Autour du travail

Le temps partiel choisi : une bonne idée ?

De nombreuses femmes, mères de famille mais pas exclusivement, choisissent à un moment ou à un autre de leur parcours professionnel le temps partiel. (n’est abordé ici que le temps partiel choisi et non subi, même si les frontières sont parfois difficiles à fixer).

Que penser du temps partiel ?

Cela peut-être une bonne idée, dans le sens où le temps partiel permet :

– d’avoir une vie professionnelle tout au ayant un peu plus de temps à consacrer à sa vie personnelle et familiale. Il permet de gagner en qualité de vie.
– de se consacrer à une passion extra-professionnelle, à un engagement associatif ou de reprendre des études,
– d’avoir le sentiment d’un meilleur équilibre de vie. Ce qui est positif pour soi-même, son entourage, etc.
– d’apprendre à être encore plus efficace. Combien de femmes à temps partiel effectuent le même travail qu’à temps complet mais en 4 jours ? (quitte à retravailler le soir de chez elles).
– d’être parfois recrutée car cela coûtera moins cher à l’employeur ! (situation vécue)
– de bénéficier d’une aide financière de la CAF (Complément de libre choix d’activité) sous certaines conditions

Mais attention, le temps partiel  :

– n’est pas toujours bien perçu, voire carrèment connoté « salarié moyennement investi et/ou motivé »
– est difficilement compatible avec un poste de management ou tout du moins perçu comme peu compatible (moins s’il s’agit de management transverse ou matriciel)
– selon les entreprises, être à temps partiel peut être très pénalisant au niveau de la progression salariale et de carrière, surtout pour les femmes cadres. En tout cas, plus pénalisant qu’il ne devrait l’être objectivement.
– on effectue souvent la même quantité de travail qu’une personne à temps complet mais en étant payé 20% de moins (sauf si la part variable de la rémunération est importante et que l’on parvient à atteindre ses objectifs même à temps partiel)
– certains conseillent de privilégier les RTT plutôt que de demander un 4/5ème. « Cela n’a pas le même impact psychologique et permet de dégager du temps pour sa vie privée sans avoir exprimé la volonté de ralentir » (Paule Boffa-Comby)
– la journée off, surtout si elle est consacrée aux enfants, peut être une journée très dense, très « énergétique »…et nécessite une bonne gymnatisque mentale pour passer de l’univers professionnel à l’univers éducatif et familial.
– s’assurer que l’on souhaite passer à temps partiel parce que l’on en a vraiment envie et non pas uniquement parce que l’on a des enfants et que l’on pense que cela sera mieux pour eux. Sinon, la situation risque d’être mal vécue ou tout du moins peu satisfaisante. 

Quelques données chiffrées sur le temps partiel :

Selon l’enquête Emploi, en 2008, 17,6% des salariés des secteurs privé ou public déclarent travailler à temps partiel. La part des femmes parmi ces salariés à temps partiel est de l’ordre de 82%.

31% des femmes travaillent à temps partiel (5,8% des hommes).

Les raisons d’être à temps partiel sont très différentes. Ainsi, en 2008, alors qu’un tiers des femmes déclarent être à temps partiel pour s’occuper de leurs enfants, un autre tiers le sont faute d’avoir trouvé un emploi à temps complet.

Aller plus loin

Le temps partiel : une bonne idée pour tout concilier ? (publié sur www.femmes-emploi.fr)
Le temps partiel : pour ou contre ? (publié sur www.maviepro.fr)
Les femmes face au travail à temps partiel (rapport du conseil économique et social, 2008)
Temps partiel des femmes : entre « choix » et contraintes (février 2002)

N’hésitez pas à partager votre expérience et votre ressenti si vous avez choisi à un moment ou à un autre de travailler à temps partiel.

8 thoughts on “Le temps partiel choisi : une bonne idée ?

  1. il est possible de combiné plusieurs temps partiel pour avoir un temps choisi. les groupements d’employeurs sont des structures dont le métiers est de gérer ces situations en accompagnants les
    salariés dans le maintien de l’équilibre de la vie privée et vie professionnelle. A travers un seul contrat de travail ( un CDI), le salarié travaille dans plusieurs entreprises. Près de 12000
    salariés travaillent à temps partagé en France, et un grand nombre travaille à temps choisi. 

    Plus d’information sur les Groupements d’Employeurs sur le site: http://www.ugef.fr 

      

  2. @ Philippe : merci pour cette information même si le débat ne portait pas vraiment sur les groupements d’employeurs et les temps partiels qui peuvent se
    cumuler mais plutôt sur les avantages et inconvénients d’un passage d’un temps complet à un temps partiel (ou directement un temps partiel).

    Ceci étant, je trouve le principe des groupements d’employeurs intéressant notamment en province, lorsque le tissu économique est constitué essentiellement de TPE et PME. Cela permet effectivement
    à une personne d’obtenir un temps complet (et donc un salaire complet) avec deux ou plus temps partiels. J’avais d’ailleurs écrit un article sur ce sujet sur femmes-emploi.fr, dont voici le lien
    :
    http://www.femmes-emploi.fr/article/travailler-pour-un-groupement-d-employeurs
    A noter cependant que cela ne convient pas à toutes les personnalités.
    Ceci étant, je suis convaincue que les GE mériteraient d’être davantage connus.

      

  3. Je suis à 80% et je suis très contente de cette formule, le mercredi est un grand bol d’oxygène.
    C’est vrai que c’est plutôt mal vu au boulot, mais mes perspectives de carrière étaient déjà fort compromises par un long congé parental.
    Le principal inconvénient pour moi est l’incidence sur la retraite. 

      

  4. Vaste débat que celui du temps partiel. Mal perçu par les collègues voire par la direction, il permet aussi au salarié de s’aérer l’esprit et paradoxalement d’être plus efficace.

      

  5. J’en ai déjà parlé plusieurs fois dans les commentaires : j’ai la chance de travailler à 80% et d’être manager. J’ai été embauchée directement à temps partiel (ce qui est sûrement plus facile que
    d’y « passer »), et pendant 3 ans j’ai l’impression que beaucoup de mes collègues ne l’ont pas remarqué : en effet, dans mon département, nous travaillons sur 2 sites distincts et distants ; mes
    collègues devaient penser que j’étais sur l’autre site le vendredi. Bref, j’ai été chef de projet pendant 4 ans, puis à ma grande surprise mon boss m’a proposé de gérer une équipe de 2 personnes
    (des chefs de projet également, des hommes un peu plus âgés que moi avec plus d’ancienneté dans la boîte), sans remettre en cause mon temps de travail. Devant une telle opportunité, je me suis
    lancée et j’adore. L’un de mes 2 gars a eu du mal au départ avec le fait que je ne sois pas à 100% et m’a un peu « challengée » en me disant que « bien sûr, j’allais être joignable le mercredi ». J’ai
    répondu que j’allais y réfléchir et en fait on n’en a jamais reparlé, et je n’ai jamais eu besoin d’être joignable. Pour mon équipe, qui est constitué de personnes autonomes et compétentes, je
    pense même que mon absence du mercredi peut constituer un élément de liberté.
    A mon sens, l’entreprise et moi sommes gagnantes : je suis plus épanouie que si je bossais à plein temps, car je sais que le mercredi, j’ai du temps pour mon fils et pour moi. Ce rythme me permet
    une respiration tout à fait indispensable en milieu de semaine. Je suis donc plus efficace et investie dans mon travail, et j’ai un recul dont peu de mes collègues font preuve.
    J’ai peut-être eu cette position d’autant plus facilement que mon boss (le directeur du département) applique lui-même un management très « détaché » : il est très souvent « en vadrouille », nous
    laisse très autonome, nous avons peu de vision sur son temps de travail et son activité en fait !
    Bref, cette organisation me convient tout à fait (enfin, on verra avec le 2e enfant qui pointera son nez dans 6 semaines !), mais j’ai aussi conscience que cela se passe bien grâce à plusieurs
    facteurs (personnalité de mon chef, de mes 2 « managés », souplesse de l’organisation dans mon département, télé-travail toléré) liés à mon entreprise.
    (une dernière petite remarque : je bénéficie d’un coaching en management, négocié lors de ma prise de poste, et le crédo de ma coach est que le temps partiel est l’avenir, pour les hommes comme
    pour les femmes : une façon de « choisir » son temps, d’être plus équilibré au travail et plus efficace)
    (allez, la dernière : j’avais assisté il y a 2 ans je crois, à une conférence organisée par une association lausannoise (pacte.ch) où 3 hommes témoignaient sur leurs temps partiel (2 à 80%, un à
    90% ; 2 à des postes de management), et cela m’avait beaucoup inspirée !)

      

  6. Quelques temps à 80% : où je devais réaliser 100% voire même 120% de mes objectifs dans 80% du temps, c’était donc un 100% subi 
    maintenant à 50% mais avec beaucoup beaucoup moins de responsabilités, j’ai trouvé mon équilibre, soit parce que j’ai moins de boulot, mais surtout parce que j’ai vraiment été embauchée pour 50% et
    pas plus, le contrat est clair dès le début.
    Le congé parental, c’est bien mais hélas lorsque votre boss se voit dans l’obilgation légale de vous l’accorder, il a l’impression de le subir et vous le fait bien sentir.
    Pourtant, à 80 comme à 50%, je trouve un équilibre où je n’ai pas l’impression de passer tout mon temps pour le boulot mais je trouve aussi du temps pour mes enfants, de leur laisser une place et
    je suis plus à même d’avoir pleinement la tête au boulot lorsque j’y suis.
    Vaste débat, comme celui du télé travail …

      

  7. @ Nathalie : je suis d’accord avec toi pour dire que le temps partiel (s’il s’agit du mercredi off) permet de s’oxygéner autrement en plein milieu de la
    semaine. Mais parfois l’oxygène est quand même dense à respirer 🙂
     
     @ Anne-So : merci pour ton témoignage qui est vraiment positif et encourageant (PS : as-tu bien reçu mon mail de réponse ?). Tu as raison de souligner la convergence des points qui font
    que tout se passe bien.

    @ Babsgirl : moi aussi, j’ai connu les 80% on les effectue un 100%, voire plus, car quelque part, on se sent redevable envers notre employeur qui nous a accordé ce temps partie et donc on ne veut
    pas surtout donner l’impression d’en faire moins ou d’être moins investie dans son travaill. Ceci étant, cela me convenait car cela ne me dérangeait pas travailler le soir
    ponctuellement.

      

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