Que deviennent-elles (ils) ?

Parcours au fil du temps : Kalindéa

La rubrique Au fil du temps reprend du service !

Pour ceux et celles qui ne la connaissent pas encore, cette rubrique permet de suivre au fil des années les personnes qui ont témoigné sur En Aparté. Il s’agit de savoir si leur situation personnelle et/ou professionnelle a évolué, si leur conciliation s’est modifiée et enfin, comment se projettent-elles d’ici un an ou deux.

Certaines personnes m’ont envoyé un petit mail pour  me dire qu’il n’y avait pas grand-chose de neuf. C’est le cas de Véronique (consultante en lactation à Paris, 2 enfants), d’Emmanuel (chef de projet en ingénierie industrielle en Bretagne, 4 enfants, toujours célibataire géographique), de Sylvie (maquettiste PAO à Montpellier, 2 enfants) et de Florence (écrivain public et biographe, Tarn). Merci à eux et rendez-vous en 2015 ! D’autres ne m’ont pas encore répondu mais j’espère que cela ne saurait tarder 😉

DSCN0449_modifié-1Aujourd’hui, voici des nouvelles de Kalindéa, 37 ans, médecin généraliste en province, 4 enfants qui avait témoigné en mai 2013 et qui était alors pas totalement satisfaire de la façon dont elle conciliait son travail et sa vie personnelle et familiale. (je vous invite également à la retrouver sur son blog).

Depuis votre dernier témoignage, comment votre situation personnelle et professionnelle a-t-elle évolué ? 

Comme j’en parlais dans ce billet sur mon blog, j’ai décidé de prendre les choses en mains pour trouver un meilleur équilibre.

Après mes congés d’été, j’ai donc modifié mes horaires de travail: je consulte les lundis mardis et jeudis de 8h30 à 10h30 (en fin de matinée, je vais voir mes patients âgés à domicile), et de 14h à 18h30, ainsi que le vendredi de 8h30 à 12h30 et toujours un samedi matin sur deux. 

J’ai fixé une heure de dernière consultation, et je me suis libérée le mercredi toute la journée. Et ça change tout.

Je dépose les filles à l’école le matin en allant au cabinet, je mange à la maison avec elles le midi, et je les ramène à l’école à 13h30 en retournant au cabinet. Je ne suis pas plus présente le soir, car finalement je prends encore assez souvent une ou deux consultations supplémentaires après « la dernière consultation », ou bien je fais de la paperasse puisqu’il faut bien que ce soit fait à un moment ou à un autre. Mais je suis moins épuisée, je me sens moins submergée et dépassée par la demande de soins.

Certains patients ne sont pas contents, certains sont partis parce que ce qu’ils voulaient c’est avoir un médecin disponible tard le soir. D’autres parce qu’ils veulent un médecin disponible le mercredi, jour où ils ne travaillent pas et en profitent  pour programmer le vaccin ou la visite pour le sport des enfants… D’autres parce qu’ils veulent un médecin qui consulte tous les jours… Tant pis… Comme je le dis à certains patients qui m’interrogent sur ma nouvelle organisation « je comprends que ça n’arrange pas tout le monde, mais j’ai décidé de faire passer mes intérêts avant ceux des autres ». La plupart du temps, la réponse est « vous avez bien raison, docteur, les années qui passent, on ne les rattrape pas. » J’ai de chouettes patients ^^

D’autre part, j’ai commencé en novembre une formation qui je l’espère me permettra d’effectuer une reconversion professionnelle… Il est trop tôt pour en dire plus, mais je place beaucoup d’espoirs dans ce projet pour avoir une (encore) meilleure qualité de vie.

Votre équilibre vie perso / vie pro a-t-il été modifié ? En quoi ? En mieux, en moins bien ?

Oui, mon équilibre a été modifié : en mieux !

Sur le plan professionnel, j’arrive à gérer un volume de consultations plus important, avec une meilleure maitrise de mon planning, et beaucoup moins de stress.

Sur le plan familial, je n’ai pas réglé mon problème de retour relativement tardif, mais je ne suis plus constamment triste et épuisée, ce qui est appréciable pour tout le monde. Je râle toujours parce que tout n’est pas parfait, mais je sais me réjouir régulièrement des avantages dont je bénéficie en terme de qualité de vie.

Et être disponible le mercredi, quand on a des enfants, c’est vraiment un luxe que je savoure chaque semaine (même s’il prend souvent des allures de marathon!)

Et d’ici un an ou deux, comment vous projetez-vous ? Quelle articulation vie privée / vie pro aimeriez-vous bien atteindre ? Avez-vous des projets précis ?

En commençant ma formation, j’espérais pouvoir dévisser ma plaque en septembre 2015 pour me lancer dans ma nouvelle activité. Ça coïncidait avec le probable départ en retraite de mon associé, et c’était juste parfait.

Aujourd’hui, j’ai des doutes quant à la faisabilité de mon projet à si brève échéance. Il me faudra sans doute 1 ou 2 années supplémentaires pour être opérationnelle, et peut-être faire une transition pendant laquelle j’exercerais les 2 activités en parallèle…

Heureusement, je ne ressens plus ce dévissage comme une urgence vitale… Il m’arrive même de me dire que si mon associé trouve un successeur avec lequel je m’entends bien, si on trouve un terrain d’entente pour une vraie association (pas comme maintenant…), peut-être que je pourrais continuer la médecine générale… 

Ceci dit, j’aimerais vraiment être plus présente pour la scolarité et l’éducation au quotidien de mes 2 plus jeunes filles que je ne l’ai été pour les aînées… Superviser les devoirs, pouvoir aller aux réunions à l’école, accompagner des sorties, pourquoi pas m’investir en tant que parent d’élève… Leur proposer des activités extra-scolaires après l’école… C’est tout un univers qui ne m’est pas accessible actuellement du fait de mes horaires, et que je rêve de conquérir d’une manière ou d’une autre… Je ne sais pas encore laquelle !

En tout cas, je ne m’interdis aucune possibilité, je suis en chemin, je verrais bien où il me mène…

2 thoughts on “Parcours au fil du temps : Kalindéa

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