A la suite de mon billet sur le réseau Conjoint Friendly en Poitou-Charentes, j’ai été contactée par Sophie Pochard-Hardivillé, responsable de la Cellule d’Accueil des Cadres du Beauvaisis, qui a souhaité me faire part de l’existence de ce dispositif et de son fonctionnement. Intégrée au pôle développement économique et promotion du territoire du Beauvaisis, l’objectif de cette cellule d’accueil est d’accompagner (gratuitement) les actifs qui arrivent dans l’Oise pour raisons professionnelles afin de faciliter leur intégration et celle de leurs conjoints.
Depuis sa création, début 2009, elle a pris en charge 135 familles, venant de diverses régions de France, mais également de l’étranger (Canada, Espagne, Italie, Japon, Inde, Grande-Bretagne).
Parmi les éléments proposés par la Cellule, certains sont « classiques » (remise de documents pratiques et touristiques, aide à la recherche d’un logement….), d’autre plus innovants tels que l’accompagnement des conjoints dans leur recherche d’emploi (diffusion des CV aux DRH, sélection d’offres). Le choix peut aussi se porter sur une formation ou un bilan de compétences. Chaque cas étant particulier, une étude précise et individualisée est proposée en fonction de la situation. Sophie Pochard-Hardivillé précise que la Cellule apporte son aide à autant de femmes que d’hommes. « Ce qui signifie que de nombreux hommes suivent leurs épouses qui trouvent un emploi sur le Beauvaisis. On se préfigure souvent que ce sont les hommes qui demandent à leur femme de les suivre dans leur mobilité professionnelle, c’est un cliché très répandu. Mais je pense qu’à l’heure actuelle les mentalités changent. Beaucoup de femmes accordent une place essentielle à leur carrière professionnelle et n’hésitent plus à changer de région pour décrocher le poste de leur rêve. Les conjoints sont donc « contraints » de démissionner afin de suivre leur épouse, ce qui était impensable il y
a encore quelques années ! ».
Par ailleurs, la Cellule organise diverses rencontres afin de permettre aux nouveaux salariés de tisser un réseau relationnel et amical, et découvrir de nouveaux lieux.
Et pour terminer, voici quelques-uns de ses conseils : « Les femmes actives, dont le conjoint vient d’être muté dans une nouvelle région, et qui souhaitent continuer à travailler ne doivent pas s’isoler et attendre que le temps passe, car il passe très vite ! Elles doivent absolument prendre les choses en mains rapidement. Mais ceci n’est pas toujours facile. Elles arrivent dans une nouvelle région, ne connaissent personne, et ne savent pas par où commencer. Il est très difficile pour elles de chercher un nouveau poste sans connaitre le tissu économique du lieu où elles arrivent. D’où l’intérêt de structures telles que la Cellule d’Accueil des Cadres. Je reçois individuellement chaque épouse qui le souhaite, dès leur arrivée. Nous étudions ensemble le CV et faisons un point sur leurs attentes. Je les accompagne, selon leur souhait, de différentes façons : présentations des entreprises du territoire, diffusion de leur CV aux DRH, lettres de recommandation, orientation vers des structures spécifiques telles que la Maison de l’Emploi et de la Formation etc. Ces
femmes doivent se créer un nouveau réseau professionnel, associatif et amical. Et nous savons pertinemment que beaucoup de choses se font par le biais du réseau ».
Je suis persuadée que toutes ces initiatives qui visent à soutenir la mobilité géographique en prenant en compte non seulement la personne mutée mais également son conjoint ne peuvent être que bénéfiques. Less couples bi-actifs étant de plus en plus nombreux, si la mobilité n’est pas soutenue et accompagnée, elle risque d’être rejetée par certains (ou certaines) ou aboutir à un échec.
Par ailleurs, je tenais à vous signaler l’existence de deux initiatives un peu similaires : l’une en Suisse Romande(pour en savoir plus, je vous invite à lire les informations de Sandrine van den Oudenhoven dans les commentaires) et l’autre découverte aujourd’hui dans le magazine Entreprise & Carrières. Cinq entreprises françaises, allemandes et suisse ont lancé un réseau d’aide à la recherche d’emploi pour les conjoints de leurs futurs cadres et professeurs. L’initiative a été baptisée Dual Career.
Si vous avez vous-même vécu une mobilité géographique en tant qu’élément suiveur (pas très joli comme terme, désolée
!), n’hésitez pas à partager votre expérience, à indiquer ce que vous auriez aimé comme accompagnement et/ou à raconter la façon dont vous avez réussi à retrouver du travail (ou pas). Merci !
Une belle initiative qui mériterait d’être élargi à l’ensemble des régions.
esnos
Effectivement, cette initiative, mise en place par Caroline Cayeux, Présidente de la Communauté d’Agglomération du Beauvaisis (Beauvais – Oise), mériterait d’être suivie et développée sur
d’autres territoires. Ce type de service n’existe malheureusement pas partout, ce qui est fort dommage…
Sophie Pochard-Hardivillé
J’ai découvert ce réseau à La Rochelle et suis ravie d’avoir rencontré des personnes dévouées et dynamiques au service de nouveaux arrivants pour les intégrer socialement et professionnellement
dans cettee belle région et grâce auquel j’ai rapidement trouvé un emploi. Merci à toutes et à tous !
saric
Merci pour cet article, comme vous le savez le sujet me tient aussi à coeur.
Je n’etait pas au courant de l’initiative Dual Career de l’Eucor. Avez vous plus d’information? peutetre un contact à me recommander? Leur principe de fonctionnement m’interesse beaucoup et je
souhaiterais voir comment leur apporter mon support.
Il existe une initiative universitaire similaire en Suisse Romande: http://www.carriere2.ch/
Bonne continuation!
van den Houdenhoven
@ Sandrine : je n’ai pas de contact particulier malheureusement. Dans l’article d’Entreprise & Carrières, deux noms étaient cités : Hugues Dreyssé,
vice-président RH de l’Université de Strasbourg (UDS) et Marylène Oberlé, DRH de l’US. En espérant que cela puisse vous aider…Bonne continuation !
Gaëlle