Cinquième volet de cette rubrique Spécial Eté avec Véronique Darmangeat qui exerce le métier de consultante en lactation. Elle revient sur les raisons pour lesquelles elle a souhaité exercer cette profession encore peu connue en France. Merci à elle pour cette contribution !
« Au cours de mes années d’exercice, je me suis rendu compte que beaucoup de femmes me consultaient pour pouvoir concilier poursuite de l’allaitement et reprise du travail. Souvent vers les deux mois et demi du bébé mais aussi plus tard ; en fait, tant que durait l’allaitement.
Quand l’allaitement était bien installé, elles ne souhaitaient pas sevrer et ne voulaient pas qu’on leur impose une décision.
Je pouvais sans problème leur donner de l’information sur le sujet, leur expliquer les différentes possibilités de concilier allaitement et travail mais cela ne suffisait pas toujours.
En effet, pour beaucoup d’entre elles, les difficultés se concentraient sur le lieu de travail : refus de la hiérarchie de leur accorder les pauses d’allaitement prévues dans le code du travail , aucun lieu ne leur permettant de tirer leur lait discrètement et dans de bonnes conditions d’hygiène, sarcasmes des collègues, charge de travail leur permettant à peine de pouvoir déjeuner et encore moins de tirer leur lait.
J’ai rencontré beaucoup de femmes qui ont, de ce fait, essayé de prolonger leur congé maternité par un mois de congé pathologique puis par un congé parental pour pouvoir poursuivre leur allaitement dans de bonnes conditions. Mais ces femmes sont souvent pénalisées quand elles reviennent à leur poste, quand on ne les incite pas tout simplement à démissionner.
J’ai alors décidé de travailler dans deux directions :
· J’ai créé un blog pour les femmes qui allaitent et reprennent le travail, A tire d’Ailes (http://www.lactissima.com/blog/ ). Que ce soit pour sevrer ou poursuivre l’allaitement, je voulais qu’elles aient toutes les informations pratiques pour pouvoir vivre leur choix.
· J’ai créé un cabinet conseil, Lactissima (http://www.lactissima.com ), pour proposer aux entreprises de monter des programmes de soutien à l’allaitement maternel pour leurs salariées. Le plus important c’est que les femmes et les entreprises y gagnent. Les femmes peuvent poursuivre leur allaitement dans de bonnes conditions et les entreprises peuvent fidéliser leurs salariées qualifiées et participer à une politique d’entreprise innovante.
Sur le blog, les retours des femmes ont été immédiats : de nombreux commentaires avec des questions très pratiques et des témoignages très variés sur ce qu’elles vivent au quotidien.
Du côté des entreprises, c’est encore difficile de faire changer les mentalités mais de plus en plus de personnes se montrent intéressées.
Lorsque j’ai allaité mes enfants, je poursuivais mes études et je rencontrais des problèmes pratiques mais je n’ai jamais été en conflit avec un employeur. Lorsque j’ai rencontré toutes ces femmes pour qui la conciliation allaitement et travail pouvait s’avérer douloureuse, je me suis sentie impliquée en tant que femme. J’ai trouvé cette situation profondément injuste. C’est une question qui nous ramène tout simplement à la place des femmes dans notre société…
Je suis heureuse de contribuer à un changement de mentalités, de pouvoir permettre à des femmes de vivre l’allaitement qu’elles souhaitent tout en les aidant à concilier vie familiale et vie professionnelle. C’est mon métier mais c’est aussi ma façon de participer à l’évolution de la condition féminine. »
Bravo Véronique pour tes actions orientées articulation vie professionnelle – vie personnelle. Personnellement, je crois beaucoup à ton offre de service Lactissima.
Dans de rares entreprises, c’est le service de médecine du travail qui a l’initiative de mettre en place une aide pour les mamans qui souhaitent continuer à allaiter leur bébé à leur reprise du
travail (local spécifique pour tirer son lait, réfrigérateur pour la conservation du lait maternel,…). Cela implique naturellement que les médecins du travail soient formés à
l’allaitement bien sûr…Ce qui n’est pas toujours le cas malheureusement… Et, c’est là que ton offre prend tout
son sens !
lAllaiter et travailler, c’est possible !
Karen
Merci Karen pour tes encouragements !
Véronique