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Le rituel du dîner familial

L’un des meilleurs moments familiaux (selon moi) est le dîner du soir. C’est un moment de partage, de plaisir (surtout si c’est mon mari qui a cuisiné 🙂 ) et de dialogue. C’est peut-être une banalité de le dire, mais disons-le quand même : la famille se construit aussi autour des repas pris en commun. C’est le « lieu d’apprentissage de la famille et de la transmission » dixit Jacques Attali ! (donc, c’est du sérieux…). Ces moments passés ensemble renforcent la connaissance des uns et des autres, la complicité, l’intimité.

Bon, ne soyons pas non plus idylliques ! Je ne parle pas ici de de famille idéale, mangeant les aliments idéaux, à l’horaire idéal, etc. mais d’un repas normal, avec des personnes normales :-).

Certes, les repas du soir représentent aussi le moment où il faut éduquer ses enfants sur un certain nombre de points (se tenir correctement à table, ne pas couper la parole, écouter l’autre, ne pas manger la bouche pleine, « les légumes, c’est important ! », etc. Le genre de choses que l’on dit 100 000ème fois mais qu’importe, il faut recommencer encore et toujours !).

Enfin, les repas peuvent aussi être source de conflits, de discussions houleuses, de bouderies, etc. entre adultes eux-mêmes ou entre parents et enfants. Et je ne parle pas des silences mutiques qu’il faut affronter lorsque les enfants sont devenus ados… ! (pas encore d’expérience personnelle…pas pressée d’ailleurs !).

N’empêche ! Je maintiens ma position. Cela reste un moment important, où l’on peut prendre la parole à tour de rôle, dans une ambiance (généralement) détendue et conviviale, parfois gourmande. Et puis, les repas en famille permettent aux parents d’entendre leurs enfants parler librement de leur journée à l’école, leurs copains, leurs activités, leurs préoccupations, leurs contrariétés… Par exemple, le jeu du plus et du moins est un bon moyen de les faire s’exprimer. Ce temps de pause change des « dépêchez-vous, on va être en retard », « tu as fait tes devoirs ? », « rangez-moi cette chambre ! », « et les dents, elles sont lavées ? », « et le bain, il se vide tout seul ? » etc.

Alors, certes, nos vies professionnelles ne nous permettent pas toujours de vivre ce moment privilégié en famille (horaires tardifs le soir, déplacements, horaires de nuit…). A ces contraintes professionnelles, d’autres raisons tendent à bousculer le repas familial (en vrac) : la télévision, les divorces, le grignotage, une vie sociale bien remplie, etc.
Même si, bonne nouvelle, la France reste le pays le moins touché par la disparition du dîner familial… Et puis, je ne dis pas non plus que les entorses à ce rituel ne sont pas parfois les (très) bienvenues ! (repas en z-amoureux, dîners entre amis, dîners de filles, etc.)

Aller plus loin

■ Jacques Attali sur Public Sénat à propos du repas de famille (vidéo) (mise à jour de 2019 : le lien ne fonctionne plus, mais j’ai trouvé un lien vers son blog où il évoque les repas de famille !)
■ Le dîner des Français : un synchronisme alimentaire qui se maintient de Thibaut de Saint Pol
■ Le repas familial vu par les 10-11 ans, Cahiers de l’Ocha, n°6, Paris, 1996
■ Agate ou les repas de famille, G. Krick, C.G. Mathiew, La Dispute, 1998

3 thoughts on “Le rituel du dîner familial

  1. Intéressant, ce billet ! J’ai bien aimé l’idée des plus ou moins ! À la maison, on a l’habitude de se demander ce que l’on a le plus aimé faire pendant la journée, mais aussi est le plus content d’avoir. Les réponses vont souvent sourire : « moi, je suis contente de vous avoir comme parents ! » De vraies politiciennes en devenir, mais au moins, c’est sincère. !

      

  2. @ Imparfaite-et-alors : bonne idée de demander ce qu’is sont contents d’avoir…si en plus, ils ont la gentillesse de répondre des choses aussi gratifiantes que celles que tu indiques, cela me plait bien :-). Nous ferons le test bientôt !!!

      

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