La rubrique Métier est de retour avec Emilie, administratrice système.
J’ai demandé sur twitter qui avait envie de me parler de son métier. Emilie a répondu présente ! Emilie, 31 ans, est administratrice système de cluster de calcul scientifique. Nous avons échangé par téléphone, pour que je comprenne mieux en quoi consiste son métier 😉
Emilie a un profil atypique. Au départ, elle a fait des petits boulots (serveuse..), puis il y a 6 années, elle décide de se reconvertir. Jusque là, elle n’avait pas de passion particulière pour l’informatique qui lui semblait assez obscur mais elle avait envie de changer de métier. Elle choisit alors un bac pro en micro-informatique et réseaux, installation et maintenance et découvre la grande diversité des métiers de l’informatique. Elle poursuit par un DUT Réseaux et Télécommunications, puis une licence en administration et sécurité des réseaux en alternance. Elle est ensuite recrutée en CDD au sein de la fonction publique. Elle est d’ailleurs en train de passer un concours (grade d’ingénieur d’études) pour être titularisée. (NDLR : depuis la rédaction de cet article, Emilie a réussi ce concours ! Bravo à elle !)
Qu’est-ce que cela veut dire administrateur système et réseaux ?
Emilie me rappelle l’ensemble des services informatiques d’une structure (le service mail, internet, les espaces disques partagés, les sauvegardes, etc.) Elle est donc chargée de la mise en place et de la configuration des différents réseaux de l’entreprise, et garante de leurs performances. » Nous sommes derrière le rideau. On ne voit pas ce que l’on fait, mais c’est grâce à nous que cela marche ! ».
C’est un métier très technique et vaste. Il faut par exemple configurer les services informatiques, en tenant compte des budgets, les maintenir et les faire évoluer en fonction des besoins et des évolutions technologiques. Emilie a des clients à la fois internes et externes.
Il faut bien connaître les systèmes d’exploitations (windows, linux…), les logiciels, les langages de programmation de scripts, des commande système pour automatiser les tâches. « C’est un métier où il faut être curieux. Il ne faut pas avoir peur de ne pas savoir. Dans ces cas là, on explore, on creuse, on enquête pour trouver des solutions ». La communication au sein de l’équipe est alors très importante.
Actuellement, Emilie est administratrice système de cluster de calcul scientifique au CINES (Centre Informatique National de l’Enseignement Supérieur) à Montpellier, au sein d’une équipe d’une vingtaine de personnes. Il y a 3 centres nationaux de calcul scientifique en France : CINES, CEA/TGCC et IDRIS, qui possèdent des supercalculateurs. « J’aide les chercheurs à faire des simulations grâce à des machines très puissantes ».
Sa journée type ? Optimiser le système des environnements de calcul, faire de la veille technologique, monitorer les systèmes. « C’est censé « ronronner » mais leur utilisation intensive et l’évolution des besoins fait qu’on est obligé de les faire évoluer, de les réparer ».
Emilie est également chargée d’approfondir les politiques de sécurité, de gestion et d’accès des fichiers. Il faut également vérifier qu’il n’y a pas d’intrusion. Pour cela, on met en place des pare-feu et des systèmes de détection d’intrusion.
Bref, Emilie fait plein de choses très différentes. « Je ne m’ennuie pas et j’apprends des choses tous les jours ». Il y a un dialogue régulier avec les chercheurs afin de répondre au mieux à leurs besoins. Emilie bénéficie très régulièrement de formations. « L’esprit est vraiment de nous faire monter en compétences de façon permanente ».
En revanche, c’est un métier où il y a pas mal de pression. « C’est un travail très prenant, et il est parfois difficile de décrocher, surtout si on est au sein d’une petite structure. Là, on a beaucoup de travail et on peut être appelé à n’importe quelle heure pour résoudre un incident lié au réseau ». Actuellement, Emilie apprécie son environnement de travail et la taille de l’équipe fait qu’elle a des horaires raisonnables et n’est pas obligée de retravailler lorsqu’elle rentre chez elle le soir. Sa rémunération est un peu moindre que celle qu’elle a pû avoir dans le privé, mais « les 50 jours de congé par an compensent largement cette baisse de salaire ».
Emilie donne également des cours au sein de l’IUT où elle a fait ses études et souhaite approfondir ce domaine.
Emilie indique qu’il y a de nombreuses opportunités dans son métier. « Un administrateur junior peut gagner jusqu’à 2500-3000 euros nets (dans le secteur privé), et s’il a les compétences et la motivation, il peut avoir une évolution professionnelle intéressante ».