Nouveau témoignage autour de la conciliation vie perso / vie pro avec Magalie, 39 ans, 4 enfants, consultante en communication au sein d’une agence à Bordeaux. Merci à elle pour ce partage !
Peux-tu retracer ton parcours pro et perso en quelques lignes ?
En quelques lignes, c’est compliqué ! C’est un parcours fait de ruptures successives.
J’ai entamé une carrière dans la Com à Paris puis j’ai suivi le père de mes enfants en province où, avec beaucoup d’angélisme et une pointe d’arrogance, je pensais que professionnellement, la Bretagne n’attendait que moi. Et en réalité, pas du tout 😉
Je me suis ensuite destinée à la politique en tant que collaboratrice d’élu puis élue moi-même, et c’est aussi l’époque où sont arrivés les jumeaux, bouleversant un peu plus ma difficile conciliation vie privée-vie pro, suivi d’un nouveau déménagement au gré d’une mutation de leur père.
Nouvelle ville, nouveaux repères à trouver, j’ai participé à la création d’un réseau féminin, j’ai tenté une expérience de reconversion professionnelle et j’ai aussi….divorcé !
Après une expérience de conseil en freelance, me voici avec les 4 fantastiques à Bordeaux où je suis Consultante en concertation et en communication en agence.
As-tu eu le sentiment d’avoir fait des concessions soit dans la sphère pro soit dans la sphère perso/familiale au cours de ton parcours ? Si oui, les regrettes-tu ?
J’ai fait des concessions dans ma vie professionnelle, oui, mais la seule que je regrette amèrement est celle qui a consisté à suivre prioritairement mon ex-mari. Bien sûr, on fait un choix familial. Mais on pense que la vie est immuable, or c’est rarement le cas. Si c’était à refaire, je ne l’aurais pas suivi. Nous aurions vécu à distance…
Tu t’es arrêtée quelques années pour t’occuper de tes 4 enfants. Comment as-tu vécu cette période ?
En réalité, je ne me suis jamais véritablement arrêté. J’ai toujours eu une activité qui, même si elle n’était pas salariée – associative ou en qualité d’élue – m’a permise de ne pas « rester » à la maison. Il y a eu des temps nécessaires (naissance des jumeaux par exemple) mais je n’étais pas du tout épanouie dans ce rôle-là, en tout cas pas dans ce seul rôle.
Tu as déménagé et repris il y a quelque temps un travail à plein temps. Qu’est-ce qui a été le plus difficile ? Le plus satisfaisant ?
Le plus difficile ET à la fois le plus satisfaisant c’est de retrouver la vie de bureau, les collègues ! J’aime travailler en équipe et je suis persuadée que l’on ne progresse qu’en se confrontant à d’autres idées, d’autres savoir-faire. Sinon comment apprendre ? En revanche, il faut aussi retrouver la tolérance et la patience avec les autres (cela dit c’est une compétence acquise avec mes enfants !). Et enfin, le plus dur, c’est de ne plus avoir de temps choisi. La contrainte des horaires de bureau est assez lourde pour moi.
Que représentent pour toi ton métier et plus largement ta vie professionnelle ? Quelles valeurs associes-tu à ton travail ? Cela a-t-il évolué au fil des années ?
D’abord, avoir un métier et être rémunérée comme un homme, pour une femme, reste un instrument de liberté. Je le constate tous les jours et je l’ai vécu intimement. Ce n’est pas du féminisme acharné, c’est un postulat. Pour diverses raisons, souvent sacrificielles, on accepte de perdre cette indépendance-là et l’on se met alors en danger.
J’ai été au début de ma vie professionnelle très ambitieuse. Donc portée par des valeurs de réussite, de travail acharné, de reconnaissance etc. Aujourd’hui, je suis plus pragmatique ! Je recherche un épanouissement personnel dans le travail, ce n’est pas antinomique. Que ce soit les sujets sur lesquels je travaille ou les relations humaines que je noue, j’ai besoin d’être « nourrie » de cela.
Après, toutes mes vies (professionnelles) ont finalement alimenté mon moteur principal : l’envie d’apprendre et de comprendre !
A ton avis, qu’est-ce que les entreprises pourraient/devraient davantage développer pour faciliter la conciliation vie privée / vie pro ?
Je ne sais pas si c’est le rôle de l’entreprise, je m’interroge. Je crois en revanche que c’est la responsabilité de chacun que de poser ses limites (sur les horaires par exemple) tout en en assumant les contraintes (boucler un dossier à la maison), on devrait moins infantiliser les salariés de ce point de vue, mais c’est très lié à la pratique de mon métier et pas forcément transposable partout.
Le fait d’être une femme, a-t-il été plutôt un atout, plutôt un handicap ou ni l’un ni l’autre durant ton parcours pro ?
Ce n’est pas tant d’être femme que de faire des choix qui m’ont été préjudiciables, comme d’être enceinte à un moment visiblement « inopportun » ou suivre le père de mes enfants.
Etre mère de famille nombreuse et rechercher un emploi est aussi une gageure, cela m’a clairement handicapé, on me l’a dit. Ma chance pour ce dernier poste, c’est que la question n’a pas été abordée une seule fois durant le recrutement !
La conciliation vie pro / vie perso, est-ce un sujet dont vous parliez avec ton ex-conjoint ? Et si oui, est-ce que cela donnait parfois lieu à des désaccords ?
Non, ce n’était pas un sujet pour lui. Le sujet c’était sa carrière à lui et ses contraintes étaient prioritaires (horaires, charge de travail etc.) ! On ne peut pas dire que cela donnait lieu à des désaccords car pour des raisons probablement un peu névrotiques docteur, je me suis mise entre parenthèse et j’ai fait des choix « familiaux ». Il avait le plus fort salaire et un poste plus élevé. Voilà.
Par rapport à l’éducation de tes enfants, sur quels points es-tu particulièrement attentive/vigilante ? Quels principes te guident dans cette conciliation travail/enfants ? Quels sont les sujets sur lesquels tu ressens le plus de tensions/frustrations ?
Je suis plus attentive à leur bien-être. Mes choix les impactent fortement, je veux que ce soit des choix concertés, mais au fond c’est quand même moi qui décide.
J’ai de la chance, ils suivent très bien à l’école, je ne m’occupe quasi jamais des devoirs ou ce genre de choses pour lesquelles je n’ai aucune patience, ça tombe bien. Si un jour la question se pose, on verra.
Je n’ai pas de principes à proprement parlé. En semaine, c’est presque « industriel » : être à l’heure le soir et satisfaire leurs besoins primaires ! Le week-end est plus détendu, quoique. Cette année a été particulière, je n’avais pas de vacances avec eux, il me tarde de retrouver ces moments-là.
Dans mon éducation, les enfants participent aux tâches quotidiennes (et encore pas assez à mon goût !) : il y a un tableau excel sur le frigo et tout le monde met la main à la pâte ! Débarrasser la table, vider puis remplir le lave-vaisselle, descendre le linge sale, mais aussi nettoyer leurs sanitaires ! C’est à la fois un principe nécessaire – je ne peux pas gérer cette logistique et travailler de 8h à 19h – et aussi de l’éducation passive, j’ai 3 garçons qui doivent participer autant que leur mère et leur sœur.
Ma plus grande frustration est surtout de ne pas arriver à concilier 4 enfants ! Il forme une troupe, et je profite rarement d’un temps avec chacun d’entre eux. Il me faudrait des temps de qualité en tête-à-tête, et je ne les trouve pas. Et du temps pour moi, rien que pour moi, je n’en ai pas beaucoup non plus. Pour l’instant.
Qu’est-ce qui t’apporte le plus de satisfactions dans le fait de concilier travail et vie de famille nombreuse ? De quoi es-tu la plus fière ? Dirais-tu que tu es plutôt satisfaite ou pas de la façon dont tu concilies actuellement vie pro/ vie perso/vie familiale ?
La vraie satisfaction, c’est que malgré un équilibre précaire, ça roule ! Les enfants sont bien ici avec moi et moi je suis bien dans ma nouvelle vie. J’ai lâché prise sur beaucoup de choses ! Je suis fière de travailler et d’être mère de 4 enfants, et de donner cet exemple à mes enfants et à ma fille en particulier. Je ne suis pas super satisfaite de ma façon de concilier tout ça, je ne suis pas assez organisée, je rêve toutes les nuits de disposer de « fonctions supports » dans ma vie familiale pour gérer mon agenda, mes comptes, le ménage, les repas, les transports… !!! Dès que je le peux, je vais envisager de déléguer un maximum de ces trucs-là !
Comment te projettes-tu d’ici 5 ans ? As-tu des projets ou envies particulières?
Je me projette difficilement car il y a 5 ans je n’aurais jamais imaginé ma vie d’aujourd’hui ! Mais j’ai beaucoup d’envies oui, particulièrement celle de voyager – avec et sans les enfants.
Et pour finir, un conseil ou une devise ou une règle de vie ?
En un mot : Yallah !
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