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Les réseaux féminins : pourquoi en faire partie ? (1/2)

81JhtHio7eL__AA1500_Les réseaux féminins ne cessent de se multiplier et rares sont les grandes entreprises à ne pas avoir le sien, sans oublier les réseaux féminins par école, par profession, par loisirs, par ville, etc.

Dès 2007, Emmanuelle Gagliardi avait publié aux Editions du Cherche Midi le premier guide sur les clubs et réseaux féminins avec 200 réseaux présentés, une nouvelle édition de ce guide Réseaux féminins sort le 28 mars aux Editions Eyrolles avec cette fois-ci 400 réseaux présentés. Belle croissance ! J’avais déjà rédigé un billet sur ce sujet à la suite du Forum de la Mixité où étaient présents un certain nombre de ces réseaux féminins.

Je fais moi-même partie depuis un an et demi d’un de ces réseaux, Ell’à Brest, réseau de femmes cadres du Finistère. Je vous parlerai de cette expérience dans le prochain billet. J’ai eu envie de recueillir des témoignages de femmes qui sont membres d’un réseau féminin pour savoir ce que cela leur apporte au niveau personnel et professionnel. Merci à celles qui m’ont envoyé leur témoignage. Un deuxième billet est d’ores et déjà prévu avec d’autres témoignages. Si vous souhaitez apporter le vôtre, n’hésitez pas à me contacter (via Facebook, Twitter ou par mail -rubrique contact tout en bas ou en utilisant les commentaires)

Sylvie alias Oelita (que vous pouvez retrouver sur Listolabo)

« Je suis créatrice et éditrice de sites web, et je travaille seule, chez moi. Je fais partie de Dirigeantes actives 77, une association féminine ET locale (du 77, donc), mais très diverse sur ses métiers (agences de communication, d’informatique, indépendantes dans le bien-être comme le massage, décoratrices, coiffeuses, dirigeantes de TPE, coachs… ). J’y suis depuis juin 2012. L’association organise régulièrement des déjeuners et des dîners pour discuter entre adhérentes (une fois par mois), et également des ateliers thématiques. Elle dispose d’un forum web assez actif, et où l’asso relaie beaucoup d’infos pratiques sur les événements de la région (manifestations, concours). Elle tient des stands d’information sur les salons locaux, aussi, et c’est comme ça que je les ai connues. Elle a organisé pendant 2 ans des formations « Femmes leaders, osez entreprendre (FLOE) » avec un fonds européen. J’ai suivi cette formation, de 3 jours et demi répartis sur 4 mois, et c’est ainsi que j’ai pu vraiment rencontrer d’autres membres de façon approfondie, et tisser des liens assez forts. L’association me permet de sortir régulièrement de chez moi, de faire des rencontres très variées, de me dynamiser en échangeant des idées sur tous les domaines de l’entrepreunariat. Quasi toutes les femmes que j’y ai rencontrées sont vraiment accueillantes, et super dynamiques. Elles correspondent bien à mon profil personnel  plutôt 35 à 50 ans (j’en ai 46), qui ont été salariées, qui ont des enfants (petits ou grands), qui habitent dans ma région et qui ont les mêmes besoins que moi ! Toutes sont en train  de monter leur affaire, ou l’ont fait il y a moins de 3 ans, donc les problématiques sont vraiment communes. On partage une certaine expérience de la vie, en fait, et de préoccupations professionnelles standard. Suite à la formation FLOE, certaines des formatrices ont lancé des ateliers de « co-développement » et je fais partie de l’un d’eux. Je crois là aussi que c’est plus facile de le faire entre femmes, car on doit parler de soi de façon assez intime, de ses peurs, de ses freins (même si cela concerne des projets pro !), et chercher ensemble des idées, des actions à mener. Cela me booste vraiment.

Une année, j’avais essayé une association féminine spéciale web, parisienne (GirlzInWeb), mais je n’avais pas trop accroché. J’y ai fait quelques rencontres très sympas, mais globalement, c’était un peu trop loin de chez moi pour les événements, à des horaires peu pratiques (le soir, alors que j’ai une vie de famille à ce moment-là, et que je suis disponible la journée). C’était un peu trop « jeune » pour moi, et très orienté marketing ou graphisme : un public plutôt « geekette » qui ne me correspond pas du tout, car le web n’est pas un truc « nouveau » pour moi, et j’ai plus d’expérience que la plupart des adhérentes. Bref, pas les mêmes attentes, donc ça ne collait pas.

J’ai également approché mon association d’anciens élèves de Centrale Paris, qui a une antenne Centrale au féminin qui essaye de se relancer. Mais je ne me suis pas retrouvée dans le profils, ni les dispos, encore une fois, des autres membres, qui sont toutes des salariées (ce que j’ai été pendant plus de 20 ans moi aussi mais j’ai l’impression que c’était il y a un siècle, maintenant !).

J’ai réseauté dans des clubs non féminins : twunch, café des community managers… où je me sentais aussi à l’aise que dans des réseau féminins : j’ai fait des études fortement masculines donc j’ai l’habitude. Mais cela restait des relations assez superficielles : on parle de son projet pour le faire connaître avant tout, pas pour se faire des amis ou discuter de sa vie dans sa globalité. Or, je suis assez attachée à cet aspect global, je n’aime pas cloisonner complètement vie pro et vie perso, je pense que les deux aspects s’enrichissent mutuellement (et mon site ListoLabo est très orienté vie perso, aussi… ). Je trouve qu’une associtation féminine est plus encline à ce type d’échanges. C’est aussi une association où l’entraide est encore plus forte, je crois, car les femmes ont parfois l’habitude d’être un peu mises de côté, et reconnaissent aussi beaucoup plus facilement que les hommes leurs points faibles : elles demandent de l’aide sans complexe, finalement ! et donnent la leur sans compter non plus ! Les hommes échangent beaucoup plus leurs cartes de visite que des infos sur leurs enfants et leur conciliation vie pro et perso, c’est certain. Même si j’ai aussi parlé de problèmes de crèches lors du dernier Wordcamp parisien avec d’autres développeurs WordPress 🙂

Réseau féminin ou mixte, je crois que le principal c’est de trouver des profils similaires au sien, en terme d’expérience surtout, de besoins, et de proximité.

Karen (que vous pouvez retrouver sur son site et sur son blog) :

«  J’ai adhéré en 2012 à l’association BPW : Business Professional Women. Créée en 1930, BPW France, fédération française de Business and Professional Women, est affiliée à BPW Europe et BPW International. Elle est présente sur tout le territoire au travers de clubs locaux et d’adhérentes individuelles. BPW France a pour ambition une participation égalitaire de femmes et d’hommes aux postes décisionnaires, une égalité des rémunérations hommes/femmes à des postes équivalents et une meilleure représentation des femmes dans la création d’entreprise et dans la vie publique.

Comment ai-je connu BPW ? C’est grâce en fait à mon activité de conseil sur les sujets de l’articulation vie professionnelle – vie personnelle. En effet, j’ai participé en mars 2012 à une réunion concernant les dessous de la parentalité en entreprise. Cycle de réunions qui a ensuite donné lieu à un livre blanc sur le sujet, présenté à l’ONU sur les pratiques françaises en matière d’égalité professionnelle femmes-hommes.

Ce que j’ai vraiment apprécié c’est la portée des actions de BPW, l’impression de faire bouger à mon niveau la société sur la thématique de la parentalité en entreprise. C’est vrai que les apports professionnels et personnels se confondent du coup.

Ce que j’aime aussi c’est la proximité avec les membres de BPW et le fait que les événements ne soient pas fermés aux personnes extérieures – hommes ou femmes d’ailleurs. Les hommes sont les bienvenus mais ne peuvent pas devenir membre du fait des statuts de BPW. »

Marie-Noëlle (que vous pouvez retrouver sur son site)

« Je suis thérapeute, spécialiste du plaisir féminin et de l’effet source des femmes fontaines. Passionnée par mon sujet, j’ai créé Secret de fontaine … L’Art d’apprivoiser son corps. Rencontrer les Mampreneurs (du Languedoc-Roussillon) fut déterminant pour le démarrage de mon activité. En effet, elles furent les premières, lors d’un Mamcafé à écouter la présentation de mon projet et leur accueil, leur enthousiasme me confirmèrent que j’étais bien sur mon chemin de femme entrepreneur. Je les ai rejointes en adhérant à l’association dès le début d’année et depuis je peux ainsi bénéficier des ateliers et surtout du réseau d’entraide. Que ce soit pour une relecture d’un communiqué de presse, pour un conseil sur l’INPI, ou sur une question de maman pour son enfant : elles sont là, présentes et disponibles. Maintenant elles m’aident à développer mon activité comme des ambassadrices du Secret de fontaine et réciproquement je contribue à leur projet… ».

Agathe (que vous pouvez retrouver sur son site)

« J’ai rejoint le réseau Entrepreneur’ielles, qui est un réseau local sur Aix-Marseille, depuis début janvier. L’adhésion est de 60€ / an, donc assez abordable il me semble (pour les entreprises de moins d’un an, c’est 120 € pour les autres). Ce réseau regroupe des femmes entrepreneurs de la région, pour échanger sur nos problématiques communes, et aussi juste voir un peu du monde parfois (car beaucoup d’entre nous travaillent seules). Nous avons un déjeuner mensuel, des apéros réguliers, une soirée trimestrielle et des ateliers divers en petits groupes. Personnellement j’ai trouvé dans le réseau des filles super, et chaque rencontre me rebooste totalement. Outre les déjeuners et apéros avec tout le réseau, je participe à un atelier « démarche commerciale » : nous sommes un groupe d’une dizaine à nous retrouver chez l’une ou l’autre tous les 15 jours, et au sein duquel nous travaillons sur les problématiques commerciales de chacune. C’est très formateur, on se rend compte que c’est beaucoup plus facile d’aider les autres que de construire un plan commercial pour soi-même, mais au final ça fait évoluer tout le monde. Il y a dans le réseau des femmes de tout niveau d’expérience, dans des secteurs très différents. Les plus expérimentées (adhérentes « ielles ») accompagnent les créatrices (adhérentes « start »). Pour les créatrices je pense que faire partie d’un réseau, c’est aussi une manière de tester son « pitch », ses idées, son positionnement, etc… auprès de personnes à l’écoute. A côté de ça, j’envisage de rejoindre un réseau national (voire international) également, plus pour l’aspect réseau justement (parce que chez Entrepreneur’ielles ce n’est pas l’intérêt premier) ».

Isabelle (que vous pouvez retrouver sur son blog)

« Je fais partie du réseau féminin du groupe Caisse des dépôts depuis l’automne dernier. J’y trouve des groupes de réflexion mettant en scène des femmes provenant d’horizons professionnels différents, des informations et actualités sur la promotion des femmes, des conférences et des rencontres en petit groupe très enrichissantes. A venir très bientôt du mentoring… de belles choses en perspective encore ».
A suivre les témoignages de Sophie, de Christine, d’Isabelle Sthémer , de moi-même, etc. (et pourquoi pas, de vous ? ;-).

12 thoughts on “Les réseaux féminins : pourquoi en faire partie ? (1/2)

  1. Bonjour

    merci pour cet article très intéressant !

    je serai ravie d’apporter mon témoignage ayant moi-même lancé un réseau féminin de créatrices du fait-main il y a 2 ans
    à bientôt !

      

  2. Bonjour Gaëlle.

    Je suis responsable du réseau des femmes de mon entreprise. Encore aujourd’hui, les femmes ne se rendent pas compte qu’elles se ferment de nombreuses portes en restant bosser comme des folles à leur bureau, manger sur le pouce devant l’ordi et rentrer vite fait chercher les enfants le soir. Il faut se décloisonner. En faisant partie de ce réseau et en en étant aujourd’hui la responsable, j’ai rencontré de nombreuses personnes exceptionnelles avec qui je n’aurais jamais parlé de part mon métier dans l’entreprise.

    Nous avons beaucoup de remarques comme quoi ces réseaux féminins emprisonnent les femmes et recréé une forme de ségrégation. Je crois qu’au contraire, avec ces réseaux, nous les faisons sortir de leur grotte et leur permettons d’élargir leur champ des possibles

      

    1. @Nanouak : merci beaucoup pour votre partage d’expérience très intéressant ! je suis tout à fait convaincue de ce que vous dites 🙂



      @Céline : merci encore pour les échanges par mail ! votre témoignage sera intégré au prochain billet…

        

  3. Bonjour,
    Je viens de rejoindre deux réseaux mais j’ai peu de temps à leur consacrer (mes enfants sont peu à la nounou).
    Merci pour tous ces partages d’expériences !

      

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