Autour du travail

Les vrais ressorts de la motivation (2)



Je reviens sur l’un des articles du dossier publié dans Sciences Humaines (évoqué dimanche dernier), celui de Claude Lévy-Leboyer, psychologue du travail et spécialiste de la motivation (cf. sujet déjà abordé dans l’un des mes précédent billets).

Selon elle, les ressorts de la motivation ont évolué. Les gratifications financières restent centrales mais perdent de leur pertinence au profit d’une quête de reconnaissance de ses compétences et de réalisation personnelle.

De plus, l’évolution des conditions de travail notamment le travail en équipe, rend difficile d’identifier la valeur de sa contribution. ‘ »L’orgueil de son métier et de son savoir-faire, fondé sur une réalisation identifiable par soi et par les autres, se fait ainsi de plus en plus rare » écrit-elle.

Ainsi, si les motivations externes restent actives, il faut désormais mobiliser les sources de motivation interne qui correspond non pas au travail effectué, mais au travail en train de se faire. Outre les récompenses au mérite, le travail répond ainsi à 3 besoins :
– le souhait d’évaluer ses compétences en se confrontant à la réalité, de manière à se sentir efficace et à fonder son identité et sa valeur dans la société.
– la volonté de défendre la cohérence de l’image de soi avec ses activités professionnelles, les valeurs de son métier et leur signification,
– le désir profond de contruire l’estime de soi et de la fonder sur ses réalisations professionnelles.

Comment mobiliser cette motivation interne ?
– communiquer sur la vision de l’entreprise, sur la signification du travail, sur sa valeur et son importance, sur les résultats obtenus (résultats individuels et collectifs)
responsabiliser, chaque fois que c’est possible, par la participation aux décisions, par une autonomie accrue, en encourageant les initiatives et les suggestions de tous
créeer des opportunités de développement personnel, grâce à l’identification des compétences de chacun, et au profit que chacun peut titrer des leçons de l’expérience;

La capacité du chef direct à motiver est fondamentale. (cf. ouvrage « Démotiver à coup sûr » de Nicolas Caron et Frédéric Vendeuvre). « Une étude du cabinet Gallup auprès de 105 000 salariés répartis dans 60 pays précise qu’un tiers des cadres démissionnent à cause du comportement de leur chef et leurs auteurs résument ce constat par « on rejoint une entreprise mais on quitte un chef ».

Les auteurs rappellent cependant les difficultés pour ces managers, soumis à une pression croissante, « devant gérer de plus en plus de paradoxes, comme celui d’assurer le court et le long terme selon un même degré d’urgence, ou de faire face à des consignes leur demandant de développer le « capital humain » mais aussi de faire « cravacher leurs gars pour assurer le résultat à court terme ». A ces messages contradictoires, s’ajoutent les nouvelles aspirations de salariés issus de ce que les auteurs appellent « la génération de l’égo », plus soucieuse de ses droits (RTT, vie privée, reconnaissance) que de ses devoirs et des supérieurs désormais davantage préoccupés des résultats trimestriels de l’entreprise que du moral de ses troupes ».

Lorsque j’interroge les gens autour d’eux sur leur travail, la relation avec leur N+1 est effectivement cruciale. Parfois, ce dernier parvient à les mobiliser, à leur donner envie de donner le meilleur d’eux même…et parfois, c’est la catastrophe : aucune écoute, aucune reconnaissance et là, c’est la démotivation assurée, la volonté de ne plus faire que le minimum syndical, l’envie d’aller voir ailleurs, etc.
D’autre part, si le salaire est un élément important de la motivation à rester dans ce poste, d’autres facteurs entrent en ligne de compte : la qualité de l’équipe, l’intérêt et la variété du travail, les possibilités d’évolution, la proximité du lieu de travail par rapport au domicile, le « prestige » de l’entreprise ou du secteur d’activité, la possibilité d’utiliser ses compétences et de les développer, etc.

Et vous, qu’est-ce qui vous motive dans votre traval ? Ou, au contraire, ce qui vous démotive profondément ?

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