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Quand les membres du couple ne jouent pas la même partition…

Lorsque l’on discute avec un couple du thème de la conciliation vie privée / vie professionnelle, il est fréquent que l’homme et la femme ne la vivent ni ne la ressentent de la même façon. En effet, si les couples sont de plus en plus bi-actifs, il reste assez rare que les deux membres aient une activité professionnelle équivalente. Souvent l’un des
deux (l’homme généralement, mais pas toujours) a une activité professionnelle plus prenante, tandis que l’autre, tout en étant également actif, est davantage impliqué dans la vie familiale.
C’est un constat, nullement une généralisation ou un jugement. Bien sûr, il existe aussi des couples où l’homme et la femme sont investis de façon équivalente dans leur vie professionnelle et familiale. Mais ce n’est pas mon sujet du jour.

Il arrive également qu’au sein du couple, le « déséquilibre » soit plus ou moins prononcé, plus ou moins volontaire : temps partiel pour l’un, temps complet pour l’autre, congé parental pour l’un, période de chômage ou inactivité de l’un en raison de l’expatriation ou d’une mobilité géographique de l’autre, sortie temporaire du marché du travail pour se consacrer aux enfants, reprise d’études ou formation continue, etc.

Dans ces situations de déséquilibre (là encore dans le mot déséquilibre, il n’y a aucun jugement de valeur), lorsque l’homme et la femme ne sont pas impliqués pareillement dans la vie professionnelle et dans la vie personnelle/familiale, il me semble que l’on n’est pas toujours suffisamment attentif à l’importance du dialogue et de la communication.

En effet, cette différence peut créer des tensions et surtout, des incompréhensions mutuelles : difficultés réelles à se mettre à la place de l’autre, à comprendre ses soucis, professionnels ou familiaux, son éventuelle lassitude ou saturation par rapport à ses responsabilités professionnelles ou parentales, ses (in)satisfactions…

Il est également possible que l’un s’épanouisse davantage que l’autre. Là aussi, il faut souligner l’importance d’en parler, de dire ce que l’on ressent de la façon la plus honnête possible, d’exprimer la façon dont on aimerait que les choses évoluent (dire si l’on aimerait que sa vie professionnelle (ou familiale) prenne moins (ou plus) de place), dont on aimerait équilibrer vie privée/vie familiale/vie professionnelle.

Sans ce dialogue, cette communication, le risque est grand d’évoluer dans deux sphères très différentes où il devient de plus en plus difficile de se rejoindre, de partager. Je lis régulièrement quelques blogs (féminins pour la plupart) qui témoignent de ce fossé, parfois difficile à vivre, à expliquer. De leur côté, j’imagine que certains hommes aimeraient parfois davantage exprimer et partager leurs soucis professionnels, la pression qui pèse sur eux et leur envie d’avoir plus de temps à consacrer à leur vie personnelle et familiale.
L’inverse existe également (femme avec une vie professionnelle sous pression, homme moins sous pression par exemple indépendant, travaillant de chez lui, etc.).

Lorsque les membres d’un couple ne jouent pas la même partition, le dialogue sur la façon dont chacun vit et se positionne par rapport à la conciliation vie privée / vie professionnelle me semble plus que jamais nécessaire et utile pour tout le monde.

Et vous, comment vivez-vous cette éventuelle partition différente ? En parlez-vous facilement ou pas ?

5 thoughts on “Quand les membres du couple ne jouent pas la même partition…

  1. Mon mari et moi avons un metier equivalent: tous les deux a temps plein dans l’informatique. Situation donc relativement équilibrée.

    Depuis juin dernier, j’ai trouvé un travail près de chez nous tandis que mon mari a 2h30 de transport par jour. Il a donc été tout à fait naturel que je m’occupe de notre fils matin et soir
    puisque je n’avais pas tout ce temps de transport.

    En septembre, j’ai voulu m’inscrire à une activité sportive mais mon mari n’était pas sur de pouvoir être rentré à 19h tous les mardi. Puis mon fils a commencé à marcher tout seul et à ne plus
    vouloir rentrer à la maison (même sous la pluie en plein hiver), je le ramenais donc tous les soirs à bout de bras en l’entendant hurler.

    J’ai fini par en parler à mon mari, lui disant que j’avais beau travailler à côté, je voulais aussi m’impliquer dans mon travail et pouvoir de temps en temps rester aux réunions qui finissent
    tard (elles sont très rares mais ça arrive) et d’autre part, avoir un peu de temps rien que pour moi, sans avoir à assurer toute la logistique de la soirée. Nous nous sommes donc mis d’accord
    pour qu’il aille chercher notre fils 3 soirs; 1 semaine sur 2.

      

  2. Pour avoir parlé de cette différence de ressenti avec mon mari et dans notre situation très personnelle, cela vient du fait que lui s’investit plus que son père ne le faisant dans la vie
    familiale mais moi de mon côté je m’investis moins que ne le faisait ma mère. Il se sent donc -beaucoup- plus impliqué et moi je me sens -un peu- coupable. Le problème n’est pas ce que l’on
    décide mais le référentiel auquel on se compare !! 

     

      

  3. Merci beaucoup à toutes les deux pour votre témoignage qui montre bien l’importance de discuter de tout cela pour apaiser ou désamorcer les éventuelles
    frustrations/incompréhensions. La remarque de Marie sur le référentiel me semble très juste et très intéressante à creuser !

      

  4. Mon mari ne travaille plus depuis 2 ans pour accompagner notre aîné (4 ans ) qui lutte contre une leucémie. J’ai de mon coté un travail dur, avec beaucoup de pression et un temps de travail
    conséquent alors que notre plan initial était que je passe à 4/5ème. Pour l’instant la lutte contre la maladie prend toute la place, au détriment du dialogue et de la projection vers
    l’avenir, mais je m’inquiète pour l’après. Je ne crois pas que nous retrouverons une vie « normale ». Il faudra réinventer une autrevie et pour cela il faudra, retrouver le chemin de la
    discussion.

    C’est un excellent sujet et je pense que le point critique est le ressenti de chacun et non pas que les faits objectifs

      

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