Autour du travail

Temps partiel : pour ou contre ?

trois quart tempsIl y a quelques jours, la Dares a publié une étude sur le temps partiel en France en 2011.

On y apprend que 18,7 % des salariés travaillent à temps partiel, que 8 salariés à temps partiel sur 10 sont des femmes et que 9 sur 10 travaillent dans le tertiaire.
Autre donnée intéressante : 1/3 des salariés à temps partiel ne l’ont pas choisi (ils souhaiteraient travailler davantage), 2/3 déclarent avoir choisi de travailler à temps partiel.

70% des femmes à temps partiel déclarent l’avoir choisi pour les raisons suivantes : 33,8%  pour s’occuper de leurs enfants ou d’un autre membre de leur famille (contre 7% pour les hommes), 16% pour disposer de temps libre, 6,5% pour exercer une autre activité professionnelle ou pour suivre une formation, 5,7% pour raisons de santé et 7,4% pour une autre raison.

Le temps partiel, toutes les femmes ont un avis dessus (j’avoue que j’ai rarement entendu des hommes parler de façon passionnée du temps partiel…!). Il y a celles qui trouvent cela bien pratique, celles qui trouvent que c’est une fausse bonne idée, celles qui y sont farouchement opposées, celles qui ne voient pas comment elles pourraient faire sans, celles qui y sont allées puis revenues, puis reparties…
J’avais écrit un billet sur le sujet en 2010, Le temps partiel choisi : une bonne idée ? et E-Zabel avait choisi d’écrire, avec humour, sur ce mot (Temps partiel) pour le dictionnaire de la conciliation. Le blog Elle active y a consacré un article récemment et Mamantravaille a rédigé hier un billet intitulé « Pourquoi le mercredi en 4/5ème est-il si difficile ? »

Depuis la rédaction de mon billet, il y a 3 ans donc, il me semble qu’il n’y a pas eu beaucoup de changements, sauf peut-être que certaines entreprises essayent d’inciter les hommes à prendre un temps partiel (sous forme de temps partiel annualisé notamment, lire page 56), que d’autres essayent de faire en sorte que leurs salariées à temps partiel ne soient pas pénalisées dans leur progression de carrière.

Personnellement, lorsque j’étais salariée, il m’est arrivé de pratiquer le temps partiel. J’ai apprécié. J’avais choisi de prendre le mercredi après-midi et le vendredi après-midi, ce qui me permettait à la fois de consacrer du temps à mes enfants le mercredi et d’avoir un peu de temps libre pour moi le vendredi. Cependant, je suis bien consciente que je faisais 100% du boulot en n’étant payé que 80% (en effet, je travaillais régulièrement le soir et parfois le week-end quelques heures, et mes pauses au bureau étaient souvent réduites au minimum)…mais comme c’était la seule solution pour ne pas être au bureau 5 jours sur 5, j’avais opté pour le temps partiel. J’avais quand même calculé qu’entre les frais de garde d’enfants économisés et la perte de salaire, j’étais un peu moins perdante :-).

Je sais aussi que certaines de mes amies, qui travaillent dans de grandes entreprises aux congés ou RTT généreux, parviennent quasiment à prendre un mercredi off toutes les 2 semaines, mais tout en continuant à percevoir 100% de leurs salaires.

Je sais aussi que d’autres négocient un aménagement de leurs horaires tout en restant à plein temps (et donc en conservant 100% de leur salaire), c’est-à-dire qu’elles ne partent pas trop tard le soir mais retravaillent souvent le soir de chez elles.

Bon à savoir : on peut travailler à temps partiel et cotiser sur la base d’un temps plein, sous certaines conditions et bien sûr cela entraînera un salaire net plus faible. (cf. cet article par exemple et celui-là)

Et vous ? Avez-vous adopter le temps partiel ou pas ? Qu’en pensez-vous ?

14 thoughts on “Temps partiel : pour ou contre ?

  1. J’ai adopté le temps partiel par nécessité, je n’avais pas trop le choix avec 3 enfants dont un enfant handicapé. Sinon j’aurais continué mon activité à plein temps. Maintenant ça me va bien car je ne sais pas comment je pourrais boucler mes semaines sans ça! gros bémol : le salaire!!!

      

  2. J’ai choisi le mercredi il y a 3 ans et pas un jour je ne regrette ce choix de gagner moins pour vivre mieux ! Il me serait très difficile de revenir en arrière s’il le fallait vraiment. J’adore mon mercredi avec ma fille, parfois je suis obligée d’aller travailler quand même (6 ou 7 fois par an…) je déteste foutre en l’air cette journée chèrement acquise… Mon vrai idéal serait un mi-temps, un vrai…

      

    1. Afin de ne plus avoir à choisir entre vie personnelle et vie professionnelle, optez pour le job sharing !
      Ce dispositif unique consiste à partager son poste à responsabilités avec un autre collaborateur.
      Un mi temps qui ne freine pas votre carrière, du temps pour vos engagements familiaux, le maintien de votre employabilité …
      Travaillez autrement … Job sharez !

        

  3. La question posée est très tranchée : pour ou contre ?

    Eh bien contre !

    Déjà, comme tu le dis très bien, c’est drôle comme cette question ne semble se poser qu’aux femmes…

    Sur le fait que le temps partiel soit choisi vs subi, les données sont déclaratives. Un choix se fait le plus souvent sous contrainte. Si les modes de garde des enfants étaient plus adaptés / plus disponibles / moins chers, les choix des parents seraient-ils nécessairement les mêmes ?

    Si la question ne se pose pas pour mon cher époux, je ne vois pas pourquoi elle se poserait pour moi. D’autant plus que, accessoirement, je gagne bien ma vie et que le sacrifice financier d’un passage même au 4/5e serait très important pour moi (bien supérieur au coût de la garde de ma fille pendant cette 5e journée).

    D’un point de vue professionnel, le temps partiel est très difficile dans mon métier. Je suis cadre « au forfait », donc mon temps de travail ne se compte de toute façon pas en heures, mais en jours. Mes collègues qui sont passées à temps partiel font l’amère expérience que, comme tu le soulèves, ça se traduit souvent par faire 100% du travail en 80% du temps, avec 80% du salaire. Eh bien non merci. Sauf à la rigueur si cela peut être un temps partiel annualisé, qui permet de prendre davantage de jours au moment, au hasard, des congés scolaires. Mais même comme ça, il reste le fait d’être absent(e) plus souvent que ses collègues.

    J’ai eu le cas ce matin. Nous devions organiser une réunion avec 7 personnes, dont 2 sont à temps partiel : l’une ne travaille pas le lundi, l’autre le mercredi. En raison d’agendas chargés, nous nous sommes retrouvés à devoir choisir entre faire la réunion sans l’une des personnes, ou reporter de 3 semaines. La réunion se fera à 6. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Sans même aucune malveillance de la part de ses collègues, la personne de l’équipe qui travaille à temps partiel est un peu mise de côté, ce n’est pas à elle que sont confiés les dossiers. Au moment de promouvoir quelqu’un, je pense que ce ne sera pas à elle qu’on pensera en priorité, quelles que soient ses compétences par ailleurs.

    Je ne trouve pas ça juste. Mais les projets doivent avancer, surtout en ces temps difficiles.

    Ensuite, ce que j’essaie de faire personnellement c’est de poser des jours de temps en temps pour faire des choses avec ma fille (et donner un jour de congé à la nounou qui l’a bien mérité, aussi). J’essaie aussi de rentrer plus tôt le soir, quitte à retravailler ensuite, et je consacre les week-ends à ma famille.

    J’ai réfléchi au temps partiel si j’ai d’autres enfants, mais je pense que, dans mon métier (que j’apprécie et qui est stimulant), ce serait un suicide professionnel. A la rigueur, je pourrais concevoir un congé parental de quelques mois, mais le temps partiel au long cours, pas pour moi…

    Tout ceci est évidemment une opinion personnelle, au regard de ma situation et de mes contraintes. La décision serait sans doute différente si j’étais malheureuse à mon travail et/ou mal payée. Et à l’inverse, je ne sais pas si les parents célibataires ont vraiment le luxe de se poser cette question…

      

  4. @ Christelle : ta situation est effectivement particulière. Dans ton cas, il s’agit d’un temps partiel imposé par ta situation familiale compliquée et difficile. Je veux bien croire que le gros bémol soit la rémunération…Il n’existe pas d’aide de la CAF lorsque l’on prend un temps partiel pour raisons de santé d’un de ses enfants ?


    @ Carole : merci pour ton témoignage positif ! Je comprends très bien que tu apprécies cette journée avec ta fille et qu’elle soit importante pour toi.


    @ Marie : merci pour ce long commentaire très intéressant. Il me semble effectivement qu’il y a des métiers, des fonctions où le temps partiel soit quasi mission impossible, car trop pénalisant (en l’état actuel des choses). Je constate toutefois que certains cabinets d’audit (pourtant peu réputés pour avoir des horaires cool !) proposent des temps partiel, sans que cela pénalise la carrière du salarié (même si je te l’accorde, cela se compte sur les doigts de la main ! et si cela se trouve, cela ne la pénalise pas officiellement mais officieusement, si…).

    En revanche, lorsque tu écris « si mon époux ne se pose pas la question, je ne vois pas pourquoi je me la poserais », je pense que ce n’est pas ainsi que raisonnent certaines femmes. Elles se demandent si elles, elles ont envie de passer davantage de temps avec leurs enfants, si elles pensent que leurs enfants en ressentent le besoin, l’envie. Et je pense vraiment que ces femmes ont envie/besoin de cette demi-journée ou journée ou deux journées avec leurs enfants. C’est un choix à la fois personnel et je l’espère de couple. Après, pourquoi si peu d’hommes ressentent cette envie/ce besoin, c’est une très vaste question ! (un mélange sans doute de culture, de pression sociale, d’habitude, d’éducation, de nécessité économique, de métier, etc. je te renvoie à l’interview d’Antoine de Gabrielli, Mercredi-c-Papa).

    Enfin, je pense que lorsque le nombre d’enfants augmente, il devient de plus en plus acrobatique d’avoir une pleine « double carrière », à moins d’être extrêmement bien aidé (nounou à domicile, grands-parents proches et présents, etc.). Lorsque j’avais un enfant, je travaillais à plein temps) et je trouvais cela tout à fait gérable, surtout que j’avais des horaires plutôt raisonnables (mais certains WE travaillés). Avec trois enfants, je trouverais cela très difficile si nous travaillions tous les deux à plein temps, avec chacun des déplacements, des horaires importants, etc. Mais bien sûr, tout cela dépend de chacun, de sa personnalité, de son métier, de son environnement professionnel, de son besoin de présence par rapport à ses enfants, des ennuis éventuels qu’ils peuvent avoir (santé, scolaire, etc qui forcément se multiplient lorsque le nombre d’enfants augmente !). Je connais des couples qui y arrivent mais ils ne sont pas si nombreux ! Le temps partiel est quand même régulièrement utilisé à un moment ou à un autre, par ces couples qui ont 3 enfants ou plus. Ou alors du télétravail, ou alors des déplacements moindres, ou alors une pause dans la progression de carrière.

      

  5. Après mon retour de congé maternité, j’ai fait le choix de demander un 90% (avec du recul, je trouve l’idée bête mais bon…) et je me suis retrouvée comme tu le soulignes, à travailler comme si j’étais à 100% du temps mais à 90% du salaire. Et comme mon deal c’était le vendredi aprem, je ne quittais que vers 14h … laprem était donc déjà entamée.
    Si c’était à refaire, j’aurai demandé un 4/5ème mais j’avais peur que ça me freine dans mon évolution professionnelle.

      

    1. Bonjour,

      permettez-moi de vous apporter un autre éclairage sur le temps partiel.
      il s’agit du temps partagé.
      Un salarié peut travailler pour plusieurs employeurs parce que chaque employeur n’a pas besoin d’un temps complet (un comptable ou un directeur commercial pendant 2 jours par semaine, par exemple.)
      Le dispositif est géré alors par un Groupement d’Employeurs ; celui que j’anime s’appelle le GETEP (Groupement d’Employeurs des Territoires de l’Est Parisien).
      Pour préciser, le salarié est embauché par le GETEP et mis à disposition des entreprises en temps partagé.
      Il est possible de faire évoluer les temps de travail pour les entreprises pour s’adapter à la charge de travail et aux souhaits du salarié.
      Cordialement,
      Denis PINARD

        

  6. Je suis à temps partiel à 80% depuis la naissance de ma première fille il y a 8 ans. Je n’ai jamais regretté ce choix, autant pour moi qui ai le temps de voir grandir mes filles que pour elles. Elles passent beaucoup de temps en collectivité le reste de la semaine et le mercredi est vraiment une bouffée d’air pour tout le monde. On essaye de ne pas trop remplir cette journée, et d’avoir « juste » du temps.

    Dans ma carrière professionnelle je n’ai pour l’instant jamais eu le sentiment d’être pénalisée. Je suis cadre au forfait et c’est vrai que je compense par l’organisation et l’efficacité ce jour en moins.

    Récemment, j’ai découvert que pourtant ce temps partiel allait me pénaliser pour progresser hiérarchiquement. J’ai passé plusieurs entretiens et mon cv semblait tout à fait correspondre mais ce qui est « drôle » c’est la réaction des managers à l’annonce du temps partiel… L’un d’eux a mis 10 min à tourner du pot avant de me dire que ça ne le gênait pas finalement, mais j’ai bien senti qu’il n’osait pas afficher qu’une femme à temps partiel il n’en voulait pas.

    Bref, je commence à sentir les limites du temps partiel mais pour l’instant j’y tiens et je m’y accroche, reste à voir si j’arriverai à progresser professionnellement!

      

    1. @ Sophie : merci pour votre témoignage. J’ai connu une amie qui comme vous a senti que si elle voulait avoir un nouveau poste qu’elle visait, il lui fallait abandonner son temps partiel. Ce qu’elle a fait au départ et ensuite, elle a pu le re-négocier un peu plus tard, une fois en poste. En tout cas, ce n’est pas évident comme décision à prendre. Il faut choisir, alors que l’on sent que l’on pourrait parvenir à mener les deux conjointement sans choisir, justement. Mais l’environnement professionnel n’est pas toujours aussi flexible. Et enfin, il faut reconnaître que certains postes sont difficiles à mener à temps partiel, surtout en début de prise de poste, s’il y a beaucoup de management à faire, etc.
      Bonne continuation à vous, en espérant que vous parviendrez à conserver un équilibre qui vous convienne.

        

  7. Bonjour,
    Je suis étudiante en sociologie et je voudrais savoir quelles pourraient être les raisons d’un homme de travailler à temps partiel ?

    Merci d’avance

    Cordialement

      

  8. Bonjour,
    J’ai du mal à comprendre pourquoi un homme souhaitant travailler à temps partiel vous semble étonnant.
    Femme ou homme, une être humain a le droit d’avoir plus de temps pour lui, peut-importe la raison : Besoin de se ressourcer, de pratiquer une activité passion, prendre du temps pour voir ses proches, etc… Les raisons peuvent-être nombreuses, et n’ont pour moi rien à voir avec le sexe de la personne.

      

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