Sur les conseils d’une amie, je me suis amusée à lire le Guide des Bécébranchés (Editions de l’Archipel, mai 2009, 19,95 euros).
Le sujet ?
« Les BCBG (« bon chic bon genre ») du 3ème millénaire.
Aristos ou juste de bonne famille, fauchés ou « pétés de thunes », ils habitent aussi bien le XIIe arrondissement de Paris que le 9-4, se retrouvent entre eux au Club Med comme autrefois au Mouleau ou aux Portes-en-Ré, ont jeté aux orties tailleurs pastel, mocassins à glands et pulls jacquard… »
Qui sont-ils ? Où travaillent-ils ? Où partent-ils en vacances ? Que font leurs enfants comme activités et dans quelles écoles vont-ils ? Quels sports pratiquent-ils ? Quelle culture les attire ?
Quel look adoptent-ils ? Que mangent-ils ? Quelles voitures ont-ils ? Quelles sont leurs valeurs, leurs croyances, leurs idées politiques ? Où peut-on les croiser ? Comment rejoindre ce groupe social ? En gros, un scanner complet !
Cela se veut à la fois étude anthropologique, sociologique mais traitée sur le monde humoristique. Le livre est (joliment) illustré par Inès Lacaille. A la fin, on trouve une galerie de portraits pour bien distinguer les personnes qui le sont de celles qui ne le sont pas vraiment ou pas du tout. Et pour terminer, un questionnaire pour auto-évaluer son propre degré de bécébranchitude !
Selon les auteurs, « les néo-BCBG ont une touche de modernité, d’audace, de largeur d’esprit et de « connexions » (aux technologies et aux grands de ce monde) que leurs ancêtres des années 80 n’avaient pas. Ils sont plus ouverts, plus divers. Ni bobos ni nonos, un chouïa chalala voire chabada, tendance « tradi » ou minets, bref, ils sont plus cool ».
C’est comment ? : plutôt drôle et mordant. L’ouvrage balaye tous les aspects de la vie personnelle et professionnelle de ce groupe social, avec un réel sens du détail et de l’anecdote. Juste (forcément il a été écrit par des bécébranchés !), mais avec un petit côté « je suis bécébranché mais je ne l’assume pas totalement » qui m’a parfois un peu agacée.
Un regret
J’ai contacté l’auteur principal via Facebook pour qu’il réponde à quelques questions pour compléter ce billet. Mais en vain !!… malgré leur branchitude affirmée et beaucoup de mails pour me dire de contacter l’un puis l’autre auteur… Et moi, qui croyais naïvement que la réactivité et la courtoisie étaient de valeurs des bécébranchés. Bon, je rigole (n’empêche que…!).
Conclusion
Sympa à lire pendant les vacances !
C’est normal que les auteurs ne vous aient pas répondu: comme ils ont inventé les « anecdotes » de toutes pièces, ils n’ont aucun intérêt à creuser la question avec vous!
Moi ça m’a vraiment déçue de constater qu’on ne peut pas écrire un livre soi-disant d’étude, sur la société d’aujourd’hui, sans se sentir obligé de fantasmer et de raconter n’importe quoi. Pourquoi pas juste la vérité? …mais c’est dommage, la vérité est nettement moins intéressante, donc se vend moins bien. Encore un bel exemple de la non-littérature qu’on trouve en rayon en ce moment.
Emilie