Autour du travail

Conciliation vie privée / vie pro : un mélange de choix et de contraintes

http://www.en-aparte.com/wp-content/uploads/2012/05/choix.jpgLorsque l’on aborde la question de la conciliation vie privée / vie professionnelle, il me semble qu’il faut essayer de faire la part des choses entre les choix (volontaires) et les contraintes (subies). 

Exemples de choix : passer à temps partiel, choisir une entreprise ou un secteur d’activité plutôt qu’un autre, avoir plus ou moins d’enfants, etc.

Exemples de contraintes : difficulté à trouver un mode de garde satisfaisant, horaires ou déplacements imposés par le secteur d’activité/la fonction, conjoncture économique.

Bien sûr, plus les choix sont nombreux et plus les contraintes faibles, plus la conciliation vie privée / vie professionnelle sera jugée satisfaisante. Sachant que deux personnes pourront avoir la même charge de travail, les mêmes horaires, le même nombre d’enfants mais ne pas ressentir leur conciliation vie perso / vie pro de la même façon selon ses besoins, ses envies, sa personnalité, etc. (cf. mon billet sur la notion subjective du temps de travail).

Pour améliorer la perception de son équilibre vie perso / vie pro, il est donc utile de cerner ses marges de manœuvre, les opportunités de changement ou au contraire, les difficultés, voire les impossibilités de changement à court et à moyen terme. Et cela, à un double niveau : au niveau individuel et pour ceux et celles qui vivent en couple, à deux. 

Des ajustements peuvent être initiés au niveau individuel et du couple. A travers un travail sur soi-même, de la communication, la définition des priorités et des envies de chacun, des besoins des enfants, etc. 

Au niveau de la sphère professionnelle, des ajustements sont également envisageables. Bien sûr, de nombreux éléments dépendent des managers directs, de la culture d’entreprise, de la souplesse possible étant donné la charge de travail, les responsabilités, le fonctionnement du secteur d’activité, du métier. Mais là encore, des marges de manoeuvre peuvent exister.  

Bien sûr, personne ne maîtrise tous les éléments qui influencent sur sa conciliation vie perso / vie pro. Car ils relèvent à la fois de l’institutionnel et de l’entreprise, mais n’oublions pas qu’au niveau individuel, des choses peuvent évoluer, changer. Rien n’est figé. Un choix peut être remis en question, évoluer, être transformé et on peut essayer de contourner ou d’atténuer les contraintes. On peut envisager une réorientation, voire une reconversion, une mobilité interne, voire géographique, un ralentissement de son activité professionnelle ou au contraire, un plus grand investissement. 

Certes, tout ceci est plus beaucoup facile lorsque l’on a des diplômes solides ou des compétences reconnues et recherchées, de l’expérience, un bon réseau, des soutiens, de la confiance en soi, etc. mais parfois certaines choses qui pouvaient paraître inenvisageables ou hors d’atteinte peuvent se concrétiser, avec un peu d’audace, en forçant sa timidité, en osant. C’est ainsi que j’ai rencontré une jeune femme qui s’est fait recruter alors qu’elle était enceinte de 7 mois ou qu’un autre a obtenu des horaires plus flexibles certaines périodes de l’année pour pouvoir être davantage disponible auprès de ses enfants tandis que sa conjointe avait de nombreux déplacements professionnels à effectuer. 

Ainsi, des stratégies individuelles et de couple sont possibles (je vous invite à relire l’interview que j’avais faite de Laurence Cocandeau, qui avait écrit un livre sur ce sujet pour Maviepro). Pour concilier au mieux travail et vie familiale, la collectivité et l’entreprise jouent un rôle important en terme de facilitateur ou non, mais elles ne peuvent pas tout non plus. Leur responsabilité n’est pas totale sur ces enjeux. Il ne faut pas hésiter à utiliser les marges de manoeuvre dont on dispose même si cela demande du
temps, de l’énergie, des sacrifices temporaires…

Qu’en pensez-vous ? 

5 thoughts on “Conciliation vie privée / vie pro : un mélange de choix et de contraintes

  1. La différence entre choix et contraintes me paraît peu évidente, tout est lié. Ainsi on parle beaucoup du temps partiel subi. Dans l’autre sens, il n’est pas toujours possible de prendre un temps
    partiel, ne serait ce que pour des raisons financières. Le temps partiel peut donc être un choix ou une contrainte suivant le contexte.

    Les contraintes liées au travail (horaires, déplacements, ..) sont quand même très dépendantes du travail initialement choisi. Il me semble que des métiers comme l’enseignement permettent plus
    facilement de s’organiser et de passer du temps avec ses enfants que si on est, par exemple,  cadre supérieur avec beaucoup de responsabilités et des imprévus.

      

  2. @ Nathalie : je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi. Il me semble qu’il y a de réelles différences entre des choix personnels et volontaires et les
    contraintes extérieures, imposées par le secteur d’activité, le poste, l’entreprise, les modes de garde, etc. Mon souhait dans ce billet était de montrer que si la collectivité et l’entreprise
    avaient un rôle à jouer pour faciliter la conciliation vie privée / vie pro, il ne fallait pas oublier non plus qu’ils n’étaient pas responsables de tout non plus et qu’au niveau individuel, on
    pouvait également utiliser ses marges de manoeuvre. Tu évoques le temps partiel. Bien sûr que certaines personnes subissent le temps partiel mais n’oublions pas toutes les personnes qui le
    choisissent également ! 

    Concernant les métiers, là encore, il y a une part importante de choix. Et même dans certains métiers qui nécessitent beaucoup de déplacements, de
    contraintes horaires, il est souvent possible d’alterner des postes avec de fortes contraintes avec des postes plus réguliers, plus stables. Je connais différentes personnes qui ont alterné des
    postes de managers, très opérationnels, avec bcp de contraintes, des horaires vite à rallonge avec des postes davantage d’experts, de « techniciens » où là les contraintes sont moins
    importantes. 

    Ce que je veux dire, c’est qu’au niveau individuel ou du couple, des stratégies de conciliation sont possibles. Parfois au prix de concessions financières ou
    de progression, mais elles sont possibles. 

    Une meilleure conciliation relève d’une alchimie complexe mais nous sommes responsables d’un certain nombre d’ingrédients et de dosage.

     

      

  3. Bonjour Gaëlle et Nathalie,

     

    C’est un sujet très intéressant.

    Avez-vous lu les 2 articles sur woman tomorrow consacrés justement au fait que souvent les femmes ne savent pas et n’osent pas négocier ?

    2 chercheuses ont conclu de leurs travaux que les femmes ont d’avantage l’impression que les hommes que les situations et contraintes sont figées, et qu’elles doivent s’y tenir.

    Elles sont moins enclines à remettre en question les situations et à négocier.

    Les explications sont d’ordre culturel et social : les femmes ont toujours eu l’habitude que ce soit quelqu’un d’autre qui contrôle la situation…en général un homme.

    J’aime que ces articles, et le tien, Gaëlle, nous encourage à considérer qu’aucune situation n’est figée, que nous les femmes devons apprendre à oser, sortir de notre réserve, agir pour prendre
    nos responsabilités.

    Car ce n’est pas la société et les entreprises qui vont nous faire des fleurs si nous-mêmes n’osons pas mettre le pied au créneau.

    Avec de la volonté, des sacrifices, du temps, de l’énergie, on peut se créer de nouvelles opportunités, et ça vaut le coup !

    Les liens vers les 2 articles :

    http://www.womentomorrow.fr/wotoblog/Negociation-Pourquoi-les-femmes-ne-demandent-pas_a85.html

    http://www.womentomorrow.fr/wotoblog/Maman-est-ce-qu-il-n-y-a-que-les-garcons-qui-ont-de-l-argent-ou-les-filles-peuvent-en-avoir-aussi_a86.html

      

  4. @ Selma : merci pour ton commentaire et les liens vers les articles de Women Tomorrow (que je lis régulièrement). Je pense que l’on peut effectivement être
    acteur et actrice d’un certain nombre d’éléments dans sa vie professionnelle et personnelle, individuellement et à deux pour ceux qui sont en couple. Alors osons faire les choix qui nous
    conviennent ! 

      

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