Spécial Eté

Spécial Eté : Alexandra évoque la « genèse » de son métier

Deuxième volet de cette rubrique Spécial Eté avec Alexandra qui revient pour nous sur la génèse de son métier de documentaliste. Vous pouvez également la retrouver sur son blog. Merci à elle !

« Je n’ai pas décidé d’être documentaliste, mais sans doute était-ce écrit…

Lycéenne, je voulais être journaliste, j’avais un fantasme de ce métier : je me voyais grand reporter ou chroniqueur dans un grand quotidien… J’ai effectué une année d’études après laquelle je me suis rendu compte que c’était un métier beaucoup trop rapide pour moi ! Je suis plutôt cérébrale et observatrice, trop lente pour retranscrire dans l’instant des faits que je n’aurais pas eu le temps de ressentir et d’analyser. Les 5 Q, la hiérarchie de l’info : tous ces principes qu’on apprend en 1ère année m’ont parus éphémères et artificiels. Avec le recul, je crois bien que j’y aurais perdu mon âme… de rêveuse.

Heureusement restait en moi le goût de la lecture, de l’écriture et de la transmission. Je tiens sans doute le 1er de ma mère, le 2ème de moi-même et le dernier a été confirmé après que j’ai épousé un enseignant. Enseignement, journalisme, libraire, bibliothécaire, documentaliste sont pour moi moins des métiers de l’écrit que de la transmission. J’aime apporter l’information, le document qui fera avancer un projet, une idée, un texte.

Comme je voulais travailler rapidement, j’ai passé un concours de la filière administrative de la fonction publique, et parmi les trois postes qui m’ont été proposés, l’un se trouvait dans le centre de documentation d’un ministère. Voilà comment j’ai rejoint les rangs des professionnels de l’Info-Doc.

J’ai dû me former sur le tas à des techniques documentaires souvent rigides et rébarbatives : catalogage, indexation, classification, thésaurus… Mais j’aime l’ordre, pourvu qu’il n’étouffe pas la créativité, et la rigueur doit être une des qualités majeures de la documentaliste. Apprendre seule n’a pas été toujours aisé : se familiariser avec le jargon, appliquer des modes d’emploi dont on ne comprend pas bien  la finalité. J’ai souvent eu l’impression de piloter sans visibilité. Cependant la novice sans expérience a cet avantage qu’elle porte un regard « frais » et non dogmatique sur les pratiques de son métier, et est, de fait, naturellement plus critique sur des méthodes et des conceptions anciennes, mais parfois dépassées.

Par la suite, j’ai pu faire appel à cet instinct neuf et appliquer mes idées quand j’ai réussi le concours de chargé d’études documentaires. Je suis devenue responsable d’un service de documentation, et j’ai pu expérimenter d’autres domaines d’activités : veille, gestion des
connaissances, webmestre, communication, entre autres, en plus de l’encadrement d’un service avec tout ce que cela comporte de relations hiérarchiques parfois complexes mais enrichissantes aussi.

Cela fait 17 ans que je travaille dans la Documentation et j’ai changé trois fois de poste : l’intérêt du métier est qu’avec les mêmes compétences professionnelles, on peut exercer dans des organismes aux domaines d’activité très différents. Cela demande un investissement intellectuel un peu poussé au début, mais cette régénération cellulaire est très motivante et valorisante !

Je n’ai pas choisi d’être documentaliste, mais j’ai eu vraiment plein d’opportunités (d’autres appelleront cela des signes), et je les ai saisies. Ce dont je me félicite, presque, tous les jours ! »

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