Autour du travail

Donner du sens au travail

 Parmi les motifs de satisfaction ou d’insatisfaction liés au travail, la question du sens est fondamentale.

Mon travail a-t-il un sens ? Fait-il sens ?

Mais qu’entend-on par « faire sens » ?

Est-ce le sens que je donne à mon travail ? Ou celui que les autres lui attribuent ? Ou encore celui tel qu’il est décrit dans la fiche de poste ?

Et de quel genre de sens parle-t-on ? De sens moral, éthique, économique, humain, logique ? 

Et pourquoi parfois ce qui faisait sens perd progressivement (ou soudainement) de son sens, voire flirte vers le non-sens et l’absurde ?

Une fois de plus, à travers toutes ces questions, on perçoit que la subjectivité et la personnalité de chacun va lourdement peser sur les réponses. Ainsi deux personnes exerçant le même métier dans les mêmes conditions de travail pourront ne pas y mettre le même sens. 

Autre possibilité : malgré des conditions de travail difficiles ou mauvaises, le travail pourra continuer à faire sens pour une personne et pas pour l’autre.

On entend régulièrement que le travail aurait perdu de son sens. On ne sait plus bien pour qui, pour quoi (pourquoi) on travaille. Ou pire, on le trouve insensé. On ne comprend pas les objectifs, la finalité de son travail, son intérêt, etc.

Les métiers qui feraient le plus sens seraient ceux directement liés à l’humain (professions médicales, enseignement, aide à la personne, éducateurs, assistantes sociales, etc.) car leur utilité sociale est plus visible et directe. Tandis que ceux qui semblent le plus
déconnectés de l’humain (métiers de la finance, l’informatique, etc.) et/ou les plus soumis à des objectifs de rentabilité connaîtraient une crise du sens. Bien évidemment, ce n’est pas si simple ! 

Mais ce qui semble admis c’est que lorsque le travail est très parcellisé ou « brouillé » par de nombreux intermédiaires, le sens est bien plus difficile à appréhender. 

Par ailleurs, chacun peut mettre quelque chose de différent pour dire que son travail fait sens (ou ne le fait pas)  : le travail lui-même, sa rétribution financière et/ou symbolique, ses relations à autrui, sa contribution économique ou sociale, l’apprentissage, la progresssion, etc.

En fonction de l’âge et de la situation personnelle, le même travail peut faire plus ou moins sens, en raison d’un réajustement des priorités, des valeurs, des croyances, des centres d’intérêt, des motivations, des engagements, des besoins…

Tous les manuels de management insistent sur l’importance d’expliquer les objectifs, de donner des orientations claires pour faire sens.

Mais à chacun de nous également de trouver le sens que l’on a envie d’y mettre. Or celui-ci est forcément personnel puisqu’il dépend des compétences de chacun, de ses attentes, de ses valeurs, etc. Ainsi l’expérience du  sens du travail devient une donnée à la fois objective et profondément subjective car liée à l’identité de chacun. 

Aller plus loin avec ce document (canadien) très riche dont j’ai d’ailleurs repris le titre pour mon billet

Qu’en pensez-vous ? Pour vous, votre travail fait-il sens ?

Le dessin est extrait du livre « Le monde merveilleux de l’entreprise » de Voutch 

7 thoughts on “Donner du sens au travail

  1. quand j’étais assistante de justice, j’avais l’impression de faire bouger les choses. étant dans un service pénal, je traitais des dossiers important car touchant les individus souvant dans leur
    chair.

    aujourd’hui, je suis juriste en entreprise. la sensation n’est pas la même, d’autant qu’étant débutante, je ne perçois pas encore tous les tenants et les aboutissants de bon poste.

    bonne journée 🙂

      

  2. Oui mon travail a du sens : j’aide les femmes à vivre leur choix d’allaitement ou de sevrage dans les meilleures conditions possibles. Je ne pense pas que je pourrais m’investir à ce point dans
    un travail qui n’aurait aucune valeur ajoutée humaine.

      

  3. Le travail a parfois le sens qu’on lui donne. Ancienne chef de produit dans le diagnostic médical, je pensais que mon job avait un sens pour la santé des gens, et puis parfois je le trouvais très
    mercantile et pas très moral. Aujourd’hui, je travaille pour l’administration française, la reine du papier, mais parfois j’aide des personnes à améliorer leur quotidien.

      

  4. @ à toutes les trois : merci beaucoup pour vos témoignages et ressentis. La phrase de Babsgril « le travail a parfois le sens qu’on lui donne » me
    semble très juste…Très bonne continuation en espérant que votre travail continuera à faire sens le plus longtemps possible !

      

  5. La langue française est de mon point de vue pétillante car elle offre la liberté des lectures multiples des sens … des mots.

    Sens du travail … sens des mots.

    Et justement dans le sens du travail on peut aussi rechercher la direction. Parce qu’on peut être en phase avec son sens du travail dans le travail que l’on pratique au quotidien … ou non.

    Et quand il n’y a pas convergence, il y a souvent frustration ou même souffrance.

    Et s’il n’y a pas convergence, est-ce un idéal (ou un objectif) que l’on n’arrive pas à atteindre, ou est-ce une convergence perdue ?

    Le deuxième cas est particulièrement cause de souffrance. Je donne deux cas typiques :

    • les infirmières qui sont passées d’une époque où chaque patient pouvait être considéré comme une personne unique à une époque où elles sont considérées comme des techniciennes spécialisées
      dans des établissements devenus de véritables « usines à soins » (je reprends les propos de représentants des infirmières reçus le 5/5 par une commission de sénateurs)
    • à France Télécom où des techniciens ont été reconvertis en agents commerciaux, et certains sur les plateformes téléphoniques.

    Le sens est malheureusement derrière, perdu et on comprend en quoi il peut être difficile de revisiter son sens du travail dans de telles situations.

      

  6. Bonjour,

    Le sens , collectif et individuel, que l’entreprise permet à ses salariés de trouver dans leur travail, et plus particilièrement à travailler dans cette entreprise et pas une autre, est une des
    clefs de plus en plus importante d’engagement des individus autour du projet collectif. Et au delà des salariés, cette proposition de sens est applicable aux offres pour les
    clients/consommateurs, qui cherchent aujourd’hui à dépasser la logique de ‘consommer pour exister’ et aspire à une consommation raisonnée, c’est à dire porteuse de sens !…

    Bravo pour ce bel article, à l’occasion, je vous invite à vernir visiter le site de ma société de conseil, BeBetter&Co  spécialisée dans la production de stratégies de Sens pour la
    création de valeur !  http://www.bebetterandco.com

    Xavier Filiol de Raimond

      

  7. Je trouve votre article très intéressant. Selon moi, lorsque l’on donne du sens à son travail, on est davantage motivé et l’on fait plus d’efforts
    pour atteindre ses objectifs. Pourtant, avec le stress il se peut que l’on oublie le sens de son travail. Aujourd’hui, beaucoup de salariés font appel à des conseillers ou coachs professionnels
    pour les accompagner durant leur démarche. 

      

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