Que deviennent-elles (ils) ?

Parcours au fil du temps : Clothilde

chatclothildeAprès Isabelle et , c’est au tour de Clothilde de donner de ses nouvelles.

Clothilde, 42 ans, 2 enfants, a témoigné à 3 reprises : témoignage en 2009, témoignage en 2013, témoignage en 2014. Elle est cadre dans une administration territoriale à Toulouse. Elle gère également un gite. Lors de son dernier témoignage, côté personnel, son divorce avait été prononcé, côté professionnel, Clothilde travaillait beaucoup et continuait à se poser pas mal de questions concernant son évolution professionnelle. Elle souhaitait repasser en octobre 2015 le concours d’administrateur territorial. Je lui laisse la parole ! (avec une photo de son chat « qui tient une place dans ma recherche de quiétude dans le tumulte ! »).

Depuis votre dernier témoignage, comment votre situation personnelle et professionnelle a-t-elle évolué ?

Lors de notre dernier point, je disais que j’avais décidé de repasser le concours d’administrateur territorial (raté deux fois à l’oral). Ce serait donc ma dernière tentative puisqu’on ne peut le présenter que trois fois, une sorte de Va-tout, ça passe ou ça casse. J’ai donc passé les tests de sélection du centre de formation de la fonction publique pour intégrer une formation assez costaud sur un an. J’y suis allée et repartie, comme d’habitude démoralisée et finalement j’ai été reçue aux tests. J’ai donc passé un mois de vacances très studieuses puisque il fallait rendre des copies pour le 15 aout. Je dois avouer que rincée par une année intense au boulot avec accroissement de mon champ d’action, un gite à faire tourner, j’étais épuisée et devant ma copie pendant 5 longues d’heures d’affilées alors que les copains parlaient piscine et barbecue, je me suis demandée ce que je faisais là. J’ai renvoyé mes copies et les premières notes, plutôt bonnes qui ont suivies, m’ont donné un coup de fouet au moral et à la motivation.
Et puis, le truc que l’on n’attend pas. Votre patron qui vous demande de passer le voir un lundi soir à 18h et vous propose d’intégrer son cabinet. En précisant que ça peut être pour très vite ou à moyen terme, il ne sait pas encore. En 3 secondes, montre en main, vous dites un grand Oui. Parce que la hiérarchie administrative vous pèse, parce qu’il vous dit que vous n’êtes pas faite pour être administrateur, parce que vous vous ennueyerez dans des taches administratives ou dans du management. Parce qu’il sait trouver les mots, vous oubliez les contraintes matérielles et géographiques, et vous foncez, sans même parler salaire.
Le lendemain, il vous annonce que ce ne sera pas du moyen terme mais que vous commencez le lundi qui suit !
En 48h, j’ai changé de vie professionnelle. Les surprises ne s’arrêtaient pas là. Vous êtes désormais en charge du tourisme, de la culture et de la coopération décentralisée qui vous amène donc à voyager. Un champ d’action qui vous séduit et enfin vous faites ce que vous aimez : de la politique et  de l’écriture. A 42 ans, vous vous asseyez et vous vous dites : j’ai la vie professionnelle dont j’ai toujours rêvé ! C’est aussi simple que cela ! Et puis, un jour vous apprenez que ce qui a fait la différence dans ce recrutement, c’est votre page FB que lisait votre président et qui l’a séduite ! Donc oui FB peut être utile même si désormais cela implique une gestion raisonnée de cet espace pour éviter le faux pas !

Votre équilibre vie perso / vie pro a-t-il été modifié ? En quoi  ? En mieux, en moins bien ?

 Quand j’ai dit oui, – la rapidité a même étonné mon interlocuteur qui pensait que j’allais lui demander un temps de réflexion, sauf que l’on ne réflechit pas quand on vous propose ce que vous avez rêvé que l’on vous propose pendant des années !-, je n’ai pas pensé aux conséquences. Ma fille venait de rentrer au lycée à Toulouse, mon fils continuait le collège et moi, je partais travailler à Carcassonne avec des déplacements fréquents. Autrement dit, nous allions devoir organiser notre vie avec 100 km de distance !  La nuit qui a suivi, je n’ai pas beaucoup dormi entre excitation et sensation d’avoir sauté dans le vide sans parachute ni matelas en bas ! Heureusement, mes parents habitent à côté de chez moi. Ils prennent en charge mon fils, ma fille part en même temps que moi le matin. Et le soir, ce sont mes parents ou moi qui assurent la logistique des bus, des activités. J’arrive toujours à faire tourner la maison, disons que tout le monde y met du sien et excuse les petits défauts ! J’ai même pu conserver les trois séances de sport par semaine qui me sont indispensables pour déconnecter et relacher la pression. Je fais un travail que j’adore et comme me dit ma fille, cela se voit ! Je pars travailler avec 1 heure de déplacement matin et soir contre 15 mn avant, heureuse et sereine. Le soir, nous sommes souvent connectés entre les membres du Cabinet par messagerie, mais c’est toujours positif parce que l’équipe travaille bien ensemble.

Je n’ai jamais eu de plan de carrière mais j’ai saisi les opportunités quand elles se présentaient et surtout je crois que quand on est pas bien quelque part, il faut se mettre en dynamique. Pour moi, ce fut de présenter à nouveau le concours, j’ai eu la sensation de relever la tête, le reste est venu.

Et d’ici 1 ou 2 ans, comment vous projetez-vous ? Quelle articulation vie privée / vie pro aimeriez-vous bien atteindre ? Avez-vous des projets précis ?

Je ne me projette pas, j’espère être toujours dans ce boulot tant il me convient. Pour le concours, je ne sais pas si je le présenterai. Ma formation a été ajournée à ma demande, je peux la réengager à la rentrée, mais je ne suis plus sure d’en avoir envie, si je le passe, ce ne sera que par défi personnel, pas pour les postes qu’il pourrait m’ouvrir. Ma fille passera le bac, je ne sais pas ce que la vie me réserve, pour l’instant, je la trouve très généreuse…

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