Autour du travail

Conciliation vie perso /vie pro : de qui et de quoi parle-t-on ?

Lorsque l’on évoque la thématique vie professionnelle / vie personnelle, on pense spontanément aux mères de famille !! Si, si, moi la première (normal aussi dans un sens, puisque j’en suis une ).

 Pourquoi ?

Parce que ce sont pour les femmes ayant des enfants que cela serait le plus difficile ou plus exactement le plus complexe.

Difficile quand elles n’ont pas le choix (mères solo notamment)
Et complexe, quand elles ont le choix. Complexe et positif dans le sens où cela signifie qu’elles ont à la fois une vie professionnelle et une vie personnelle/familiale. Complexe et plus négatif dans le sens où elles ont souvent l’impression de faire des concessions dans un sens ou dans l’autre (ou du moins davantage que les hommes).

Et cela devient très complexe, quand elles veulent avoir une carrière professionnelle soutenue et intense…

Cependant, cette thématique ne concerne pas que les femmes mères de famille. J’en suis bien consciente !

Elle touche également les personnes ou les couples sans enfant, les hommes pères de famille qui ont à coeur de s’investir à la fois dans leur vie professionnelle et familiale, les personnes qui ont une passion (musique, sport, théâtre, etc.), celles qui souhaitent s’investir dans la sphère associative ou politique, celles qui souhaitent avoir du temps pour s’occuper d’un parent âgé ou malade. Bref, beaucoup de monde !

Et je peux tout à fait comprendre que toutes ces personnes soient un peu énervées, agacées ou frustrées lorsque les mesures visant à favoriser  la conciliation vie privée / vie professionnelle soient perçues comme s’adressant en priorité, voire exclusivement aux
mères de famille. Une personne célibataire ou en couple peut avoir envie de prendre un 4/5ème ou faire passer le message que ce n’est pas parce qu’elle n’a pas d’enfant, que ses horaires sont malléables à merci… 

N’empêche que cette thématique reste, me semble-t-il, surtout une problématique féminine et maternelle…pour maintes raisons, à la fois objectives et subjectives.

Ensuite de quoi parle-t-on lorsque l’on évoque cette problématique ? A quelles difficultés renvoie-t-elle ?

– être confronté à une gestion du temps stressante, fatigante…?

– avoir des horaires fluctuants, décalés, du soir, du WE ?

– la difficulté de reprendre une activité professionnelle après une pause ?

– le sentiment que la vie professionnelle « bouffe » toute notre énergie ?

– la difficulté d’instaurer des barrières temporelles et psychologiques entre les 2 univers  ?

– le sentiment d’avoir une vie professionnelle (ou familiale) jugée insatisfaisante/défaillante ? 

– la difficulté de trouver un mode de garde pour son (ses) enfant(s) sécurisant et raisonnable économique ?

– constater une disponibilité temporelle et mentale défaillante vis-à-vis de son couple, de ses enfants ?

– la difficulté d’équilibrer au sein du couple les envies et les besoins pros et persos ?

– ne pas assurer de façon satisfaisante ambitions professionnelles et responsabilités familiales ?

– la difficulté à passer d’un univers à l’autre ? d’une temporalité à une autre ?

– le sentiment de devoir choisir ?  ou au contraire, le sentiment de ne pas pouvoir choisir ?

– l’impression que quelqu’un en pâtit  (soi-même, son conjoint, ses enfants…) ?

– ou encore celle d’être trop exigeant ?

On le voit, pour chacun d’entre nous, les questions soulevées et les difficultés qui vont avec ne sont pas les mêmes…ce qui peut expliquer que les solutions soient complexes à mettre en place.  

Vos réactions et commentaires sont les bienvenus !

17 thoughts on “Conciliation vie perso /vie pro : de qui et de quoi parle-t-on ?

  1. il me semble justement que faire passer les entreprises de la problèmatique méres de famille à celle de la parentalité est un enjeu essentiel

      

  2. @ Olympe :  merci de ton passage ! je suis tout à fait d’accord avec toi pour dire que la notion de parentalité n’est pas l’apanage des femmes ! Et que
    les responsabilités parentales relèvent aussi bien des mères que des pères. C’est un aspect important, cependant il me semble que l’on ne peut pas réduire les difficultés et donc les
    solutions à un meilleur partage entre hommes et femmes et à une meilleure prise en compte par les entreprises de la parentalité. 

      

  3. Et oui, il n’y a pas que les mamans qui rêvent de passer moins de temps au boulot et plus de temps avec leurs enfants, les papas aussi. J’en connais un très très bien qui voudrait être plus dispo
    et plus en forme pour passer plus de temps avec ses garçons. Quand un des parents (myself en l’occurence) a eu l’opportunité de moins travailler pour se rendre plus disponible, c’est l’autre qui
    doit avoir un boulot plus prenant pour rapporter un salaire suffisant pour la tribu. Mais ne nous plaignons pas, nous sommes 2 et avons un toit sur la tête.

      

  4. Je pense que la problématique ne sera pas résolue par des politiques uniques. C’est l’ensemble de diverses solutions proposées qui pourront permettre à tout un chacun de faire cette conciliation
    et de trouver ses propres solutions.

      

  5. @ Babsgirl : tu as tout à fait raison de rappeler que certains hommes pères de famille aimeraient bien avoir un peu moins de pression professionnelle sur
    leurs épaules…! 

    @ Véronique : « trouver ses propres solutions », je suis d’accord avec cette expression. On peut (et doit) mettre des mesures en place mais aussi trouver en
    nous les solutions, les bons équilibres.

      

  6. Dans mon métier où il y a des gardes de WE et de nuit, c’est vrais que certain(e)s collègues râlent quand nous faisons passer nos impératifs de mères de famille avant: « Tu sais, moi aussi, j’ai
    une vie privée ». « Ouais. N’empêche que toi, ta vie privée, c’est ton chat, c’est quand même pas pareil! »

      

  7. Je suis en phase avec Olympe quant on parle de passer des problématiques de maternité à celles de la parentalité. En revanche, même si je comprends bien que les parents ne sont pas les seuls à
    devoir gérer la conciliation vie prof/vie perso, je ne mettrais pas sur le même plan les gens qui ont une passion et ceux qui ont des enfants. Certes, on choisit d’avoir des enfants. Mais c’est
    aussi un choix qui bénéficie à l’humanité (si si 🙂 ) ; or être passionné de musique est une affaire plus strictement personnelle. Donc ok pour qu’on cherche à concilier globalement et pour tous
    les vies personnelles et professionnelles, mais je trouve normal de développer d’abord des idées/solutions pour la parentalité.

      

  8. Je suis d’accord, qu’il est plus difficile de concilier vie perso et pro lorsque l’on a des enfants. Pour autant, favoriser les uns plutôt que les autres ne me semble pas juste…

    Pauvre idéaliste que je suis, je considère que nous devrions tous pouvoir choisir notre façon de travailler, quelle que soit notre situation familiale… En fait, ce que je pense au fond c’est
    que le travail est une aliénation qui nous prive beaucoup trop de notre liberté… Mais, j’ai beau dire ça, je n’ai pas de solution à apporter, je fais juste un constat, probablement inutile…

    J’ai une solution pour moi : finir mon contrat et tout faire pour ne plus avoir à subir les contraintes imposées par d’autres et notamment un patron. Travailler oui, mais pas dans n’importe
    quelles conditions et pas pour d’autres. Ma solution est bien individualiste, je le sais et je sais aussi que tout le monde ne peut pas la partager… et puis nous n’avons pas tous les mêmes
    besoins…

    Mais là je crois que je suis hors-sujet,

      

  9. Bravo pour le post !!

    Même si je l’avoue j’ai du mal à entendre que la conciliation vie perso/vie pros’adresse particulièrement aux mères !

     car la vie perso c l’intimité, les amis, les parents, la lecture, la solitude même

    On peut souhaiter avir plus de temsp libre pour ne rien faire ou faire autre chose que bosser ou elever ses enfants non???

     

      

  10. @ As de Trèfle : moi aussi, cela me paraît logique de donner la priorité aux mères de famille( et tu as raison un chat a moins besoin d’une présence
    qu’un enfant )  mais je peux également comprendre que les personnes qui n’en ont pas râlent un peu…d’un
    autre côté, cela leur laisse du temps libre des jours où ils peuvent faire des choses plus tranquillement (moins de cohue dans les magasins ou moins de queue dans les musées, etc.). Et
    parfois vivre un peu en décalé est pas si désagréable que cela, surtout lorsque l’on n’a pas de contraintes familiales.

    @ Malla : c’est difficile de « hiérarchiser » des choses si  différentes sur des plans en fait…mais je pense qu’une passion peut être aussi
    prenante qu’un enfant. Après tout est question de choix de vie, d’investissement…En tant que parent, bien sûr, que j’ai envie que l’on prenne en compte cette dimension et que l’on mette en
    place des choses pour favoriser la parentalité en entreprise, mais d’un autre côté, je comprends aussi que l’on puisse faire d’autres choix, de prendre d’autres responsabilités, d’autres
    engagements et que l’on ait envie de bénéficier d’une meilleure conciliation vie privée / vie pro.

    @ Blyg : tout d’abord bienvenue ici ! peu importe si tu es hors-sujet ou pas ! c’est « amusant » car je viens d’écrire un billet sur le fait que le travail
    peut être libérateur (et non pas forcément aliénant). Une personne disait l’inverse de toi, que pour elle, le travail lui permettait de structurer un peu une liberté qui ne lui était pas bonne
    (rester chez elle à ruminer). Comme quoi, les perceptions sont parfois très subjectives et très personnelles ! Et j’espère vraiment que tu parviendras à trouver le modèle qui te
    convient, la forme de travail qui te correspond…

    @ Martin : bienvenue également !! (chouette des nouveaux lecteurs qui s’expriment)  et merci pour ton commentaire. En tant qu’individu, je vois bien sûr
    le fait d’être parent comme un critère important dans la thématique conciliation vie privée / vie pro mais je comprends parfaitement et je respecte totalement que d’autres personnes ne voient pas
    les mêmes sous le même angle que moi ! (cf. ma réponse à Malla). En tout cas tu as raison de souligner qu’il y a plein d’autres choses tout aussi respectables que d’élever des enfants (même si
    reconnais-le c’est quand même ‘achement fort, non ?

      

  11. La conciliation devrait concerner les deux sexes.
    Mais ne concerne que les femmes depuis la fin du 18ème siècle parce que philosophes, écrivains et politiques ont tenté de limiter la parentalité à la seule fonction féminine en lui faisant
    assumer le package total de l’éducation et des soins nourriciers. Et que cette charge n’a jamais été remise en cause par les femmes et plus particulièrement jamais par les bourgeoises qui avaient
    été les premières à la suite des injonctions de JJ Rousseau, à adopter ce mode de vie.

    Il en résulte aujourd’hui 3 situations:

    – des femmes actives professionnellement (mais avec des postes et salaires modestes) qui font majoritairement une double journée de travail et qui bornent l’éducation enfantine à l’achat de
    plaisirs et à une fonction nourricière et de logement pour leur progéniture, laissant à l’école le soin d’éduquer réellement les enfants. (la fonction parentale au plan éducatif n’intéresse
    qu’une minorité et le temps manque pour arriver à tout faire)

    – des femmes bourgeoises (fonctionnaires, cadres, cadres sup) qui ont les moyens (de par un statut professionnel et social aisé) de payer suffisamment de personnel pour assurer une éducation à
    leurs enfants ou qui s’y investissent totalement en reprenant une vie au foyer façon mère des années 50 car conjoint ayant largement les moyens financiers de faire vivre la famille. Et qui
    souhaitent imposer un salaire parental et une adaptation des entreprises éventuelles.

    – des femmes précaires professionnellement (de plus en plus nombreuses dans des petits jobs, CDD, contrats d’usages, intermittentes du spectacle, qui cumulent plusieurs jobs en même temps) qui
    même en couple, repoussent l’idée d’avoir un enfant d’année en année car pas de stabilité suffisante ni financière ni professionnelle pour pouvoir cumuler travail, garde des enfants et gestion
    ménagère.

     

    Et pour les trois situations, des conjoints relativement absents:

    -jobs trop prenants

    – considèrent que l’éducation relève uniquement des femmes et n’y trouvent aucun intérêt sauf pour affirmer une normalité sociale, un statut vis à vis d’autres hommes.

    – ne veulent vivre avec leurs enfants que l’aspect ludique, le reste n’est que corvée répétitive et inintéressante (donc travail des femmes).

    Les plus présents étant ceux qui ont véritablement envie de s’engager au plan parental et éducatif (ça ne concerne hélas qu’une infime minorité d’hommes en France) et surtout ceux qui peuvent
    financièrement assurer un confort de vie matériel et ont une activité professionnelle soit cadre sup à horaires flexibles, soit profession libérale.

    On ne peut donc se baser sur une minorité d’hommes pour parler de conciliation dans le milieu du travail.

    Tant que les femmes ne se révolteront pas contre l’irresponsabilité sexuelle, contraceptive et parentale des hommes (qui est majoritaire) et qu’il n’y aura pas une majorité de femmes à des postes
    pro intéressants et financièrement rentables, il ne pourra pas y avoir de prise en compte des entreprises encore trop majoritairement gérées et administrées par des hommes ou des femmes qui
    visent plus un retour au foyer avec salaire maternel qu’un partage des tâches et des responsabilités.

    La période est difficile et peu propice: précarité, licenciements, chômage massif pour les deux sexes. Politiques de droite et d’extrême-droite depuis 15 ans qui poussent plus les femmes à
    retourner au foyer que de revendiquer une égalité de droits au travail et à la maison.

      

  12. @ Muse : merci pour ton point de vue très complet et très intéressant mais avec lequel je ne suis pas tout à fait d’accord  mais c’est justement cela qui permet de débattre ! Globalement, je te trouve bien sévère et un peu pessimiste. Cependant,
    j
    e constate comme toi cette tendance à déléguer les tâches éducatives, soit auprès de l’école soit auprès de personnes extérieures,
    par manque de temps et/ou par manque d’envie. Il suffit d’ailleurs de lire des blogs de profs ou d’instits pour comprendre qu’il existe effectivement des manques réels…Mais ces manques ne sont
    pas forcément liés au fait que les parents travaillent ou pas. On le sait aussi.

    D’autre part, j’ai l’impression (mais peut-être puis-je me tromper) qu’il y a une valorisation très forte de l’engagement dans la sphère professionnelle et
    une pression très forte dans le monde du travail, et que tout cela se fait au détriment de la sphère familiale et de la disponibilité physique et mentale que l’on peut consacrer à son couple
    ou à ses enfants. On assiste à une certaine dévalorisation/désengagement des responsabilités parentales.  Enfin, c’est mon impression. D’ailleurs, je crois que je vais lancer
    un débat là-dessus prochainement .

    Quant à l’implication des hommes dans la sphère domestique et parentale, c’est complexe. Car elle peut prendre de nombreuses formes. Même si globalement, les études indiquent qu’ils y consacrent
    beaucoup moins de temps et d’énergie que les femmes ! Après il faut savoir quel équilibre a mis en place chaque couple, volontairement ou involontairement. De quel façon il exerce leur rôle de
    père, quel modèle transmettent-ils, etc ?

    Dernier point : je pense que l’on trouve des pères soucieux de nouer des relations de qualité avec leurs enfants tout en ayant à coeur leurs rôle éducatif
    dans toutes les catégories sociales et dans tous les milieux. Et des pères peu présents, voire démissionnaires également partout !

      

  13. Ce n’est pas la demande pro qui est de plus en plus forte il me semble, Gaëlle, c’est le besoin de gagner deux salaires pour pouvoir vivre décemment qui domine dans la plupart des cas. C’est ce
    qui stresse je pense la plupart des couples ainsi que la peur du chômage ( peur de plus en plus forte ces dernières années à mesure de l’aggravation de la crise et du surendettement des ménages).
    Rares sont les familles qui vivent correctement avec un seul salaire et même confortablement autrement qu’à crédit avec deux salaires (stagnation des rémunérations depuis des années alors que
    coût de la vie ne cesse d’augmenter et prestations sociales de diminuer) .

    Les divorces nombreux montrent qu’il est impossible de vivre avec un seul salaire pour élever un ou plusieurs enfants. Cela met une pression sur chaque adulte et encore plus sur les femmes.
    D’autant que l’éducation semble n’être qu’une fonction féminine (depuis les injonctions rousseauistes du 18ème siècle).

    Après cette nécessité de gagner son pain, simplement de survivre, l’éducation enfantine parait bien secondaire au niveau des préoccupations des adultes. Qu’ils soient deux ou en solo.

    Parce que majoritairement et depuis des siècles, les parents n’ont quasiment jamais été impliqués au plan éducatif. Seulement au plan nourricier.

    Les pauvres mettaient au travail leurs enfants autrefois dès l’âge de 3-4 ans en manufacture, gardiennage de vaches, de moutons, comme commissionnaires, petites mains en usine…l’entreprise
    faisait l’éducation enfantine. L’enfant devait être rentable très tôt pour ses parents pour contribuer à sa propre survie.

    Et chez les riches, les enfants étaient pris en charge par les nourrices mercenaires, puis si survivants à ce régime, élevés par les domestiques, la gouvernante, le précepteur, le pensionnat, le
    couvent jusqu’à la rentabilité adulte: carrière militaire ou écclésiastique ou politique pour les garçons, beau mariage pour les filles.

    Le rapport parents-enfants a toujours été finalement très restreint et uniquement nourricier. Et ça n’a guère changé depuis l’ère de l’école pour tous. Les parents ont juste transféré la
    responsabilité éducative qu’ils avaient confié à l’entreprise et à des structures extérieures ou à la domesticité, sur l’école.

    Pour cela aussi qu’il y a une forme de pression très forte des parents sur les enseignants. Nous devons leur rendre des enfants éduqués et socialement valorisants. Si ce n’est pas le cas, tout
    est de notre faute. L’éducation ne relève pas de leur responsabilité. Juste la fonction nourricière et locative et loisirs.

    Pour que les parents s’impliquent, il faudrait qu’ils aient à gagner quelque chose financièrement. La gratuité d’investissement et surtout en ces temps difficiles au plan économique, n’attire
    plus les gens. Il faut une carotte conséquente. Qui n’est pas offerte ni par le monde du travail ni par la société, ni par aucun gouvernement. Alors la société, les gouvernants, les économistes,
    les religions, les grands groupes financiers tentent de décourager les femmes de travailler pour leur faire endosser la totalité de la charge ménagère et éducative. Parce qu’ils considèrent que
    finalement avec une bonne dose de culpabilité, les femmes retourneront au foyer sans trop broncher, gratuitement et ainsi il y aura écomie de prise en charge sociale, économique et politique des
    enfants.

    Donc on précarise les salariés et spécialement les femmes pour les faire rester à la maison comme autrefois.

    Mais ce calcul politique et économique est mauvais car lorsqu’il n’y a pas de recours extérieur au plan éducatif, les femmes ne font plus d’enfants. Elles préfèrent depuis plusieurs décennies
    déjà s’émanciper économiquement à se sacrifier financièrement et professionnellement pour leurs enfants.

    Parce qu’elles constatent qu’un seul salaire ne suffit plus pour vivre décemment.

    Qu’un couple sur deux divorce et sur ces divorces, la charge éducative et nourricière est majoritairement féminine alors que la précarité économique est maximale dès lors qu’une femme travaille.

    Donc le calcul est vite fait. Pas de boulot stable si enfants, pas de quoi vivre décemment, donc recul de la natalité dans tous les pays qui n’ont pas de structure éducative et sociale extérieure
    pour palier à l’absence parentale liée à une activité économique.

    L’entreprise qui autrefois « éduquait » les enfants en les faisant travailler en lieu et place d’éducation scolaire, n’a plus ce rôle. On ne peut donc lui demander de tenir compte des
    responsabilités éducatives des salariés puisqu’elle n’y aurait aucun intérêt (pas de force de travail supplémentaire, pas de rentabilité supplémentaire, pas non plus d’exploitation potentielle de
    main-d’oeuvre gratuite). Au-delà du fait qu’une majorité d’entreprises est encore dirigée par des hommes désintéressés des responsabilités parentales mais plus préoccupés par leur pouvoir et
    leurs bénéfices, il n’y a jamais eu de vocation d’éducation de la part du monde du travail. Tout a toujours été orienté par la rentabilité. Pas sur la dimension humaine.

    La prise en charge de la dimension parentale ne peut donc relever que d’un combat syndical. Et non comme une possible orientation d’entreprise.

      

  14. @ Muse : alors, alors, par quoi commencer pour réagir à tes propos ? (encore une fois, j’apprécie beaucoup tes longs commentaires et tes analyses même si je
    je ne les partage pas toutes !). Je crois tout simplement que je vais prendre un peu de temps pour te répondre car tu abordes plein de sujets…et je reviens !!

      

  15. Très intéressant ton billet ainsi que les commentaires qui ont suivi. Très riches.

    Voici mon point de vue sur cette question d’articulation vie professionnelle – vie personnelle :

    Dans une entreprise qui souhaite mettre en place une politique travail – famille, l’idée est d’ouvrir le champs des possible et de
    donc de s’intéresser plus globalement à l’articulation vie professionnelle – vie personnelle.

    Cela permet ainsi de ne pas exclure les salariés non parents. D’ailleurs, c’est ce qu’a choisi l’entreprise Alstom quand elle a négocié avec les partenaires sociaux. En effet, Alstom est la
    première entreprise en France à avoir conclu un accord concernant l’équilibre travail & vie privée :
    http://www.travailler-mieux.gouv.fr/IMG/pdf/Alstom-accord-travail-vie-privee.pdf

    Dans cet accord, les thématiques suivantes sont traitées :
    – vie professionnelle et solidarité familiale,
    – aménagement du temps de travail pour difficultés personnelles,
    – mesures spécifiques en faveur de la parentalité,
    – interruptions de carrières, cotisation retraite et évolution professionnelle.

    Ainsi la parentalité fait partie intégrante d’une politique d’articulation des temps de vie en entreprise.

      

  16. @Gaëlle : l’accord a été signé en juillet 2009 pour une durée de 2 ans. Le bilan se fera donc en 2011 🙂 Le fait d’affecter une durée à un accord est assez novateur car cela permet de se fixer
    des jalons dans le temps et d’en tirer des conclusions.

    Ce serait intéressant effectivement d’en savoir plus sur les suites de cet accord. Que se passe-t-il réellement sur le terrain ?

      

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