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I comme Imperfection

lettrineIAujourd’hui, Corinne nous propose une nouvelle définition pour le dictionnaire collaboratif de la conciliation vie perso / vie pro avec I comme Imperfection. Parce que concilier vie privée et vie pro passe aussi par l’acceptation d’une certaine imperfection, une concession nécessaire qui permet de disposer de plus de temps à consacrer à des choses réellement importantes.

Vous pouvez retrouver Corinne sur ses deux (très chouette) blogs : Les Nouveaux Audacieux et Versailles in my Pocket.

I comme Imperfection

Mesdames, Mesdemoiselles, cessez de vouloir tout faire parfaitement : non seulement c’est ennuyeux, mais en plus, ça vous mine. Relax. Apprenez à lâcher prise. Le monde peut parfois tourner sans vous (un peu), la vie ne s’arrête pas si vous ne repassez pas vos draps et votre intérieur ne doit pas forcément ressembler à un numéro de Elle Décoration.

 

Je suis frappée de voir à quel point, alors que nous sommes en 2014, de nombreuses femmes que je côtoie se noient dans des exigences d’un autre âge. Nos mères et grands-mères, bien souvent, étaient femmes au foyer et il était attendu d’elles une maison nickel, le repassage de tout le linge, des petits plats mitonnés tous les soirs, etc. Monsieur revenait du travail et mettait les pieds sous la table, sans se poser aucune question d’intendance. Aujourd’hui, s’il semble que certains hommes n’ont pas encore réalisé que nous avions changé d’époque, certaines femmes continuent également à se mettre la pression toutes seules, à s’imposer des contraintes hallucinantes. Pour parler clair, elles travaillent tout autant que leur compagnon mais en plus, elles veulent être des maîtresses de maison à l’ancienne et se fixent des objectifs intenables.

 

En conséquence, combien de fois ai-je vu ou entendu des amies se plaindre de leur sort (dans les dîners, sur les réseaux sociaux)! Elles déplorent devoir assumer seules le tas énorme de repassage tandis que leur moitié et leurs enfants se détendent. Elles se plaignent de l’exigence de leurs ados quant à leur linge, qu’il faut laver chaque jour et leur rendre repassé (on croit rêver). Elles se rendent esclaves du ménage et de la cuisine au quotidien, tandis que parfois, le WE lorsque des amis viennent dîner, c’est Monsieur qui se met aux fourneaux et récolte la gloire pour ses prouesses culinaires…

 

Ma question est : pourquoi ? Je ne comprends pas ce masochisme rampant et je dois ajouter qu’il provoque chez moi un agacement assez intense. Depuis toujours, j’ai refusé ces diktats. Si souvent c’est bien moi qui décide des moments où l’on programme les choses (le ménage, les courses), j’ai toujours mis mon entourage à contribution et tout le monde a toujours trouvé ça normal. Pour l’heure, pas d’aide ménagère à la maison : mon mari repasse ses chemises et mes ados font de même avec leur linge, quand c’est nécessaire. Lorsque nous nous attaquons à la poussière, mon homme empoigne l’aspirateur et moi les gants et la javel. Un soir sur deux en moyenne, c’est lui qui cuisine. Mes (grands) enfants sont censés tenir leur chambre propre (pas facile, mais on est tenace et on finit par y arriver). Si je n’ai vraiment pas envie de récurer les sanitaires, je sous-traite à un de mes ados qui ainsi apprend à nettoyer une maison. Enfin, si je continue à prendre en charge l’aspect supermarché (par commodité car étant freelance, j’y vais en semaine, aux heures creuses), le WE nous allons en revanche au marché ensemble, mon homme et moi. Ce type d’organisation où tout le monde met la main à la pâte permet de répartir les « corvées » de façon indolore et libère du temps…que l’on peut consacrer à partager des moments vraiment qualitatifs, sans qu’aucun membre de la famille n’ait l’impression d’avoir à tout assumer.

 

Alors, oui, je le reconnais, chez moi tout le linge ne passe pas par la centrale vapeur : de nombreux vêtements sont pliés et rangés directement, sans plus de chichi. Mais sincèrement, quand il s’agit d’une petite culotte ou d’un t-shirt, où est le problème ? Mon appartement n’est pas toujours impeccable, et parfois, le soir, on dîne très simplement de riz, de légumes frais et de fruits (mais jamais de plats cuisinés industriels).

 

Mesdames, si votre conjoint ne comprend pas cela, c’est qu’il a été mal habitué par sa mère (ça arrive), mais aussi par vous-même, qui auriez dû mettre les pendules à l’heure dès le départ. Si vos enfants sont récalcitrants, tenez-bon et dites-vous que vous leur rendez service en les faisant participer à la vie de la maison. A vous de dire « pouce » et de redéfinir les règles, un peu de fermeté, que diable ! Vous verrez que c’est possible et que l’on peut vivre très heureuse en étant une femme d’intérieur imparfaite.

One thought on “I comme Imperfection

  1. Ah, moi j’aime bien repasser et c’est l’injonction « légumes frais et jamais de plats cuisinés industriels » que je ressens comme un diktat.

    Mais quand on parle « pression », « contraintes », « objectifs » je pense surtout à la sphère du travail…

      

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