nouveau bac 2021
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Alors ce nouveau bac, version 2021 ?

© -slav-

Depuis quelques semaines, cela s’agite pas mal dans les médias et sur les réseaux sociaux autour du nouveau bac général. Pour ceux qui ne le savent pas encore, les lycéens en voie générale, aujourd’hui en première, inaugurent un nouveau bac. Ce qui fait d’ailleurs l’appellation bac 2021 légèrement incorrecte, puisqu’il commence dès cette année 2020, mais bref, passons ! Disons que ceux qui seront diplômés en juin 2021, seront les premiers à être titulaires du nouveau bac.

En gros, les filières ES, S ou L n’existent plus. A la place, un tronc commun (français, enseignement scientifique, histoire-géo, langues étrangères, sport…) et des spécialités à choisir parmi 12 choix (à raison de 3 en première et de 2 en terminale. 4 heures par semaine et par spécialité en première et 6 heures par semaine et par spécialité en terminale). Autre nouveauté : le bac ne repose plus exclusivement sur les épreuves terminales (en première, français, voire sciences pour les littéraires, et en terminale, les autres matières), mais durant les années de première et de terminale, des épreuves dites communes (E3C) qui comptent, le contrôle continu également pris en compte, sans oublier des épreuves terminales (on conserve le français en première, et en terminale, la philosophie, les 2 spécialités – mais dès le mois de mars – et un grand oral dont on ne sait pas encore grand-chose).

A noter que tous les lycées n’ont pas pu proposer toutes les spécialités. Par ailleurs, beaucoup ont proposé des menus fixes, ce qui restreignait également la liberté de l’élève. Par exemple, dans le lycée de ma fille, 10 menus au choix, dont 8 avec la spécialité maths. Les deux autres comprenaient obligatoirement la spécialité langues étrangères. Donc mieux valait être fort soit en maths, soit en langues…

Quelques remarques :

  • la difficulté de passer de 3 à 2 spécialités entre la première et la terminale. Qu’abandonner comme spécialité ? Est-ce que cela va me pénaliser pour les études que je souhaite faire (sachant qu’en général, en première, peu de lycéens sont fixés sur les études qu’ils ont envie de faire). Faut-il abandonner celle où l’élève a les moins bonnes notes (réflexion stratégique mais qui peut être court-termiste) ? Et si je garde ces deux spécialités, est-ce que cela tiendra la route lors de la moulinette Parcours Sup et des attendus des formations demandées ?
  • l’impression pour les élèves, à partir de janvier, d’être un peu en permanence sur le grill, avec ces épreuves communes, qui s’étalent entre janvier et mars puis de nouveau entre avril et mai, et ensuite, ils vont enchaîner avec le français. Conséquence visible, à mes yeux : le français, sur lequel était porté une attention soutenue en première, n’est plus la matière forte de cette année. Étant littéraire et estimant qu’une très bonne maîtrise du français et une bonne culture littéraire sont de véritables atouts, cela me chagrine un peu…
  • concernant les spécialités, l’objectif affiché de JM Blanquer, est de relever le niveau, de muscler le contenu des programmes. A priori, je ne peux qu’y être favorable. Mais dans les faits, les heures de cours n’ayant pas augmenté (au contraire, les dotations horaires par matière ne cessent de baisser depuis des années), cela me paraît difficilement atteignable. Et je ne parle pas de cette année, où, dans le lycée de ma fille, les heures de cours manquants (en raison de stages multiples des profs pour apprendre à maîtriser cette réforme et des grèves) pénalisent lourdement les lycéens. Je pense qu’elle a facilement perdu 20 à 30% des heures de cours de français, maths, etc. Et lorsque je regarde le contenu des cours de français, et de certaines de ses spécialités, ce n’est pas flagrant, flagrant, les progrès (sauf peut-être dans la spé maths)…Mais bon, attendons quelques années…Surtout, je pense que l’urgence, c’est de redonner aux élèves des cours structurés, construits, solides et non pas des activités de tous genres où ce sont aux élèves d’aboutir aux cours (auxquels, en général, ils n’aboutissent pas vraiment…). Certains professeurs délivrent de bons cours, d’autres non. Il faut le dire !
  • concernant ces fameuses épreuves communes de contrôle continu (E3C), j’ai l’impression qu’il y a de sacrés cafouillages. Sujets qui fuitent (donc rupture claire du principe d’équité), sujets arrivés très tardivement, conditions de passage de ces épreuves parfois acrobatiques, durée des épreuves étrange (seulement 2 heures en histoire-géographie, donc 1 heure dans chaque matière pour rédiger à chaque fois un commentaire ou une dissertation argumentée… est-on sûr d’aller faire plus de réflexion et de recul ?), etc. Bref, pas l’idéal. Et je ne parle pas de la notation de ces E3C qui semble terriblement complexe et totalement ubuesque pour les professeurs.
  • et sinon, une dernière remarque, mais pas directement liée au nouveau bac : je constate que de plus en plus souvent, mes enfants découvrent leurs notes via Pronote (logiciel en ligne de vie scolaire, accessible aux parents et aux élèves) et non plus en classe, avec leur professeur qui rend les copies avec un petit commentaire. Je trouve cela très dommage de découvrir sa note ainsi, froidement, sans contexte, sans introduction du professeur. Et autre constat : de plus en plus de professeurs ne corrigent plus les devoirs. C’est à dire qu’ils rendent les copies, mais ne passent pas de temps à faire un corrigé. Ou moins, pourraient-ils distribuer un corrigé type, non ? (je précise : tous les professeurs ne font pas ainsi, mais trop déjà, à mon goût).
  • en conclusion, ce n’est pas demain, que je serais réconciliée avec l’Éducation nationale, et que je serais rassurée sur le fait que son déclin (commencé il y a plus de 30 ans) est en bonne voie de redressement…et le malaise de plus en plus fort des enseignants, la baisse inexorable de candidats au Capes ne sont pas des éléments aptes à avoir confiance dans l’avenir.

Au final, difficile de dire aujourd’hui, si ce nouveau bac sera mieux ou moins bien que le précédent. Ce qui est certain, c’est que nos enfants (et les professeurs), ont un peu (voire beaucoup) l’impression d’essuyer les plâtres et de ne pas être toujours bien préparés.

Et vous, si vous êtes également concerné, qu’en pensez-vous ?

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