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Parent / manager : comment motiver sans stresser ? (2)

Il y a quelque temps, j’avais rédigé un billet sur les parallélismes que l’on peut établir entre le rôle de parent et celui de manager.

Récemment, en lisant un dossier du magazine Psychologies consacré à la scolarité des enfants autour de la problématique « comment les motiver sans leur mettre la pression », j’ai de nouveau trouvé qu’il existait des fortes similarités entre les expériences managériales et parentales.

Car un bon manager est également celui qui sait motiver ses équipes sans les stresser.

L’exercice est difficile et délicat.

Tous ceux et celles qui ont fait l’une ou l’autre (ou les 2) expérience savent qu’entre l’exigence et la pression, le curseur est parfois bien difficile à placer. La frontière est tenue et subtile…

Obtenir des résultats sans mettre trop de pression nécessite de la psychologie (bien connaître le fonctionnement de la personne en face de soi, son caractère, ses freins, ses leviers), de la patience, de la pédagogie, de la clarté, une grande capacité d’écoute…

Un manager (ou un parent) peut, malgré lui, entretenir la pression vis-à-vis de son équipe (de ses enfants). Par maladresse, par méconnaissance du caractère de la personne en face de lui, par manque de temps, d’explications, par impatience…

On le sait la pression et le (mauvais) stress sont contre-productifs car la personne qui les ressent va dépenser pas mal de son énergie à lutter contre cette pression, à la gérer plutôt que de tendre vers le résultat à obtenir.

« La pression supprime les dimensions de plaisir et de curiosité de l’apprentissage, elle est incompatible avec la motivation », estime Patrice Huerre, pédopsychiatre dans ce dossier.

Distinguer l’exigence de la pression

Selon lui, « il ne faut pas confondre saine et légitime exigence avec pression et stress ! L’exigence s’obtient une fois que le parent a fait la distinction entre l’intérêt objectif de son enfant et ce qu’il projette sur lui de ses propres inquiétudes et de son histoire. La clé, c’est une vigilance bienveillante : on met en place un cadre et un rythme de travail adaptés aux besoins de son enfant, et on adapte ce modus vivendi en fonction de son évolution ».

Les meilleurs managers sont ceux qui savent fixer des objectifs ambitieux tout en donnant les moyens de les atteindre. Ceux qui savent être exigeants, tirer le meilleur de la personne, donner envie de progresser, tout en encadrant. Un bon manager (ou parent) est celui qui soutient, qui aide, qui est un allié, qui valorise les points forts, qui donne confiance en soi et non pas celui qui insécurise, qui stresse, qui bloque, qui paralyse, qui inhibe.

Pour Brigitte Prot, psychopédagogue spécialiste de la motivation, il est urgent de bien différencier l’exigence légitime de la pression anxiogène. « La bonne exigence est celle qui soutient l’enfant, prend en compte ses points forts et ses points faibles, et le guide pour aller de l’avant. Dans cette relation, le parent est un partenaire. À l’inverse, la pression est faite de harcèlement, d’intrusion, de menace, de chantage, de culpabilisation, elle est tendue vers le seul résultat et nie l’enfant pour ne s’adresser qu’à l’élève. ».

Billet en rapport

■ Parent / Manager : de nombreux parallèles

One thought on “Parent / manager : comment motiver sans stresser ? (2)

  1. Bien c’est une chance, ça ! Mon mari est justement gestionnaire (chef de projet) et il est très apprécié au travail par toute son équipe. Ça doit être pour cela qu’il est si bon avec les enfants. Le concept de «management» fait réfléchir… Je vais tenter de l’intégrer à mes façons de faire. En plus, il me semble que ça fait en sorte qu’on prenne les choses moins personnel, avec un saine distance.

      

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