Métier

Sophie, traductrice

Sophie_Dinh-2Reprise de la rubrique Métier avec le portrait de Sophie, 43 ans, 3 enfants, traductrice. Merci à elle pour cet échange !

Comment es-tu devenue traductrice ?

Il y a 20 ans, j’avais arrêté de travailler pour m’occuper de mes trois jeunes enfants, mais j’ai eu envie de reprendre des études. Auparavant, j’avais occupé des postes dans le secrétariat. J’ai alors décidé de suivre des études de langues à la fac à Grenoble pendant deux ans. Là, j’ai rencontré un professeur qui était également traducteur et cela a fait tilt. Puis, j’ai passé un concours pour intégrer une école de traduction, l’ESIT, que j’ai réussi. Cela durait 3 ans mais, pour des raisons familiales, j’ai dû arrêter un peu plus tôt. J’ai alors décidé de me lancer comme traductrice indépendante, en anglais et en espagnol (maintenant, je ne fais plus que de l’anglais). Rapidement, j’ai eu la chance de trouver un client dans ma région (Loir et Cher). J’ai également eu la chance de rencontrer un traducteur indépendant expérimenté qui m’a appris toute la pratique et la rigueur nécessaires de ce métier. Dans les années 90, j’ai commencé mon activité en faisant des traductions dans le domaine informatique. J’ai trouvé d’autres clients grâce au bouche à oreille essentiellement. Actuellement, je travaille soit avec des agences de communication ou de traduction soit en direct avec des entreprises.

Le marché de la traduction a un peu évolué depuis que j’ai commencé mais ma pratique aussi. Les clients finaux ont le réflexe des mémoires de traduction. Ces outils permettent de gagner un temps précieux et de réduire les coûts. Cependant, mal utilisés, ils peuvent nuire à la qualité des documents traduits. (NDRL : Sophie avait écrit un billet sur ce sujet).

Aujourd’hui, je me suis spécialisée dans le domaine très particulier de l’orthopédie. Il faut être très précis car mes clients, des fabricants d’implants par exemple, ne peuvent pas se permettre de se tromper !

Pour entretenir mon anglais, je regarde beaucoup de films en VO, je lis également des livres en anglais.

Qu’est-ce qui te plait le plus dans ton métier ?

Tout me plait ! Le statut d’indépendante fait que je n’ai pas de patron à qui je dois rendre des comptes ! Si je veux travailler 80 heures une semaine, puis ensuite, m’offrir 3 jours de break, je peux ! Ce que j’aime également, c’est la diversité des missions qu’il offre. Je peux traduire des notices sur des techniques opératoires puis des articles de magazine. Dans les périodes fastes, je peux même choisir ce que je vais traduire.

Quels sont les points plus négatifs ?

Il y a parfois des tâches moins intéressantes à effectuer, plus compliquées techniquement. Parfois, je suis également confrontée à des mauvais payeurs, mais heureusement cela reste rare. L’isolement aussi a fini par me peser au bout de 15 ans de travail à mon domicile. C’est pour cette raison qu’il y 1 an, j’ai décidé de louer un bureau au sein d’une entreprise qui n’est pas du tout dans le même métier que moi. Cela me permet d’avoir un environnement de travail, d’avoir des horaires de travail et donc de moins mélanger vie pro et vie perso.

Comment perçois-tu les débouchés dans ce métier ?

Je constate qu’il y a de plus en plus de traducteurs indépendants, notamment des jeunes femmes qui voient les avantages de ce statut pour mieux concilier leur vie professionnelle et leur vie familiale. J’en ai moi-même beaucoup profité lorsque mes enfants étaient petits.

As-tu l’impression que le fait d’être une femme a été plutôt un atout ou plutôt un handicap dans ton activité professionnelle ?

Non, je n’ai pas eu l’impression que cela m’a pénalisée. L’orthopédie est un milieu très masculin : être une femme constitue plutôt un moyen de se distinguer !

Quelles sont les qualité à avoir pour exercer ce métier ?

Il faut être rigoureuse, avoir de la discipline, mais c’était des qualités que j’avais déjà avant de faire ce métier. Il faut également avoir la capacité de tirer des conclusions rapidement grâce à des indices, à l’environnement du texte. Parfois je me retrouve face à de grandes phrases obscures, il faut être capable d’en percevoir le sens. Dans la vie courante, cette qualité est également très utile.

Fais-tu partie d’un réseau professionnel ?

Je suis membre d’une association de traducteurs. Il y a une vraie solidarité. C’est très utile pour échanger, pour pouvoir recommander quelqu’un …

Peux-tu nous décrire une journée type ?

C’est très variable. Je commence en général le matin pour une revue de l’actualité du métier. Puis soit je traite les demandes déjà arrivées, soit je fais des devis, un planning. Je dirais que je consacre 70% de mon temps en traduction et 30% pour le reste (comptabilité, etc.).

Je participe également à des congrès pour me former et rencontrer des prospects.

Un conseil pour terminer ?

Lorsque l’on est indépendant, il ne faut pas oublier que l’on est un entrepreneur. Il faut avoir à l’esprit que l’on propose un service, une collaboration : cela veut dire qu’on n’accepte pas n’importe quoi, à n’importe quel tarif !

Sophie tient également un blog.

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