Lu pour vous

« Le conflit : la femme et la mère » d’Elisabeth Badinter

Je viens d’achever la lecture du dernier essai d’Elisabeth Badinter, « Le conflit : la femme et la mère » (publié aux Editions Flammarion, 18 euros) dont s’est très largement saisi les médias et les blogueurs. C’est le premier livre que je lis d’elle. Alors, qu’en dire ?

– Il se lit très facilement (ouf, pas besoin d’être agrégée de philo pour comprendre !) et relativement rapidement (3 heures environ). Le style est clair, agréable. La construction est fluide même si certaines parties m’ont semblé trop longues et d’autres trop rapidement abordées mais j’y reviendrai.

– Une première partie aborde « les ambivalences de la maternité », une seconde s’intéresse à « l’offensive naturaliste », et la troisième s’intitule « à trop charger la barque… » qui évoque notamment les différentes raisons pour lesquelles de plus en plus de femmes ne veulent pas avoir d’enfant. Le dernier chapitre est consacré au cas à part des femmes françaises. Elle explique cette singularité par l’histoire, la culture, les traditions, etc. en citant fréquemment l’un de ses précédents ouvrages L’amour en plus.

Ce contre quoi elle s’insurge :
– la tyrannie de la maternité pour se définir comme femme,
– la tyrannie de la mère parfaite : « la barque de la maternité est aujourd’hui chargée de trop d’attentes, de contraintes, d’obligations. Il y a péril tant pour la femme et le couple que pour le lien social ».
– l’idéologie de la Leche League (« les oukases des ayatollah de l’aillaitement »)
– l’idéologie du naturalisme, qui a resurgi avec la crise économique. Cette approche qui fait de la biologie et de la nature le socle de toutes les vertus et qui condamne plus ou moins la pilule contraceptive, les petits pots tout préparés, la péridurale, les couches jetables, etc. « La nature devient un argument décisif pour imposer ou dispenser des conseils. Elle est devenue une référence éthique difficilement critiquable, auprès de laquelle le reste fait grise mine. A elle seule, elle incarne le Bon, le Beau et le Vrai chers à Platon. La philosophie naturaliste détient le pouvoir suprême de culpabilisation, capable de changer les moeurs. »
– l’existence de l’instinct maternel. « L’environnement, les pressions sociales, l’itinéraire psychologique semblent toujours peser plus lourd que la faible voix de « notre mère Nature » selon elle.
– certains pédiatres « réactionnaires » telles qu’Edwige Antier (pour rappel, j’avais consacré un billet à son dernier livre « Le courage des femmes »).

Ce qu’elle estime important et à défendre :
– la variété des désirs et des styles de vie féminins,
– la possibilité de concilier son rôle de mère et ses désirs de femme,
– le fait qu’être une femme ne doit pas se résumer au fait d’être mère,
– l’ambivalence de l’amour maternel et la possibilité de l’exprimer,

Mais elle reconnaît que tout ce qu’elle combat est assez peu présent en France (cf. son dernier chapitre). « Pour l’heure, les Françaises échappent au dilemne du tout ou rien. Elles avaient déjà bien résisté aux oukases de certains pédiatres ; tiendront-elles face à ceux des naturalismes ? Sauront-elles imposer leurs désirs et leur volonté contre le discours rampant de la culpabilité ?. Et de conclure « Il semble que les jeunes femmes continuent largement à n’en faire qu’à leur tête. Jusqu’à quand ? « .

Ce que j’en ai pensé :

– je trouve qu’elle accorde trop d’importance à la dictature de l’allaitement et du naturalisme qui me semblent en réalité peu prégnants en France. J’ai plutôt l’impression que les femmes ont vraiment la liberté de choisir d’allaiter ou non et que peu de voix s’élèvent contre les petits pots tout faits ou contre les couches jetables. Mais bon, je ne suis peut-être pas représentative…

– concernant la dictature de la mère parfaite, j’ai aussi l’impression qu’en France, il existe une certaine liberté pour dire et assumer « je ne suis pas une mère parfaite ». De nombreux ouvrages sortent sur le thème « mères indignes » ou « comment ne pas être une mère parfaite », très utiles pour décomplexer et pour montrer que la maternité n’est pas qu’un long fleuve tranquille et que ce n’est pas forcément que du bonheur. Je pense qu’il faudrait trouver un juste milieu entre la figure de la mère parfaite et celle de la mère indigne.

– il me semble qu’une des questions fondamentales et peu abordée dans son livre est la suivante : comment concilier ses désirs d’individu (en l’occurence de femme) et ses responsabilités de parent (en l’occurence de mère). Où placer le curseur pour pouvoir à la fois satisfaire ses désirs personnels et ses responsabilités en tant que parent ? Le rôle des hommes, des pères est trop peu abordé.

– j’ai apprécié l’importance qu’elle accorde à la diversité des choix féminins, même si on sent que certains d’entre eux ont sa préférence ! Elle prône la liberté de chacune, le droit à exprimer l’ambivalence de la maternité ou le refus d’être mère.

– concernant les querelles entre les différents courants féministes, j’avoue que je suis un peu dépassée…

Aller plus loin (la promotion de ce livre est impressionnante !! voici donc une petite sélection des liens)

– l’interview d’Elisabeth Badinter sur France Inter
Les femmes sont-elles moins libres article paru dans le JDD
– Une
interview filmée envoyée par France 2
Elisabeth Badinter se trompe de cible, un article paru sur le site lavie.fr
l’enquête parue dans le magazine Elle
– une
interview filmée parue sur Femme actuelle
« La femme n’est pas un chimpanzé » interview dans le nouvelobs

Sans oublier deux blogueuses dont j’ai particulièrement aimé les billets sur ce sujet : Clothilde (billet du 11 février) et Marine.

30 thoughts on “« Le conflit : la femme et la mère » d’Elisabeth Badinter

  1. @ veronique : je comprends aisément les raisons qui font que tu n’as pas envie de le lire…il est vrai qu’elle ne parle pas beaucoup de l’allaitement comme une
    pratique compatible avec une vie professionnelle ! Mais personnellement, je n’ai vraiment retrouvé la France lorsqu’elle évoque l’allaitement. Autour de moi, j’ai plutôt des exemples de
    femmes qui choisissent vraiment d’allaiter ou non. La liberté dans ce domaine me semble quand même réelle, non ?

      

  2. Je ne sais pas si le choix est toujours très libre. Certaines femmes ont vraiment une pression pour allaiter à la maternité. D’autres n’ont pas les bonnes informations pour le faire. Mais je pense
    quand même qu’elle est à côté de la plaque.Il faut savoir aussi qu’elle est le principal actionnaire de Publicis dont le principal client est Nestlé : conflit d’intérêt ???

      

  3. Je n’ai pas très envie de lire ce livre (mais j’ai lu son interview à ce sujet dans Libé), je la trouve trop radicale dans ses positions. Plus gênant, ce qu’elle décrit me paraît très éloigné de la
    réalité:
    – très peu de femmes allaitent en France, et en général très peu de temps
    – la grande majorité des mères travaillent, la situation des mères au foyer est difficile à tous points de vue
    – la pilule est le moyen de contraception le plus utilisé (avec malheureusement beaucoup d’échecs…)
    – qui utilise des couches lavables ???
    – il y a très peu de femmes qui ne veulent pas d’enfants, au contraire il y en a de plus en plus qui se prêtent à des traitements dangereux (PMA) ou des parcours d’adoption bien laborieux…

    A noter sur ce thème les travaux de l’historienne Yvonne Knibiehler, qui critique notamment l’approche trop simpliste de « L’amour en plus » (d’E. Badinter)

      

  4. @ Nathalie : je suis d’accord avec toi pour dire que les excès ou dérives qu’elle évoque ne sont pas très représentatives dans la société française.
    Mais EB le dit elle-même dans son dernier chapitre consacré au « cas » des Françaises. Elle conclut en disant qu’elle espère que les françaises vont continuer à conserver leur spécificité.
    C’est pour cette raison que je disais que ces propos m’avaient un peu laissé sur ma faim car les problématiques « importantes » (dans le sens celles qui touchent une majorité de femmes) ne me
    semblent pas assez abordées.

      

  5. Bonsoir,

    Je n’ai pas encore lu ce livre mais je compte bien le faire … Nous avons 3 enfants, nous vivons à Paris et nous travaillons tous les deux à plein temps. J’ai accouché la
    1ère fois (et la dernière …) à l’Hôpital Saint Antoine. J’ai trouvé les discours pro-allaitement lors des cours de préparation à l’accouchement absolument révoltants … exemple: le
    cerveau du bb ne se développait pas correctement, la relation mère-enfant était meilleure, c’est le rôle d’une « vraie » mère … Mon mari a arrêté d’y aller tellement il était furieux
    !. Lorsque j’attendais mon troisième, un médecin que j’allais voir pour une angine m’a expliqué que ma place était à la maison….etc. J’ai bcp ressenti le discours « naturaliste » dont
    parle E Badinter, les jugements, voire les critiques. C’est une réalité amplifiée certainement par une crise économique qui dure et touche d’abord les femmes. Il leur reste donc la
    maternité pour s’épanouir ….   

      

  6. Badinter est dans la lignée de Beauvoir sur la notion de féminisme. Je trouve effectivement que sa prise de position, parfois extrémiste , ce qu’elle ne lit pas, c’est une stratégie pour faire
    réagir, appelle à à réfléchir sur l’évolution du dilemne mère – femme et tout ce qui peut se mettre entre les deux pour favoriser l’un plus que l’autre. Je pense qu’après des années 70-80 où la
    femme, sa carrière… passait en premier , on en revient à la  primauté de la mère. Mais ce qu’elle ne dit pas et qui est peut être le noeud du problème, est que cette situation est engendrée
    par le manque de réalisation de la femme dans le milieu du travail. Il y a une réalisation de soi dans la maternité que l’on ne peut pas atteindre par le travail du fait de l’inégalité entre
    les hommes et les femmes. Et inversement, par la maternité, les femmes augmentent cette inégalité parc equ’elle mette un frein à leur carrière. Au dela des thèses naturalistes qui sont une
    explication, la question du travail est centrale dans le retour des femmes à des valeurs plus  « maternantes ».

      

  7. @ stephanie

    mais si le corps médical pense que l’allaitement est vraiment meilleur pour la santé de l’enfant, pourquoi ne pas le dire ? C’est une recommandation quand même très limitée dans le temps (les
    quelques semaines du congé maternité), et comme toutes les recommandations médicales (ne pas fumer, faire du sport, manger des brocolis et des omégas 3…) personne ne vous oblige non plus à les
    suivre.
    Peut être aussi que ce médecin a récupéré quelques mères au bord de l’épuisement, et voulait vous mettre en garde contre la difficulté de travailler avec 3 enfants ?

    @ laure Il me semble que, finalement, pas mal de femmes se réalisent tout à fait dans leur carrière, que ce soit autour de moi, ou dans les médias.
    Pour beaucoup d’autres le travail est une nécessité : salaire insuffisant du conjoint, mères seules, … ou la simple conscience de la précarité de leur situation (séparation, divorce)

    Je ne vois pas du tout quel argument concret peut permettre de parler d’un « retour de la mère »

      

  8. Bonjour,

    Je n’ai pas encore lu ce livre (mais je compte bien le faire!) et je suis très heureuse qu’une femme est enfin écrit sur ce sujet. Je suis tout à fait d’accord avec elle sur cette dictature qui
    nous impose d’avoir des enfants, de l’allaiter, d’être une bonne mère etc.
    Je suis jeune (24ans) mais je ne veux pas d’enfants « Ah bon, pourquoi? », « mais tu vas changer d’avis! », « c’est pas possible! mais tu ne veux pas de petits enfants? ».
    Comme si c’était une obligation. L’instinct maternelle n’existe pas, les femmes ont surement inventé ça pour s’accaparer leur enfant… 

      

  9. Un peu de discernement, madame Badinter.

    Ce que je perçois de la société moderne n’a rien à voir avec vos craintes.

    La femme d’aujourd’hui ne souhaite pas rester au foyer à vie (et celle qui le souhaite, cela est tout à fait respectable). Nous savons que nous allons travailler jusqu’à un âge très avancé, et
    prendre un congé parental est une pause dans notre parcours professionnel, un temps de maternage que l’on a choisi de vivre pleinement pour reprendre ensuite le travail. Cela me semble sain, non
    extrêmiste et tout à fait respectable.

    Aidez-nous plutôt à pouvoir choisir !

    Un salaire parental, un vrai statut pour ce temps consacré à nos bb, un service public de la petite enfance…

    N’ayez pas peur, ayez confiance en notre génération de femmes, nous aussi nous pouvons faire évoluer les mentalités.

    Arrêtez de penser que nous sommes manipulables et manipulées et que nous mettons en péril l’émancipation des femmes.

    Nous sommes les filles et les petites filles de deux stéréotypes de femmes opposés. Laissez-nous trouver chacune notre propre voie, lâchez prise, laissez-nous tranquilles. Votre combat n’est pas
    le nôtre, on ne s’y reconnaît pas.

     

    Je voudrais quand même que Mme Badinter m’explique où est le diktat de l’allaitement maternel dans notre société ?

     

    Depuis une dizaine d’année, on commence à parler des bienfaits de l’allaitement du bout des lèvres, en prennant beaucoup de
    précautions, sans culpabiliser le femme qui préfère donner le biberon.

    Ce n’est pas nos mères qui vont nous conseiller, car elles n’ont pas allaité. Elles ont subi le diktat du lait artificiel et
    industriel. Vous n’allez pas me contredire, madame Badinter ?

    Vous l’avez subi comme toutes les femmes. Nous le subissons encore tous les jours. Oui, ce diktat-là est partout, dans les magazines,
    à la télévision, dans la rue. Vous connaissez le monde de la publicité n’est-ce pas ? Je ne vous l’apprends pas.

    Alors oui, pour pallier à un manque, des associations comme la leche ligue et quelques autres, ont contribué à sensibiliser, à aider
    les femmes qui souhaitaient s’embarquer dans cette nouvelle aventure.

    Le personnel des maternités a aussi été formé, (eux-mêmes n’ayant pas allaité ) afin de pouvoir avoir un regard professionnel sur le
    sujet.

     

    Alors si les femmes qui biberonnent se sentent jugées lorsqu’elles entendent qu’il n’y a rien de mieux pour leur bb que le lait
    maternel, je peux le comprendre. Mais il faut pouvoir l’entendre sans crier à l’injonction, c’est juste une information.

    Quelle femme échappe à la culpabilisation ?
    On a dû se battre pour allaiter, on subit des regards malveillants, des craintes quant à notre capacité à nourrir notre enfant.

     

    Imaginez-vous, madame Badinter unesociété où la majorité des femmes allaitent leur bambins jusqu’à au moins 6 mois voire 1
    an ?

    Vous frémissez d’effroi ? N’ayez crainte, on en est loin.

    Aujourd’hui l’allaitement oui, mais pas trop longtemps.

     

    On sent bien un contre-transfert de la part de la plupart des gens. On dérange. On donne peut-être une image trop épanouie de la
    maternité dans l’inconscient collectif. Je vous rassure, en aucun cas on pense faire un chef d’œuvre, on se place au-dessus de tous, on allaite juste notre enfant par choix personnel.

    Je ressens bien le contre-transfert de Madame Badinter. Avez-vous allaité ? Non, je ne pense pas me tromper en répondant à votre
    place.

     

    Sinon, pourquoi tant de haine ? Peut-être que vous avez besoin de dénigrer celles qui ont pris la liberté de refuser le diktat du
    lait en poudre. ?

    Et comme vous voulez être au-dessus de toutes les femmes, il faut bien nous trouver des défauts. Pauvres filles réac ( contre vous,
    oui !), naturalistes ( écolo, oui) et chrétiennes ( je suis athée) qui mettent en péril la société moderne telle que vous la défendez !

    Et bien oui, madame Badinter, je fait de la psychanalyse sauvage comme vous faîtes de la philosophie de comptoir sur les ondes
    béantes du service public…
     

      

  10. Merci pour cette fiche de lecture très interessante.
    Je n’ai pas encore lu ce livre, mais je vais le faire rapidement. J’ai écouté et lu dernièrement un certain nombre d’interviews d’Elizabeth Badinter et je la trouve toujours aussi passionnante
    et captivante.

    Je regrette néanmoins très vivement que les débats se cristalisent presque systématiquement sur l’allaitement et les couches lavables. Ca conduit à des discussions un peu stériles et
    anecdotiques qui laissent de côté le vrai challenge: ie l’organisation d’une société dans laquelle un blog comme en aparté pourrait presque fermer boutique!!! 🙂 Une société dans laquelle les
    femmes pourraient sans pb concilier vie privée et vie professionnelle !!

      

  11. Merci à toutes pour vos commentaires que je lis attentivement.
    Il est vrai que les attaques d’EB contre l’association Leche League occultent d’autres problèmes beaucoup plus quotidiens et qui touchent une majorité de femmes françaises. D’autant qu’en
    France, nombreuses sont les femmes à allaiter puis à reprendre une activité professionnelle, voire en continuant à allaiter. De plus, cette période de l’allaitement ne concerne qu’une toute partie
    partie dans le temps de la vie d’une mère.
    Cependant, certaines parties consacrées à la diversité des choix féminins par rapport à la maternité, à l’évolution des discours sur la maternité et des façons de la vivre méritent réflexions et
    débats.
    En France, la légitimité des multiples rôles féminins est relativement acquise par rapport à de nombreux autres pays européens ou plus lointains. En revanche, il reste beaucoup à faire pour les
    articuler, les favoriser, trouver le bon équilibre…à la fois en tant qu’individu,  couple et société au sens large.

      

  12. Whaou…12 comm’, t’as mis le doigt là sur un sujet qui passionne les foules! Les naturalistes me foutent les boules: j’aime pas le vélo, j’utilise à foison des couches jetables et des lingettes
    très certainement non-bio-débradable, j’ai pas allaité, je ne crois pas à l’homéopathie ni aux tisanes ni à l’aptonomie mais très fort à la péridurale (pour ne l’avoir eu que 2 fois sur 4). Je
    m’étonne de lire qu’Edwige Antier qui veut légiférer sur la fessée soit réac.   Et à midi j’ai donné à mes enfants des saucisses plastiques et de la purée en poudre…après les
    avoir nourries toute leur prime enfance aux pts pots tout prêts en toute bonne conscience. Ah oui, j’oubliais: je ne travaille pas (plus), j’ai une famille nombreuse et je suis bien dans mes
    baskets…..Je suis une vraie rebelle, non?

      

  13. J’ai bien aimé votre lecture du livre d’Elisabeth Badinter que je compte lire bientôt, car des interviews (à la télé et dans la presse) m’ont fortement attirée. Je me suis d’ailleurs livrée dans
    mon blog (consacré à la féminitude à travers les arts et les artistes) à un rapprochement entre ses propos et le film Non ma fille, tu n’iras pas danser, de Christophe
    Honoré, que vous pouvez lire ici si le coeur vous en dit : http://mmepastel.tumblr.com/post/387117311/non-ma-fille-tu-niras-pas-danser-mauvaises-m-res-elisabe
    Voilà, bonne continuation !
    Mme Pastel 

      

  14. Waou Gaëlle, tu déchaines les foules avec ce sujet. Je la’ai acheté ce matin en allant bosser et je vais m’empresser de le lire. Mère de 3 enfants, à 150% puis à mi temps, 2 premiers enfants au bib
    et un autre allaité, 1 accouchement sans péridurale où j’ai failli ne jamais revenir, des petits pots frais ou tout fait, des fraises tagagagada, des saucisses oranges et du pain maison, je crois
    que j’ai subi tous les dictats de la mode./ Mais pour sûr je suis d’accord que le naturaliste arrive en force, l’allaitement a monté en flèche en 8 ans (écart entre l’âiné et le dernier), la vie à
    la maternité n’était plus du tout la même.
    Je lis et je reviens ….

      

  15. @ emilie
    je vous trouve aussi radicale et ignorante que EB pour affirmé que l’instinct maternelle n’existe pas! dan sle sens où vous vous ne le sentez pas qu’il n’existe pas, moi je l’ai senti depuis toute
    petite, quoi dois je croire que je suis folle de sentir en moi quelque chose qui n’existe pas? et les autres mamans? il me semble que cette histoire d’instinct maternelle est bien plus complexe que
    ca , ce n’est pas ou tout blanc ou tout noir…
    voir l’article
    http://bibliobs.nouvelobs.com/20100212/17721/une-chercheuse-americaine-repond-a-elisabeth-badinter
    mais c’est tout a votre honneur de savoir ce qui est bon pour vous, et de l’assumer, a savoir de ne pas vouloir d’enfant  car vous vous epanoouisser en tant q’individu dans une autre voie,
    quoi qu’il en soit
    les pressions ont les subi dans tous les sens  qu’on veuille des enfant ou pas , qu’on choississent d’allaiter ou pas , qu’on choississe d’accoucher naturelle ou pas, de travailler ou pas ,
    qu’on choissisent son age pour avoir des enfants.
    peut importe le choix qu’on fait, l’important est de savoir ce qui est bon pour nous meme ce qui nous convient a ce moment la, et rien n’empeche de changer d’avis pllus tard
    un jour j’espere que chaque personne qui se cotoie, notement medical, professionnel face aux individu, couple, famille, enfants, femmes et hommes de notre société, on entendra cette phrase: « Vous,
    madame, Vous, monsieur, qu’est ce qui vous convient a Vous, qu’avez vous besoin , qu’avez vous envie , pour votre vie?  » plutot que d’entendre des reflexions acerbes et deplacer qui n’ont rien de
    professionnel, d’éthique, d’information libre et eclairé! que se soit dan sun sens ou dans l’autre!
     personnellement j’ai choisi d’allaité et d’acoucher naturellement, et bien dautre chose qui herrisant le poil de l’entourage familal et medical(m’autorisant a changer d’avis si besoin), mais
    j’etai sur mes mes choix, (mon ptit a 2 ans, donc tous recent) et je peut vous dire que j’en ai essuiyé des critiques, , j’ai eu la vague impression que ce qui derangeait des ces choix , ce n’etait
    pas t’en ce qu’ils etaient , mais  ce que j’etait  confiante et sure de moi,  que je m’etait ecouter  et que j’assumai jusqu’au bout!
    je croit que un des gros noeud du probleme, c’est cette volonté redonnée force et confiance au femmes de leur dire qu’elle sont responsable d’elle meme et de leur choix , qu’importe le choix, j’ai
    l’impression que les ecrivains nous pose souvent en position de victime, victime des dictak, des hommes, de la société etc et que il vous venir nous sauver? mais il ne propose pas souvent de
    solutions
    les solutions elles viennent d’en bas, des reseaux de soutien aux femmes, creer par des femmes, pour repondre a des problemes concrets, reel, quoditien, souvent se sont de solution béquille en
    trouvant mieux mais elles sont là ,le seul hic c’est que ce n’est pas souvent reglementé, et laisse la place a faire n’imorte quoi car des que ca remonte au oreilles des plus grands, ca y’est on
    s’insurge!  je parle de la LLL, des doulas de france, des association de maternage, des sage femme liberales pratiquant les AAD,   si elles existe c’est quil y a une reelle
    demande?   mais cette demande certes florissante ne veut pas dire, extremistme pour tous , je connais des maman qui donne le biberon et co-dodote, ou qui allaite mais ne codotte pas!
    critiquer cette mouvance du retour aux source c’est tres mal la connaitre, car chacun est li
    bre d’y prendre ce qu’il veut  ce qu’il a besoin, ce qui lui correspond! par contre ce de qui il faut ce mefier ce sont effectivement ces grand groupe qui eux usent de leur pouvoir mediatique,
    pour nous faire croire n’importe quoi, qui utilsent le green washing pour tous et nimporte quoi! pas les groupuscule de parents radicaliste bio
    voila pour ce long commentaire , excusez moi de pas avoir une belle plume mais h’ai essayé de formulé au mieux mes pensées car ce que critique outrancierement EB au travers de ses interviews je le
    vis quoditiennement dans ces reseaux des femmes et ca n’a rien avoir avec ce qu’elle décrit
    ce qui n’empeche pas effectivement une minorité de personne un peu plus « difficile de tolerance » mais il y en a dans tous les secteurs!
    marie

      

  16. @ toutes : merci à vous pour tous vos commentaires ! Je n’avais pas imaginé que les sujets abordés par EB pouvaient être reçus de façons si différentes, si contrastées. C’est
    très riche, en tout cas. Merci !
     

      

  17. merci pour cet article synthétique et très clair,
    j’avais envie de lire l’ouvrage, mais je n’etais pas sure d’etre prete à prendre le temps, là tu m’as définitivement convaincue de le faire.
    Je pense que tous ces remous sont vraiment revelateurs, on vit quelque chose d’important !
    merci

      

  18. Bonjour,

    Pour information, le 25 marsFrance 5 consacre une édition entière à Elisabeth BADINTER.
    Les rubriques habituelles de l’émission présentée par Elizabeth Tchoungui et Nathalie Le Breton seront emplacées par un face-à-face de 65 minutes entre Élisabeth Badinter et dix téléspectatrices
    ayant lu son dernier livre Le conflit, la femme et la mère (Flammarion). Trois thèmes seront abordés : la mère et l’enfant, la femme et le travail, et le partage des tâches à la maison. Source
    :
    http://www.tele-2-semaines.fr/contenu_editorial/pages/echos-tv/6093-les-maternelles-un-numero-special-elizabeth-badinter

      

  19. J’ai lu le livre d’Elizabeth Badinter et je l’ai trouvé très intéressant.
    Et j’ai trouvé son analyse très juste. J’ai constaté des pressions analogues en tant que femme et enseignante même si je suis loin d’avoir des connaissances aussi poussées que EB non plus que son
    vécu à la fois personnel et intellectuel.

    Ce qu’elle aurait pu développer davantage c’est le revival intégriste religieux toutes religions confondues qui se sert depuis 15 ans du naturalisme mais aussi du créationnisme pour remettre en
    avant l’idée de la seule voie maternelle soumise et esclave de ses enfants et de son mari.

    Que la pub comme les médias en général utilisent cette image de la femme uniquement mère mais aussi de l’enfant-roi pour faire croire que c’est la quintessence du bonheur.

    Que le milieu médical est de plus en plus enclin à pousser les femmes à allaiter mais aussi à ne surtout pas avorter (culpabilisation, refus de pratiquer l’avortement, absences de propositions
    alternatives à la pilule au plan contraception, même si pilule peu adaptée) et qu’il y a derrière ces refus, une grosse influence de groupes ultra religieux et politiques réacs fachos qui font du
    lobbying auprès des médecins et des gynécos et osbtétriciens.

    Qu’il y a, outre une conjoncture économique difficile, beaucoup de femmes qui se réfugient dans la maternité faute d’un épanouissement conjugal et sexuel réels (même si libération sexuelle et
    contraception, mauvaise connaissance du corps, difficulté à accepter de se laisser aller, d’avoir du plaisir, de s’abandonner sexuellement) . Et que si la maternité offre à beaucoup de femmes une
    sorte de relation passionnelle et fusionnelle de manière temporaire (qui comble de manière symbolique certaines frustrations amoureuses), elle l’éloigne parfois définitivement du couple (divorces
    se produisant souvent avant les 6 ans de l’enfant) mais aussi d’une stabilité financière (de grosses difficultés après un arrêt de plus d’un an de retrouver du travail, précarité qui amèneront
    souvent retraite trop mince pour se soigner et se nourrir décemment).

    Elle n’évoque pas non plus l’aspect suivant: la seule responsabilité sexuelle et contraceptive étant féminine, elle fait croire à beaucoup de femmes qu’elles sont les seules à oeuvrer dans
    l’éducation enfantine. Or souvent, les enfants manquent terriblement de pères présents. Et je crois que les hommes seraient davantage présents au plan éducatif s’ils étaient responsabilisés
    sexuellement avec une contraception partagée.

    J’aurais aussi aimé qu’elle parle de la régression de l’enseignement diversifié et culturel à l’école qui pénalise de plus en plus de jeunes filles et rend plus difficile leur accès à l’emploi,
    donc les invite de plus en plus jeunes à renoncer à une autonomie financière et à se contenter de la maternité.

    J’ai beaucoup aimé son analyse sur le féminisme essentialiste qui comme le naturalisme, ne voit l’épanouissement féminin qu’au travers de la maternité.
    Et j’ai aimé qu’elle dénonce sans détour ce féminisme très proche des visions de Boutin.

    J’ai par contre détesté les critiques journalistiques ou anonymes sur sa personne et son lien à Publicis.
    Parce qu’elle n’a pas choisi son père (Marcel Bleustein Blanchet) et parce qu’elle a choisi une autre voie que la pub dès le départ, justement pour ne pas dépendre de la fortune paternelle (sa
    réalisation pro n’a rien à voir avec la pub). Elle a très bien réussi par ses propres moyens et avec le soutien plein et entier de son mari (un humaniste de grande valeur). Si aujourd’hui elle a un
    rôle administratif ou consultatif au sein de Publicis et une rente, ça n’a rien à voir avec ses idées et son métier de philosophe. Seulement au fait qu’elle a eu un père fondateur de la pub et que
    comme tout enfant qui hérite de son parent, des responsabilités et des obligations.

    Elizabeth Badinter a eu 3 enfants, a des petits-enfants, a, de par les activités politiques de son mari et ses propres travaux de recherche, de militante féministe égalitariste, un bon panel
    d’observations de notre société. Et je suis très contente qu’elle ait fait ce livre pour alerter ma génération et les suivantes de la régression sociale actuelle.
    Avec Gisèle Halimi, Maya Surduts, Elizabeth Badinter me parait une des dernières féministes universalistes égalitaristes. Et d’autant plus nécessaires aujourd’hui dans un contexte
    politico-économique et religieux très problématique pour les femmes.

      

  20. Tout d’abord merci pour ce blog, vous nous donnez la possibilité de confronter des points de vue intéressants et c’est gratifiant.
    J’adhère complètement au commentaire précédent. J’aimerais ajouter que je n’ai pas pris ce livre comme un jugement de valeur péremtoire mais bien comme une succession d’infos et de mises en garde
    contre les partis-pris. EB met en avant essentiellement la liberté de choix dans la mesure où ce choix est fait en toute connaissance de cause et en pleine possession de son libre arbitre.
    En effet, nous avons du lutter depuis la nuit des temps pour obtenir la considération qui nous est due, pour avoir le droit de penser par nous-même, pour disposer de notre corps, de ne plus avoir à
    pâtir de choix faits à notre place, pour avoir le droit de vote, celui de prendre un moyen contraceptif, d’avorter… Il est naturel de vouloir continuer à défendre notre liberté.
     Que celles qui maternent intenssivement puissent le faire, que celles qui ne le veulent pas le puissent également. Que chacune puisse allaiter ou non, si elle le désire. Que celles qui ne
    veulent pas avoir d’enfant ne soient pas mises au banc de la société. Bref, je ne vais pas redéfinir la problématique de ce livre EB l’ai fait et bien mieux!!! Mais ce qui me semble important c’est
    que l’on essaie pas de penser pour les autres et que chacune respecte le libre choix de  l’autre.
    Il n’est pas tolérable que toutes embarquées sur la même barque, celle de la féminité, nous appliquions les préceptes qui étaient l’appanage de nos détracteurs passés, à savoir le jugement de
    valeur. Nous sommes différentes les unes des autres, chacune avec ses aspirations, sa philosophie de vie, son passé …. ne cherchons pas à donner de leçons aux autres mais plutôt à comprendre que
    nos choix nous déterminent en tant qu’être humains et pas seulement comme femme ou comme mère (bonne, médiocre ou mauvaise).
    Voilà, je ne sais pas si ce petit texte est clair mais je tenais à préciser que je ne suis pas une douce illuminée qui vit au pays des bisounours, mais une mère qui tente de vivre sa vie de mère et
    de femme du mieux qu’elle peut c’est à dire en faisant le moins de mal possible.

      

  21. Bonjour,

    J’ai feuilleté le livre prête à l’acheter….

    Seulement voilà, quand je lis que pour démontrer qu’il n’y a pas d’instinct maternel elle se réfère à Betheleim, qu’elle dit tenir en haute estime! Mon sang n’a fait qu’un tour!

    J’ai un enfant autiste et bien que les thèses de ce monsieur, mythomane notoire, soient considérées comme fausses au niveau international, nous, mères françaises en subissons toujours les
    conséquences….

    Quand on est philosophe, ne doit on pas vérifier ses références à la lumière des connaissances actuelles?

    Merci pour votre article et les commentaires sont pertinents.

     

     

      

  22. je suis entrain de le lire. J’ai accouché d’une petite fille il y a 4 mois et demi, et j’ai assez mal vécu ma grossesse et les suites … et j’adore ma fille plus que tout. C’est m’important me
    direz-vous ..

    J’ai eu une grossesse sous le signe de la culpabilité. Une de mes collègues a perdu deux bébés avant la naissance, j’étais enceinte lors de sa deuxième grossesse. La mienne est donc devenue quasi
    un tabou, il fallait faire comme si je n’étais pas enceinte … (pression morale très importante … où l’on bosse où l’on s’arrête, j’ai fini par être arrêtée, chute de tension, dépression
    nerveuse … supper la pression sociale … ) … et quand j’ai enfin accouché, on ne m’a parlé que du conflit avec ma propre mère, et de ma collègue qui fallait ménager …

    Pour l’allaitement, c’était un choix personnel … n’empêche que l’infirmière de HAD pro allaitement à insister sur le fait que quand on veut on peut … allaiter même en travaillant. Sauf que
    lorsque j’ai parlé à ma directrice de mon droit à une heure par jour pour tirer mon lait, je me suis entendue dire qu’on devrait me payer un litre de lait par jour, ça couterait moins cher à la
    société (pourtant cette heure n’est pas rémunérée), je me suis entendue rappeler ce que ma grossesse avait couté à la société, me rappelant que si moi j’étais à tant d’heures, on n’avait pu
    embaucher qu’une personne à moins d’heures que moi …

    La pression sociale est vraiment là dans certains milieux, et ce qui me fait halluciner c’est que je travaille avec des femmes … qui ont eu elles-mêmes des enfants. Je peux dire qu’elles ne me
    font pas de cadeaux …

    je vis dans un sentiment de culpabilité, avec un sentiment de culpabilité profond à cause de la société, de ce que j’entends autour de moi … je ne travaille qu’à temps partiel (80%), et je me
    sens coupable de ne pas passer assez de temps avec ma fille, avec mon mari … bref, pour moi, tout est sujet à me sentir coupable … inutile de vous dire que je le vis très mal. Heureusement
    mon mari est à l’écoute, et ma fille est formidable !

     

    Bref, je retrouve beaucoup de ce que je ressens dans le livre de Badinter. Je pense que le milieu dans lequel on évolue, la sphère social joue un grand rôle dans le ressenti des mamans.

    Je pense qu’en France, on a beau nous répéter comme je l’ai encore entendu hier, que nous sommes un pays exceptionnel à ce niveau (cf kosusco-moriset), je crois qu’il y a et des oeillères et des
    tabous sur le sujet … une certaine politique de l’autruche.

     

    Je pense que peu de femmes osent dire leurs expériences quand celles-ci sont négatives quant à leur grossesse ou/et les suites de celle-ci. Je pense qu’il est mal vu de dire qu’on a détesté être
    enceinte à cause de l’attitude des gens qui s’approprie un événement qui n’appartient qu’à vous et à votre compagnon, de cette attitude à répéter qu’une grossesse n’est pas une maladie, sans être
    dans le juste milieu qui est que si ce n’est pas une maladie, c’est quand même un événement qui fait que l’on n’est pas aussi performant (selon les femmes) que lorsque l’on est pas enceinte …
    l’agression visuelle, et aussi physique des gens …

     

    Je crois qu’une femme, en france, n’a pas le droit de se plaindre de vivre mal le fait d’être mère à cause de notre société, car nous n’avons pas le droit de nous plaindre de cette société, au
    vue de ce qu’il y a ailleurs … tant que l’on aura une politique de l’autruche, certaines femmes traverseront de vraies dépressions durant leur grossesse et dans l’année qui suivra
    l’accouchement, à cause de cette société qui croit tout savoir sur tout, qui se croit des pouvoirs sur tout, sans tenir compte des personnes, de la sensibilité des personnes …

     

    Je vais m’arrêter là, parce que j’aurais tant et tant à dire ..;

     

    je suis contente de constater que depuis quelques années, certaines femmes osent lever des tabous !

     

    Je mets un lien de votre article sur ma page facebook.

     

    Merci à vous

      

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