Le gros point positif, c’est d’être à côté de mes parents. On peut les voir beaucoup plus souvent et ils peuvent nous garder les enfants ou nous dépanner en cas de besoin.

Par ailleurs, Nantes est une ville très dynamique où l’on se sent bien. Elle a beaucoup changé en 15 ans. C’est beaucoup plus dynamique que lorsque j’y étais plus jeune. Cet été, mes enfants ont découvert la ville avec l’événement le Voyage à Nantes.

J’ai deux garçons de 5 et 2 ans. L’aîné a commencé par trouver cela très chouette quand nous lui avons annoncé notre départ pour Nantes, puis il a un peu déchanté en arrivant. Mais après 2 semaines d’adaptation, tout va bien et il est content d’aller à l’école. Nous avons trouvé facilement une assistante maternelle pour le plus jeune.

Où en est votre projet de création d’entreprise ?

Pour commencer, j’ai enclenché une démarche de séparation de bien pour pouvoir lancer mon entreprise mais c’est une démarche très longue si elle n’est pas faite au moment du mariage. Je l’ai lancée en avril et j’espère qu’elle aboutira en décembre pour que je puisse déposer les statuts de mon entreprise.

Ensuite, il me fallait trouver une idée. Je l’ai eue lorsque ma mère m’a demandé de convaincre mon grand-père de prendre une aide à domicile. Pourquoi ne pas proposer des échanges de service entre étudiants et (jeunes) retraités ? Pour les retraités, cela peut être avoir un étudiant qui fait les courses, prépare à manger, fait un brin de ménage, fait le chauffeur pour des rendez-vous…Pour les étudiants: possibilité de partager le repas, éventuellement emprunte la voiture de la personne qui ne conduit plus, utilise sa machine à laver…

Je souhaite lancer cette plateforme de mise en relation  à Nantes dans un premier temps, et si ça marche, ensuite, dans d’autres villes.

Suite au départ de mon ancienne entreprise, je me suis inscrite à Pôle Emploi et j’ai pu bénéficier d’heures de formation à la création d’entreprise. J’ai également été mise en relation avec la boutique de gestion de Nantes. Je bénéficie d’heures d’accompagnement avec une personne référente. Ce suivi me donne un cadre et me permet d’avancer. J’avais un peu peur de me retrouver seule face à ma page blanche.

Au départ, je devais me lancer avec une amie mais elle s’est malheureusement désistée.

Je me suis rapprochée de Women@Nantes, une association regroupant les femmes du numérique à Nantes. J’ai également participé à la Digital Week qui s’est tenue en septembre. J’ai pu suivre un nombre important de conférences et entendre dix femmes pitcher leur projet. C’était très intéressant. J’ai également découvert La Cantine du numérique qui offre des espaces de co-working.

Pour le moment, je continue à travailler mon business plan et j’espère créer ma société début 2015, pour que les utilisateurs puissent utiliser la plateforme avant la rentrée de septembre 2015.

Concernant la conciliation vie privée / vie professionnelle, estimes-tu que la vie en province la facilite ou pas ? Pourquoi, en quoi ?

En terme de conciliation vie pro / vie perso, cela ne change pas grand-chose car je bénéficiais à Paris d’un bon équilibre. J’avais une super nounou et je travaillais quasiment en face de chez moi. En revanche, mon mari avait 2h30 de trajet par jour. Là, il savoure.

Ce qui est le plus difficile pour le moment, c’est d’avoir perdu mon réseau d’amis et je n’ai pas retrouvé beaucoup d’amis d’enfance.

C’est agréable de ne plus avoir les horaires de bureau même si parfois c’est un peu dur de se retrouver toute seule à mon bureau, d’organiser mon temps. C’est un peu plus difficile de se motiver.

Quels conseils pourrais-tu donner aux personnes qui rêvent de s’installer en province ?

Il faut réussir à se dire « c’est le bon moment, allez, on y va ! » car les années passent vite, et on a tendance à oublier son projet initial.

Si on a envie, il faut se lancer, franchir le cap.

Le blog d’Anne où elle raconte son aventure entrepreneuriale à Nantes : KerMaAnne

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