Initiatives/Bonnes pratiques Portraits de femmes

Patricia Gros Micol, finaliste française des Cartier Women’s Initiative Awards

Patricia_Gros_MicolDepuis 7 ans, Cartier récompense des femme entrepreneuses du monde entier à travers les Cartier Women’s Initiative Awards. L’an passé, j’avais eu la chance de pouvoir suivre les deux finalistes françaises (sur 18 finalistes, 3 par continent) : Michèle Boisdron-Celle, 52 ans et Cécile Réal, 38 ans. Lors du Women’s Forum 2012, Cécile Réal avait été désignée lauréate pour le continent Europe (fierté !) et Michèle Boisdron-Celle avait reçu un Award spécial du jury.

Les lauréates bénéficient d’un soutien financier, des conseils d’un coach pendant 1 an et l’accès au réseau d’affaire des partenaires de l’opération (Cartier, INSEAD, McKinsey, Women’s Forum…bref, une belle force de frappe !) ainsi que d’une visibilité médiatique.

Cette année encore, 18 projets ont été retenus (parmi 1000 reçus), dans le domaine du handicap, de la santé, de l’environnement, de l’emploi ou encore de la culture. Les jury évaluent le degré d’innovation, la viabilité financière et la portée sociale du projet.

A l’initiative de Cartier, j’ai eu la chance de rencontrer Patricia Gros Micol, 49 ans, fondatrice de Handishare, une entreprise lyonnaise qui propose des prestations de service dans le domaine administratif et bureautique, assurées par des travailleurs handicapés (ce qui en fait une entreprise adaptée, sous agrément de la DIRECCTE).

Patricia Gros Micol est revenue sur son parcours professionnel : une école de commerce, 25 ans dans la vente et le marketing au sein de grandes entreprises et de PME, des postes de direction, puis un licenciement économique à 46 ans, la volonté de se lancer dans un projet qui fait sens, la rencontre avec Force Femmes, le Réseau Entreprendre et Rhône-Alpes Pionnières, mais également son parcours personnel : à 17 ans, elle survit à une grave collusion ferroviaire mais souffre désormais de douleurs chroniques au dos et à la tête (ce qui fait que même si elle ne s’est jamais vue comme une personne handicapée, elle l’est aux yeux de la loi), un mari et 4 enfants.

Elle a ensuite raconté son envie de créer son entreprise, dans le domaine du handicap. Elle a évoqué les nombreuses difficultés auxquelles elle a dû faire face : longueurs et lourdeurs des démarches pour obtenir l’agrément du Ministère du travail (plus d’un an !), difficultés à obtenir des fonds, la confiance des banques ou des bailleurs, etc. « Tout est compliqué, a-t-elle confié, sans compter l’isolement du chef d’entreprise, surtout lorsque l’on est une femme, car le milieu de l’entrepreneuriat est encore très masculin ».

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L’équipe d’Handishare au complet

Mais finalement fin 2011, elle trouve des locaux, et signe début 2012 avec ses premiers clients. A l’heure actuelle, Handishare emploie 10 salariés en CDI (3 hommes et 10 femmes) qui ont un handicap physique ou psychique, travaille avec une vingtaine de clients et a déménagé dans des locaux plus vastes et axés sur le bien-être de ses salariés. Ceux-ci ont dû quitter leur précédent emploi après l’apparition ou l’aggravation de leur handicap. Patricia insiste sur l’importance pour ces personnes de retrouver une vie sociale, un épanouissement professionnel, qui impacte forcément de façon positive leur vie personnelle et familiale. Elle a également mis l’accent sur l’importance de la montée en compétences de ces personnes, à travers la formation (au moment de l’embauche, mais également en continu). Son objectif est de faire évoluer le regard sur le handicap (« il y a encore beaucoup de travail à faire ») et de montrer que l’on peut être à la fois handi-capé et handi-capable…Et de rappeler qu’en 2020, une personne sur deux sera touchée par le handicap (suite à une maladie invalidante, à un accident de la vie, etc.) et que par ailleurs, « 85% des handicaps sont invisibles ».

A la question « Comment faites-vous pour tout gérer entre vos 4 enfants et votre entreprise ? » (ce n’est pas moi qui l’ai posée !), Patrica Gros Micol a répondu, en souriant : « Sans doute que je ne fais pas toujours tout bien, mais j’essaye. Mes enfants ont appris à être rapidement autonomes et ils me disent être fiers de ce que je fais ».

Et encore, il faudrait également évoquer son bénévolat dans l’humanitaire en faveur de Madagascar depuis 2006, un projet mené en famille et qui a été en grande partie le déclencheur d’Handishare…

Rendez-vous le 17 octobre au Women’s Forum pour connaître les lauréates…et encore bravo à Patricia pour sa combativité et son énergie !

Pour information, il sera possible dès le 4 novembre prochain de soumettre votre candidature à l’édition 2014 des Cartier Women’s Initiative Awards et ce, jusqu’au 28 février 2014, en vous rendant directement sur leur site.

2 thoughts on “Patricia Gros Micol, finaliste française des Cartier Women’s Initiative Awards

  1. Bonsoir Gaëlle,


    merci pour cet article très fidèle !:

    J’ai été très heureuse de pouvoir échanger avec vous dans ce sympathique salon de thé parisien, sous l’égide de CARTIER….Mais les questions fusaient….Alors difficile de parler la bouche pleine …et impossible de goûter aux viennoiseries bien tentantes !!!


    A très bientôt

    Bien cordialement

      

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