Lu pour vous

En aparté a lu « Remettre le travail à sa (juste) place »



« 
Entre excès et absence, amour et désamour, le travail est au centre de nos vies mais peine à occuper sa juste place. Les évolutions récentes mettent à mal nos repères professionnels : les frontières entre le monde du travail et la sphère privée sont devenues floues, mouvantes. Face à ces changements souvent subis, il devient urgent de reprendre les rênes. Des témoignages et des pistes de réflexion pour donner au travail la place qui lui revient et ne pas le laisser envahir notre vie » (présentation par l’éditeur).

Au sommaire :
– Une introduction courte mais dense sur « le travail, pivot de notre existence » (qui rappelle que le travail est essentiel à notre construction psychologique, qu’il est peut être l’objet d’attentes démesurées, que le climat d’incertitude déboussole, etc.)
– 9 témoignages de parcours personnel et professionnels (hommes, femmes, différents âges, différents univers…)
– Décryptage de ces récits de vie autour des notions de précarité, de « gagner moins pour vivre mieux », des accros au boulot, mener une double vie professionnelle, trouver sa voie sans dérailler, l’épreuve du chômage, se mettre à son compte, quand le travail devient souffrance, enfants, travail : une 3ème voie.

Ce que j’ai aimé : ce petit ouvrage est clair, synthétique, agréable à lire.
Les récits de vie sont tous justes, sensibles, fouillés. Et leur décryptage par Luce Janin-Devillars, psychologue clinicienne, psychanalyste et coach, est vraiment intéressant. Les propos de ce livre sont nuancés, ce qui est tout à son honneur. Il montre bien la complexité des relations des personnes avec leur travail, le poids des modèles familiaux, sociaux, les attentes et besoins différents de chacun, etc.

Ce que j’ai un peu moins aimé : le fait que le recours à une aide extérieure (psy, coach…) soit parfois un peu trop appuyé (je ne dis pas qu’il ne soit pas utile dans certains cas) ; certaines pistes sont parfois tracées un peu trop rapidement (par exemple par la création d’entreprise, il est indiqué de se tourner vers les CCI et Pôle Emploi mais il existe de nombreux autres réseaux, structures, associations).

Bilan : à lire…

En bonus, j’ai eu envie de poser quelques questions Catherine Viot qui a écrit ce livre pour savoir ce qu’elle en avait retiré.

Qu’est-ce qui vous a le plus surprise en rédigeant ce livre ?
C.V. : Je crois que cela m’a permis de réaliser à quel point le travail nous construit et les attentes démesurées que nous y mettons, particulièrement nous les Français. Ce qui explique en partie le profond malaise actuel, en plus du contexte économique.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lorsque vous avez recueilli les différents récits de vie ?
C.V. : Dans les récits de vies, j’ai été frappée par ce qu’avaient vécu les témoins en situation de souffrance, notamment Pascale, qui illustre l’effet dévastateur produit par certaines formes de management ou de harcèlement collectif. Et ceci sans que personne ne réagisse. J’ai aussi été étonnée et admirative devant la détermination ou l’inventivité dont font preuve d’autres témoins (Jean, Clara, Marc, Carine, Sandrine…) qui défrichent de nouvelles voies.

En conclusion, que retiendrez-vous de la rédaction de ce livre ?
C.V. : Encore plus qu’avant, je me dis que chacun d’entre nous a tout intérêt à prendre du recul par rapport à sa vie professionnelle, en se remettant en question, en faisant un bilan de compétences, en suivant des formations… Dans le contexte actuel, il y a une espèce de peur compréhensible à perdre son travail, qui peut s’ajouter à des freins personnels, liés à l’origine sociale, l’histoire familiale. Pour avancer, il est important de lever ces freins. Bien sûr, les solutions au malaise qui règne dans le monde du travail ne peuvent pas être qu’individuelles. Mais nous avons tous une carte à jouer, encore faut-il la découvrir…

 

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