Nouveau parcours au féminin avec le portrait d’Elena, 30 ans, qui travaille depuis 7 ans au sein de Club Med. J’ai toujours été intriguée par les métiers du tourisme et de l’hôtellerie que j’associe à la fois à des aspects très positifs (voyage, loisirs, découverte, gastronomie, fête, etc.) et à d’autres beaucoup plus contraignants et moins glamour (contraintes et souplesses horaires, mobilité au rythme des saisons touristiques, immense sens du service, être toujours souriant, accueillant, etc.). Ainsi, j’ai eu envie d’interviewer une jeune femme manager qui évoluait dans ce secteur d’activité pour en savoir plus sur son parcours professionnel, ses motivations, ses ambitions et bien sûr la façon dont elle conciliait vie privée / vie perso. Un grand merci à Elena avec qui j’ai longuement échangé par téléphone.
Pouvez-vous nous retracer votre parcours professionnel ?
Italienne d’origine, je suis entrée au Club Med par hasard en 2006 en cherchant un poste qui puisse à la fois me permettre de faire valoir mon diplôme tout en m’offrant l’opportunité de voyager, découvrir de nouvelles cultures et pratiquer des langues étrangères. Je pensais y rester 1 an… cela fait maintenant 7 ans que je suis dans ce groupe ! Auparavant, j’avais obtenu une maîtrise de langues à l’Université en Italie.
La politique de l’entreprise est de changer de village tous les 6 mois (voire 1 an) ! Au cours des 7 dernières années, j’ai pu voyager aux quatre coins du monde de la République Dominicaine à la Sicile en passant par la Suisse et l’Israël. Je parle également trois langues couramment (italien, français, anglais) et je suis capable de tenir une conversation en hébreu, allemand et espagnol.
J’ai également eu la chance d’évoluer assez vite en quelques années, grâce à la confiance et la reconnaissance de mes supérieurs successifs. Après avoir débuté comme G.O au baby-club (4-23 mois) puis au mini-club (4-10 ans), je suis devenue assistante mini-club pendant 3 saisons, avant d’être nommée responsable Mini-Club en 2010. En parallèle de ce poste que j’occupe actuellement au nouveau village italien Pragelato Vialattea, ouvert depuis décembre dernier, je suis actuellement formée pour devenir responsable des loisirs. Mon prochain poste consistera donc à coordonner l’ensemble des activité loisirs d’un village : sport, évènementiel, boutique, excursions, famille et bien-être.
Travailler avec les enfants n’était pas votre vocation, si ?
En Italie, il n’existe pas les mêmes diplômes qu’en France. En effet, pour travailler au Club Med en France, il faut posséder un diplôme dans le domaine de la petite enfance, par exemple un Diplôme d’Etat d’infirmière puéricultrice, un BAFA, etc. M’occuper d’enfants a toujours été une passion pour moi. Pendant mes études, j’étais employée dans une famille de 5 enfants dont je m’occupais de 15h à 20h plus pendant les vacances scolaires. Un pur bonheur !
Il faut toutefois reconnaître que c’est un métier difficile, avec beaucoup de responsabilités. Mais le retour est immédiat : les sourires et la joie d’un enfant constituent la meilleure des récompenses.
L’accueil des enfants joue un rôle capital dans un village Club Med. Les G.O permettent à chacun de profiter de ses vacances en fonction de l’âge et de leur rythme. Enfants et parents sont heureux, ce qui est extrêmement gratifiant.
Quels sont les critères d’évaluation et d’évolution au sein de Club Med ?
Ma première évaluation est effectuée par les clients qui remplissent un questionnaire de satisfaction à l’issue de leur séjour chez nous.
Nous avons également des objectifs fixés par le responsable loisirs et le chef de village, à la fois sur le métier, le comportement ou l’attitude et le management. Nous sommes évalués par rapport à la satisfaction des clients, au développement de notre équipe et enfin, par rapport au développement du business. Même si le Mini-Club n’est pas un centre de profit, nous pouvons vendre des services annexes, tels que le package anniversaire.
Comment concilier vie privée et vie pro avec cette mobilité et le rythme de travail particulier à la vie d’un club village?
Il est effectivement difficile de trouver le bon équilibre, mais je pense que c’est avant tout une question d’habitude et d’expérience. Pour ma part, je suis très liée à ma famille et mes amis. Cependant, j’ai toujours été habituée à la séparation, mon père était footballeur professionnel et donc très souvent absent de la maison. Quant à ma mère, elle a grandi au Ghana et a encore une partie de sa famille là-bas. En ce moment, je suis à 2 heures de chez moi. Cela me permet de voir plus facilement ma famille (j’ai par exemple pu passer les fêtes de Noël avec ma famille et mes amis).
Je suis actuellement célibataire. Cependant, le Club Med a mis en place des aménagements spéciaux pour les salariés en couple, qui sont envoyés dans les mêmes villages. Pour les managers qui ont des enfants, quand ils sont petits, il est facile de les faire garder sur place, et quand ils sont en âge d’être scolarisés, il y a souvent des écoles internationales dans les pays où le Club Med est implanté. Il faut avoir conscience que travailler en village est un réel choix de vie, très enrichissant mais qui exige une organisation rigoureuse. Pour les salariés dans les bureaux, c’est évidemment plus simple.
Le rythme de travail est assez soutenu, le Mini-Club étant ouvert 6 jours sur 7. Mais il y a bien entendu des semaines plus calmes où nous pouvons prendre nos congés. Mais j’adore ce que je fais et ce rythme me convient.
Comment vous projetez-vous dans quelques années ?
J’aimerais bien devenir Chef de village d’ici 4 à 5 ans, même si j’ai peur que le fait de ne plus travailler avec les enfants me manque !
Si ça ne marche pas, j’envisage de m’orienter vers la formation. Le Club Med possède son propre centre de formation à Vittel, où a lieu chaque année le Campus des Talents en novembre (rendez-vous mondial de la formation). La politique RH du Club Med est stimulante et responsabilisante, c’est pourquoi je souhaiterais faire profiter à d’autres des évolutions dont j’ai moi-même bénéficié. J’aime l’idée de faire évoluer et progresser les personnes. J’apprécie tout particulièrement le côté relations humaines et management.
Avez-vous l’impression que le fait d’être une femme est plutôt un atout, un handicap ou ni l’un ni l’autre au sein de Club Med ?
Au-delà du genre, ce sont les qualités et les compétences professionnelles que le Club Med encourage à développer. Mais j’ai toutefois le sentiment que la priorité est encore donnée aux hommes pour devenir Chef de village. Peut-être savent-ils mieux s’imposer et saisir les opportunités quand elles se présentent. En tant que femme, je m’applique à mieux gérer ma sensibilité et mon émotivité, qui sont des qualités à double tranchant.
Un petit mot pour conclure ?
Je suis complètement épanouie et heureuse dans mon travail. Si je devais choisir le souvenir le plus marquant de ces dernières années, je dirais que j’ai vécu des choses extraordinaires à Punta Cana, où j’ai été accueillie très chaleureusement par les haïtiens et les dominicains, avec qui je suis encore en contact.
Photo : copyright Club Med (je précise qu’il ne s’agit pas d’un portrait d’Elena)