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L’autonomie des enfants et des ados : trouver le bon équilibre

Apprendre l’autonomie à ses enfants est une mission éducative évidente. Mais les modalités pour y arriver le sont parfois moins !

C’est à nous, parents, d’apprendre à nos enfants à marcher, à s’habiller, à se laver, à manger, à nager, à faire du vélo, etc. et puis plus tard, à travailler, à se déplacer, à sortir, à mener leur vie…de façon autonome. Pour certains de ces apprentissages vers l’autonomie, l’enfant peut être soit demandeur, soit réfractaire, soit habile, soit maladroit, soit pressé, soit lent…En tant que parent, on essaye de leur apprendre l’autonomie étape par étape. Parfois avec patience, parfois avec impatience (que le parent qui n’a jamais psychoté avec au moins l’un de ses enfants pour qu’il apprenne à faire du vélo sans petites roulettes, lève la main !). Parfois avec confiance, parfois avec appréhension.

Il arrive que certains de ces apprentissages vers l’autonomie soient compliqués, voire douloureux. Pour le parent ou/et pour l’enfant. Il peut y avoir des blocages, des paliers, voire des reculs.

Et puis, il arrive aussi que certains parents soient plus ou moins à l’aise pour laisser leur enfant prendre son autonomie. Certains sont naturellement inquiets, protecteurs, d’autres plus confiants, plus sereins.

Et puis, il n’est pas toujours facile de situer la frontière entre autonomie, liberté, sécurité, indépendance…

A quel âge peut-on laisser son enfant seul prendre son bain, aller chercher le pain, aller à l’école tout seul, rester à la maison sans surveillance d’un adulte ? Prendre le métro ou le train ? Rentrer seul alors qu’il fait nuit ? Avoir accès à Internet et à ses milliers de vidéos ?

Alors, on se renseigne, on demande conseil à ses amis ou à sa famille qui ont des enfants plus grands, on observe son enfant et sa capacité à être autonome (et prudent), on lui demande s’il s’en sent capable, on essaye aussi de taire ses inquiétudes quand on sait que c’est une bonne chose de lâcher la main et de laisser l’enfant ou l’ado se débrouiller sans nous, on tient bon aussi quand on sent que c’est trop tôt…

J’ai l’impression que ce que l’on a connu enfant et son propre caractère sont (les) deux éléments qui influencent beaucoup notre propre façon de faire en tant que parent. De caractère naturellement peu anxieux, je sais que je n’ai pas ressenti trop d’appréhension à les laisser partir en vacances loin de nous ou à les laisser prendre le train tout seul vers 11-12 ans, ou à revenir de l’école (malgré quelques rues à traverser) en primaire. Et je sais que j’ai un peu de mal à comprendre les parents stressés qui posent plein questions lors des réunions d’information pour une classe de mer, de neige ou un camp scout. Y a-t-il un « bon » niveau de protection ? Où se situe l’inconscience, où se situe la responsabilité, où se situe l’hyper-protection ? Comment trouver l’équilibre entre la vigilance et la confiance ? Je n’ai pas la réponse…

Le principal, je pense, est de sentir son enfant ou son ado prêt (ou quasiment prêt) à faire quelque chose tout seul, à « l’accompagner » en lui donnant quelques conseils de prudence. Parfois, malheureusement, on peut se tromper. On se rend compte que cette autonomie accordée l’était peut-être un peu tôt, ou qu’elle n’a pas forcément été utilisée correctement ou de façon suffisamment prudente. Cela peut être formateur, cela peut aussi être un peu inquiétant (surtout à l’adolescence). D’un autre côté, on ne peut pas les protéger de tout, si ? Et puis, cela les fait grandir aussi de faire sans nous, loin de nous, me semble-t-il.

Je suis également consciente qu’il y a des contextes, des environnements qui sont plus ou moins propices à laisser de l’autonomie à ses enfants ou adolescents. Selon que l’on vive dans une grande ville ou à la campagne, dans un quartier plutôt sécurisé ou plutôt dangereux, l’autonomie sera bien évidemment plus ou moins facile à accorder. Laisser son enfant faire du vélo dans un lotissement sans voitures ou à deux pas d’une route super fréquentée, forcément, cela n’a rien à voir !

J’ai aussi l’impression que la société actuelle est très contradictoire sur cette question là : parfois elle a tendance à surprotéger les enfants (par exemple, lorsque je vois toutes les protections dans certains squares autour des jeux pour enfants ou tout ce qu’il est interdit aux instituteurs de faire lors d’une classe de mer, je suis perplexe) et parfois, au contraire, la société a tendance à leur accorder une autonomie très jeune. Nadia Daam avait écrit en 2014 un article intéressant sur ce sujet : Comment nous sommes devenus les Big Brother de nos enfants.

Et puis il y a aussi des mystères : les enfants et les ados sont très autonomes sur des sujets où nous aimerions qu’ils le soient un peu moins et sur d’autres, là où nous serions prêts qu’ils le soient totalement, ils ne se bousculent pas pour l’être (je pense notamment aux tâches domestiques et pour certains, au travail scolaire…). Surprenant, non ? 😉

Et vous ? Est-ce un sujet qui vous préoccupe ou qui vous semble plutôt naturel ? N’hésitez pas à réagir !

One thought on “L’autonomie des enfants et des ados : trouver le bon équilibre

  1. Bonjour Gaëlle, je rejoins parfaitement tes interrogations. En novembre dernier, notre fils de 8 ans devait prendre un traitement médical à midi et hors protocole d’accueil à l’école, point de salut! Par la force des choses, nous avons donc été contraints de le laisser rentrer à la maison tout seul, je rentrais lui faire à manger, repartais et il retournait tout seul à l’école. Nous en avons discuté avec lui, il s’en sentait capable et même si j’étais stressée, ça s’est bien passé. Il est de plus en plus en demande d’autonomie, il veut rester seul à la maison, rentrer seul, ne pas avoir de baby-sitter et en même temps refuse d’avoir plus de responsabilités que son petit frère dans la maison (comme vider le lave-vaisselle, débarrasser la table, ranger…). Du coup le petit fait aussi 🙂

      

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