Paris / province ? Témoignages vie privée / vie pro

Conciliation vie privée / vie pro : Valentine témoigne

55530_1_aix-en-provence-place-de-l-archevecheNouveau témoignage autour de la conciliation vie privée / vie professionnelle avec Valentine, directrice financière, 40 ans, 2 enfants. Un grand merci à elle d’avoir accepté de répondre à mes nombreuses questions. Ce fut un échange très intéressant !

Quel a été ton parcours professionnel et personnel ?

Après un bac scientifique, j’ai suivi une formation en gestion/finances à Paris Dauphine. J’ai choisi cette discipline sans doute influencée partiellement par ma maman qui était professeur dans cette matière. Ensuite, j’ai souhaité exercer ce métier dans des secteurs qui vendaient des produits qui me parlaient. J’ai débuté dans le secteur culturel puis j’ai poursuivi dans le secteur d’Internet.

J’ai d’abord intégré en tant que Directeur de Production une société de production audiovisuelle où je m’occupais de la gestion de la production, de la levée des financements à l’organisation des tournages. J’y suis restée 1 an et demi, puis j’ai travaillé, toujours à Paris, pour une entreprise suédoise qui vendait des CD, jeux vidéos et DVD en ligne. C’est là que j’ai rencontré l’homme qui allait devenir mon mari et qui est néerlandais.

Quelques années plus tard, je suis allée le rejoindre aux Pays-Bas, à Amsterdam. Là-bas, ne connaissant pas très bien la langue et ne possédant pas vraiment de réseau, j’ai laissé de côté les aspirations culturelles et ai retrouvé un poste au sein d’une société néerlandaise dans laquelle j’ai occupé pendant 7 ans le poste de Contrôleur financier et de Directeur Financier. Durant cette période, j’ai eu mon premier enfant. La problématique conciliation vie privée / vie pro a alors commencé à se faire sentir. Habitant un petit appartement en centre-ville (charmant au demeurant, avec vue sur les canaux), mais travaillant en banlieue, j’étais soumise aux embouteillages, une heure le matin, et plus d’heure le soir. N’ayant pas trouvé de crèche près de chez nous, j’emmenais mon fils dans une crèche près de mon lieu de travail. Mais c’était compliqué de gérer ces longs temps de trajet et il me le faisait bien comprendre (souvent par des pleurs ininterrompus durant tout le trajet de retour !). Il y avait quand même un avantage, c’est que j’ai pu continuer à allaiter mon fils pendant les trois premiers mois après la reprise du travail. La pression est forte là-bas pour allaiter les enfants au moins 6 mois, on vous explique que si vous allaitez moins de 6 mois, ça ne sert à rien. Donc les horaires de travail peuvent être aménagés pour que les jeunes mamans puissent s’absenter 1h par jour pour aller nourrir leur enfant en plus de la pause déjeuner. Parallèlement, j’avais progressé dans cette société et je manageais une équipe d’une dizaine de personnes. J’ai cependant réussi à obtenir de travailler à 90% mais de façon un peu différente de ce qui se pratique en France. En effet, je travaillais 36 heures par semaine (au lieu de 40 heures) mais sur quatre jours. La pause déjeuner est beaucoup plus courte qu’en France : 20 à 30 minutes, le temps pour chacun de croquer sur le coin du bureau ce qu’il a apporté avec lui le matin. Mes horaires étaient donc environ 8h-18 heures. Aux Pays-Bas, on accepte plus facilement le temps partiel et il n’est pas rare de voir un homme ou une femme travailler en 3 ou 4/5ème. Cela est bien mieux accepté qu’en France, me semble-t-il.

Demander un aménagement de ses horaires n’est pas une demande illégitime là-bas et il n’est pas rare de voir des cadres commencer très tôt le matin (7h30) et terminer à 15h ou 16h pour aller chercher leurs enfants à l’école ou simplement pour éviter les embouteillages des heures de pointe. Il y a une grande amplitude horaire possible. D’autre part, on n’attend pas des salariés cadres qu’ils travaillent au-delà des horaires contractuels, alors qu’en France, il est bien vu de rester plus tard. Mon mari avait également pris une journée off par semaine, ce qui ne faisait que 3 jours de crèche pour notre fils, mais de très grosses journées (je partais de la maison à 7h15 et en revenais vers 19h30).

D’autre part, aux Pays-Bas, le climat est assez rude, il pleut souvent plusieurs fois par jour, ce qui rend un peu acrobatiques les sorties en parc ;-). Résultat : vivre dans un petit appartement avec un jeune enfant devenait un peu compliqué et pas toujours très reposant. Nous avons alors réfléchi à nous rapprocher de nos lieux de travail. Mais cela signifiait vivre dans une petite maison sans âme en banlieue. Et le problème de la météo restait le même ;-). Cela manquait un peu de rêve ! C’est alors que nous avons commencé à envisager de nous installer dans le Sud de la France et à rêver d’avoir une maison, un jardin, de l’espace, pas trop d’embouteillages…! Mon mari avait depuis quelques années créé sa propre structure de conseil en marketing et pouvait conserver sa clientèle à distance. J’ai donc commencé à regarder les offres d’emploi situées entre Bordeaux et Nice ! Cela m’a pris 6 mois car n’étant pas sur place et avec une adresse à l’étranger, les recruteurs étaient réticents. J’ai appris par la suite que les recruteurs se méfiaient des candidatures de personnes ne se trouvant pas encore installés dans la région, craignant justement qu’au dernier moment, le candidat se retire de la course. Une fois que j’ai mis sur mon CV l’adresse postale d’une amie installée dans le sud, j’ai effectivement reçu davantage de réponses. Finalement, une offre a abouti près d’Aix en Provence, juste avant le début de la crise financière, en juillet 2008. En un mois, nous avons tout bouclé : la transplantation de la société de mon mari, la vente de notre appartement à Amsterdam, la location d’une maison près d’Aix (depuis, nous avons acheté), etc.

Pendant 4 ans, j’ai donc travaillé en tant que DAF au sein d’une société immobilière. J’ai également eu un second enfant. Ce changement de vie géographique fut un très bon choix au niveau familial. Nous avons la chance d’avoir une grande maison, avec un jardin et une piscine. Nous avons le cadre et la qualité de vie que nous voulions offrir à nos enfants. Mon mari est très content également de ce changement. Concernant la vie pro, il m’a fallu un temps d’adaptation car les façons de travailler ne sont pas exactement les mêmes que celles issues de la culture anglo-saxonne. Ce fut une belle expérience mais qui s’est malheureusement soldée par la fermeture de mon entreprise pour des raisons économiques l’été dernier. Mais je n’ai aucun regret car elle nous a permis de réaliser notre aventure dans le Sud !

Concernant mon organisation, à la naissance de ma fille, j’avais réussi à négocier quelques mercredis et un peu plus de congés durant les vacances scolaires. Mais sachant qu’il s’agissait d’une petite société, il fallait quand même être très disponible et très présent. Cette relative flexibilité avait donc un coût : celui de me reconnecter souvent le soir et d’avoir le portable allumé pendant les vacances. J’avais l’impression de ne jamais vraiment déconnecter, d’être d' »astreinte » un peu en permanence. Il me fallait être disponible dans des délais ou pour des déplacements inattendus. Plusieurs fois dans l’année, au moment de la clôture des comptes, je travaillais souvent 4 à 5 heures le soir et 7h par jour pendant mes vacances (de façon discontinue) et ce, pendant plusieurs semaines. C’était quand même assez lourd pour ma vie familiale. Je trouve que dans mon secteur d’activité, il est difficile d’avoir un poste avec des responsabilités et de la flexibilité, notamment par rapport aux jours de congés durant les vacances scolaires. Avec l’expérience et le recul, peut-être essayerais-je d’éteindre davantage le portable et de limiter l’intrusion du numérique dans ma vie perso.

Es-tu actuellement plutôt satisfaite ou insatisfaite de ta conciliation vie privée / vie pro ?

Avant la période de transition que je vis actuellement, je dirai que j’étais plutôt satisfaite de la façon dont je conciliais les deux. J’avais une expérience professionnelle enrichissante, je voyais mes enfants le soir (je rentrais vers 18h30, ce qui signifiait que nous pouvions dîner tous ensemble et que j’avais un peu de temps pour jouer avec eux, leur lire une histoire avant de les coucher, etc.). Cependant mes journées étaient bien remplies et j’avais peu de temps pour moi. J’avais également parfois un peu le sentiment de m’épuiser.

As-tu eu l’impression au cours de ton parcours de faire des concessions soit dans la sphère pro soit dans la sphère perso ? Si oui, les regrettes-tu ?

Ces dernières années, je dirai que les concessions ont été faites sur mon temps libre. Entre le boulot, les enfants, la maison, mon mari, j’avais peu de temps pour moi, pour lire, voir des expos, m’enrichir, etc.

Sinon, de façon plus générale, ayant eu mes enfants relativement tard (à 35 ans pour le premier), je n’ai pas eu le sentiment d’avoir pénalisé ma carrière. C’est maintenant que je me pose vraiment la question de vers où je vais et vers où j’ai envie d’aller. Je suis bien consciente que demander un temps partiel dans ma fonction équivaut en quelque sorte à un « suicide » professionnel et écarte d’office toute chance d’être recrutée. Si je veux continuer à être DAF, il me faudra sans doute renoncer à la flexibilité et avoir une disponibilité professionnelle plus que complète.

J’ai envisagé à un moment de créer ma petite société mais cela pose deux problèmes : il y a déjà un entrepreneur dans la famille et le salariat offrant une telle protection et une telle assurance (sans oublier la retraite ou la question d’un emprunt), cela paraît un peu risqué d’avoir deux entrepreneurs dans une même famille ; d’autre part, lorsque l’on se lance dans la création d’entreprise,  il faut trouver le moyen de gagner sa vie ;-), c’est-à-dire un bon produit à vendre, des clients prêts à le payer…et je ne les ai pas encore trouvés ! J’hésite donc entre les deux options, le salariat et l’entrepreneuriat. Le marché de l’emploi, surtout dans le sud, étant très tendu, je pense que je vais avoir très peu de choix  et qu’il va être difficile d’en trouver un poste avec des conditions attractives en terme géographiques et financières. Je m’inquiète un peu de savoir à quoi ressemblera ma vie de famille si je travaille 5 jours par semaine, avec des horaires un peu lourds et à 1 heure de la maison ?

Dans cette conciliation vie privée / vie pro, qu’est-ce qui te semble le plus difficile (en termes d’organisation, de temps, de disponibilité, de partage des tâches, etc.) ?

Lorsque j’étais salariée, mon mari et moi, nous nous partagions pas mal les tâches domestiques et familiales. Par exemple, j’emmenais les enfants le matin à l’école ou chez l’assistante maternelle et mon mari les récupérait le soir vers 17h. De même pendant les vacances, on se répartissait les journées où l’un travaillait tandis que l’autre s’occupait davantage des enfants. Mais le plus difficile, je trouve, est l’organisation des loisirs. Nous avons du mal à organiser de vraies pauses. Certes, nous habitons sur notre lieu de vacances (dans le sud, près de la mer et de la montagne) mais nous avons également l’impression de vivre sur notre lieu de travail et rencontrons des difficultés à nous déconnecter pendant plus d’une journée. D’autre part, j’étais parfois assez stressée par mon travail et donc je n’étais pas forcément disponible, mentalement, lorsque j’étais à la maison… j’avais un peu l’impression d’être comme un ordinateur qui exécute une tâche de fond, alors même que j’avais trouvé un peu de temps pour m’asseoir sur une chaise longue !

Que représentent ton métier et de façon plus générale la vie professionnelle ? Quelles valeurs y associe-tu ? Est-ce que cela a évolué au fil des années ?

La finance est un métier support dans une entreprise. Elle n’apporte pas toujours beaucoup de satisfactions mais j’ai l’impression de participer à un projet plus grand que moi. Ce qui m’intéresse le plus, c’est la façon dont les gens peuvent coopérer, se mettre en relation et travailler collectivement pour que les choses fonctionnent. A plusieurs, on peut réaliser de belles choses. Et lorsque c’est le cas, lorsque tous les rouages fonctionnent, c’est très gratifiant ! Je ressens un peu la même satisfaction que lorsque je regarde un jardin bien taillé, avec des fleurs (ou un potager !) qui ont poussé au bon endroit, de la bonne façon :-).

En tant que DAF, on est souvent confronté à des problèmes à résoudre, voire à des casse-tête. Mais j’aime ce côté challenge, puzzle à résoudre. Lorsqu’il y a des problèmes juridiques, j’aime trouver des solutions. J’apprécie le côté logique des choses, les chiffres, les calculs, peut-être davantage que les mots…

Par ailleurs, j’aime le management d’équipe, recruter les personnes qui vont travailler avec moi, les former (en leur apprenant de nouvelles façons de faire par exemple) ou encore créer un esprit d’équipe qui s’enrichit de toutes les sensibilités et les cultures. Cela a été le cas à Amsterdam où j’avais constitué une équipe très multiculturelle, internationale. Il y avait une ambiance très dynamique. Nous avions réussi à partir d’un terrain neutre, où chacun apportait son bagage, sa singularité, à créer une culture commune. Nous parvenions à travailler sans trop de tension. Pendant les pics de stress et de surcharge de travail (et il y a en régulièrement dans nos métiers !), nous utilisions l’humour pour relâcher un peu la pression. Cela fonctionnait bien et cela a été une fierté pour moi. D’ailleurs, j’ai gardé des contacts amicaux avec une grande partie de mon équipe.

Le fait d’avoir des enfants a effectivement infléchi l’ambition que j’aurais voulue avoir. Il y a des postes auxquels je ne postule plus, par exemple ceux qui impliquent de longs déplacements (par exemple, deux à trois mois par an à l’étranger d’affilée) ou au sein de très grosses sociétés. Je limite mon ambition de peur que ma vie professionnelle ne déborde trop sur ma vie personnelle. Et puis, peut-être aussi que le travail fait moins rêver qu’à 25 ans où on ne pense qu’à faire une grande et belle carrière ? On réalise l’importance d’avoir également du temps pour se développer personnellement.

As-tu l’impression que le fait d’être une femme a été plutôt un atout, plutôt un handicap ou ni l’un ni l’autre dans ton parcours professionnel ?

J’ai l’impression que cela a pu parfois être un handicap ou source de tensions. Je me souviens, par exemple, lorsque je travaillais dans la production audiovisuelle et que je devais annoncer à un réalisateur de 50 ans qu’il ne pourrait pas utiliser tel matériel plus de 2 jours, que ce n’était pas facile. Peut-être cela l’aurait-il été davantage si j’avais été un homme ? J’étais à la fois une femme, jeune et qui disait non ! Cela faisait beaucoup 😉 même s’il est difficile de savoir ce qui coinçait le plus.

Je me souviens également de réunions où j’étais la seule jeune femme. Peut-être aurais-je été plus écoutée et prise au sérieux, si j’avais eu quelques cheveux blancs et une voix plus grave ?

Plus globalement, je n’ai pas le souvenir d’avoir souffert de vraie discrimination, peut-être quelques blagues un peu sexistes dans le sud…

De façon générale, je préfère éviter les conflits, je ne pense pas avoir un ego surdimensionné, et je raisonne davantage groupe qu’individu. Peut-être sont-ce des caractéristiques plus féminines que masculines, je ne sais pas…

Tu as vécu et travaillé aux Pays-Bas. As-tu l’impression que la conciliation vie privée / vie pro soit plus facile là-bas ? Quels sont les éléments facilitateurs et positifs dont la France pourrait s’inspirer ? Et au contraire, ceux que tu as trouvés en France et pas là-bas ? Globalement, sur quels points souhaiterais-tu que les entreprises évoluent davantage pour faciliter cette conciliation vie privée / vie pro ?

Comme je le disais plus haut, je n’imagine pas en France une telle souplesse concernant les amplitudes horaires. Je ne vois pas beaucoup de salariés travailler de 7h30 à 15h.

Concernant les systèmes de garde d’enfant, aux Pays-Bas, il est très difficile de trouver une crèche. Il est plus fréquent qu’en France que les femmes ne travaillent pas, même si les choses sont un peu en train de changer. J’ai également eu l’impression que les grands-parents étaient davantage sollicités.

En France, j’ai utilisé le système d’assistante maternelle qui fonctionne plutôt bien.

Concernant les efforts ou dispositifs que pourraient faire les entreprises, je n’ai rien vu de tel dans les petites sociétés, surtout qu’elles disposent rarement des financements pour mettre en place de tels services. Mais je pense que des progrès pourraient être faits si elles respectaient davantage les horaires convenus et si elles acceptaient davantage de flexibilité, notamment par rapport aux jours de congés. Les vacances scolaires, surtout celles d’été sont terriblement longues et compliquent beaucoup la vie des parents qui travaillent tous les deux. Et là, avec la réforme des rythmes scolaires, je m’inquiète un peu. Dans ma ville, on nous parle d’école le samedi matin au lieu du mercredi et de faire sortir les enfants à 16h… mais sans toucher aux vacances d’été. Ca ne va pas être simple.

La conciliation vie privée / vie pro, est-ce un sujet dont vous parlez régulièrement en couple ? Si oui, y-a-t-il des points de désaccords, voire de conflits ?

Non, il n’y pas de tensions particulières. La répartition des tâches est plutôt bonne entre nous. Je passe peut-être un peu plus de temps à jouer avec les enfants.

D’autre part mon mari s’est révélé être un papa poule ! Au départ, il avait choisi son statut d’indépendant pour pouvoir travailler de n’importe où et par envie d’être maître à bord. Mais avec l’arrivée de nos enfants, cette façon de travailler constitue aussi un bon moyen de bien en profiter. Je pense que lorsque nous sommes arrivés en France, il y a quelques années, il était l’un des seuls papas à venir chez l’assistante maternelle ou à l’école pour chercher son fils !

Concernant l’éducation de tes enfants, sur quels points es-tu particulièrement attentive/vigilante ? Quels principes te guident dans le domaine éducatif ? Quels sont les points sur lesquels tu as parfois le plus de difficultés/d’insatisfactions ? As-tu l’impression de changer/d’évoluer sur certains points dans ce domaine ?

Mes enfants sont encore petits, à l’école maternelle, donc il n’y a pas de difficultés particulières pour le moment sur ce plan là. Sinon, je tiens à leur apprendre à respecter les autres et surtout pour mon petit garçon, à ne pas se battre, à éviter de crier ou de taper. Nous passons beaucoup de temps avec nos enfants, on ne sous-traite pas grand-chose de leur éducation. Parfois, je me demande si nous ne les surprotégeons pas un peu ? Je ne sais pas. En tout cas, c’est sûr que si je retrouve un travail plus prenant, peut-être devrons-nous faire davantage appel à des structures collectives ou à des baby sitters.

Lorsque je travaillais, j’appréciais de rentrer à 18h30 pour pouvoir dîner en famille. Même si c’est parfois un peu laborieux ;-), c’est un moment privilégié auquel nous tenons. Mon mari, les récupérant à la sortie de l’école, avait également le temps de bien en profiter avant que je ne prenne le relais.

Après, je suis bien consciente qu’être là ne veut pas systématiquement dire être disponible pour eux. J’essaye également de leur apprendre à jouer de façon autonome, à s’occuper tout seuls.

Parviens-tu à t’offrir des petits moments rien que pour toi et/ou ton couple ? Est-ce important pour toi ?

J’arrive à avoir quelques activités personnelles, telles que le jardinage, la natation ou la gym. Mais même cela, c’est encore un peu du travail ! 🙂 En revanche, j’ai peu de temps pour les activités vraiment récréatives. En couple, nous n’avons pas beaucoup de temps non plus. Peut-être aussi parce qu’ayant eu nos enfants relativement tard, nous en avons beaucoup profité avant et peut-être avons-nous envie d’une période plus calme au niveau des sorties culturelles ou autres. D’autre part, l’offre culturelle dans le sud est moindre que dans les capitales où nous avons pu vivre avant.  

Comment te projettes-tu d’ici quelques années en terme d’articulation vie perso/vie pro/enfants ?

Aucune idée ! 🙂 Peut-être alternerais-je des phases où je privilégierais une sphère plutôt que l’autre… Je pense qu’il me faudra faire à un moment ou un autre des concessions dans ma vie personnelle (avant éventuellement de revenir vers une phase plus « famille ») pour maintenir mon activité professionnelle à laquelle je tiens, ne serait-ce que pour assurer mon indépendance financière. Je pense aussi que le travail idéal n’existe pas !

Un dernier mot ?

Concernant ce sujet de la conciliation vie privée / vie pro, c’est un sujet dont on parle pas mal avec nos amis qui ont tous autour de la quarantaine (surtout les femmes, qui vont plus loin dans la réflexion, me semble-t-il). Nous partageons nos expériences.

Mais d’un autre côté, je trouve que plus on en parle, moins on y voit clair ! Je me rends compte que nous voulons beaucoup de choses en même temps : finances, enfants, qualité de vie, etc., et en plus, en étant excellente sur tous les tableaux. Est-ce bien raisonnable ? En ce sens, ton blog est intéressant car il apporte de la matière pour réfléchir.

6 thoughts on “Conciliation vie privée / vie pro : Valentine témoigne

  1. Merci pour cet intéressant témoignage. J’aimerais en savoir plus sur les Pays-Bas. On dit que c’est le pays où les femmes sont les plus heureuses, as tu eu cette impression, est ce qu’elles te semblaient plus détendues, plus épanouies qu’en France ? Est ce que ce mode de vie assez différent (même si tu n’as pas vraiment pu en profiter apparemment) permet d’avoir une vie sociale plus développée, rencontrer des gens, voir des amis ?

      

  2. Pour une femme, arriver à gérer sa vie perso et sa vie pro de manière épanouie avec un job à responsabilités est un véritable défi. Il y aura toujours un domaine qui sera lésé. Je pense qu’il est important de s’organiser pour avoir des moments à soi, ce qui suppose d’arriver à lâcher prise pour ne pas être frustrée.


    J’espère que cet interview aura permis à Valentine de porter un autre regard sur cet équilibre pour favoriser sa vie perso qui est le socle pour réussir sa vie pro.

      

  3. merci pour cet excellent témoignage. Bien gérer sa vie privée / vie pro n’est pas une chose facile à faire surtout s’il y a des enfants et avec les priorités familiales , plusieurs femmes laissent tomber leur carrière sans même essayer de trouver des solutions hélas

      

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