Autour du travail

Partir ou rester ?

Nous avons avez tous rencontré une personne au travail qui passait sa vie à râler et à critiquer. Estimant que tout allait de travers, qu’elle était sous payée, que le job était peu intéressant ou avait mal évolué, que l’ambiance était mauvaise, que les effectifs étaient insuffisants, que les managers étaient tous des incapables, etc.

Face à ces râleurs, on a tous eu envie de leur poser un jour ou l’autre, la question-qui-tue : « mais pourquoi ne changez-vous pas d’entreprise/de poste/de métie (au choix) ? ».

Bien sûr, nous ne sommes pas totalement naïfs et nous sommes conscients qu’il existe de multiples raisons de rester et que les critiques peuvent être plus ou moins fondées. Voici quelques-unes des raisons pour lesquelles une personne préfère rester plutôt que de partir :

– la force et le confort de l’habitude,
– la peur de l’inconnu,
– le besoin de stabilité et de sécurité (notamment financière),
– le manque de temps pour chercher ailleurs,
– la puissance de l’inertie,
– le fait d’envisager une démission comme un échec et non comme un nouveau départ,
– le plaisir de râler (pas négligeable chez les Français, à en croire diverses études et enquêtes !)
– les contraintes financières,
– le contexte économique et plus précisement celui de son bassin d’emploi et/ou de son secteur d’activité
– le contexte personnel et/ou familial (volonté d’avoir un enfant prochainement, conjoint en période d’essai, etc.)
– l’âge,
– le profil/le diplôme/l’expérience…

Si certaines de ces raisons semblent tout à fait valables et compréhensibles, d’autres le sont un peu moins. Bien sûr, quitter un travail, changer d’entreprise, voire de métier, nécessitent du courage, de la volonté, de l’énergie, des ressources financières et psychologiques…

Par ailleurs, changer pour changer peut être un raisonnement un peu court. On le sait bien, l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs, le boulot idéal n’existe pas, etc.

Parfois, mieux vaut essayer d’améliorer le poste que l’on occupe plutôt que de rêver et d’idéaliser un poste que l’on n’a pas. Mieux vaut « revitaliser son emploi pour raviver la passion » écrivait Alan Samson, auteur de « Devrais-je démissionner ? ». En gros, donner une seconde chance à son job, retrouver des raisons d’avoir de nouveau envie de l’occuper…

N’empêche que les super-râleurs, c’est pas facile à cotôyer tous les jours. Et ça peut sérieusement miner l’ambiance d’un service, d’une équipe.

Actuellement, j’ai la chance de ne plus être trop concernée puisque j’exerce mon activité en indépendante et en télétravail. La seule personne qui pourrait râler ce serait moi ! (ce que je fais d’ailleurs parfois ! mais tout en reconnaissant, que finalement, les avantages de ma situation sont quand même drôlement appréciables !)

Et vous ? Qu’en pensez-vous des bonnes et des mauvaises raisons de rester ou de quitter son job ?

Sur ce sujet, lire ce billet « Should I stay (Quand quitter son entreprise) » du blog Management & Moi

8 thoughts on “Partir ou rester ?

  1. Bonjour,

    Tout d’abord bonne rentrée 🙂
    Je réagis à ce billet qui est tout à fait d’actualité pour moi… En effet, j’ai fait partie de cette classe de râleurs il y a quelques mois et après un retour de congé maternité que j’avais imaginé plus rose car je devais occuper un nouveau poste, la réalité est revenue à moi : l’entreprise dans laquelle j’étais ne me correspondait plus et ne pouvait plus répondre à aucune de mes attentes (poste, responsabilité, salaire, évolution)… le seul point positif était l’équipe sympathique avec laquelle j’étais.

    Je me suis donc remise en chasse et ai eu la chance de trouver dans mon réseau la personne qui avait la bonne annonce à me communiquer. J’ai pu alors négocier un départ avec Rupture de COntrat de travail qui est moins contraignante pour la suite…

    Alors, oui, j’ai la trouille parfois car mon mari est en profession libérale et je ne peux être au chômage ; oui, je peux être à tout moment virée car je suis en période d’essai ; oui, un nouveau job, une nouvelle équipe et de nouveaux sujets c’est dur… mais le résultat pour le moment est à la hauteur de mes espérances : je suis remotivée, m’investis à fond et sens un réel soutien de ma hiérarchie dans les projets que j’entreprends….

    Je conclurais simplement en disant qu’il faut combattre son inertie, réactiver son réseau, peser le pour et le contre (le conjoint ou les mais sont de vrais alliés) et tenter sa chance !

    Bon courage à tous et à toutes et bonne chance

    FloMK

      

  2. @ Flo : merci beaucoup pour ton témoignage et ta franchise ! Comme tu le dis si bien, combattre son inertie n’est pas chose aisée et les risques ne sont pas à sous-estimer. En tout cas, bravo pour ce nouveau départ et tous mes voeux pour que ce poste t’apporte tout plein de satisfactions !!

      

  3. Les Français sont réputés pour être très raleurs y compris au travail, mais comme tu le dis ceux qui râlent le plus sont souvent les moins enclins à partir. Au-delà de savoir pourquoi ils restent on peut se demander aussi pourquoi ils râlent autant ? Par habitude, parce qu’ils n’ont pas connu beaucoup d’autres expériences ? En général on les repère très rapidement quand on intègre une nouvelle entreprise, ils ou elles se retiennent pendant quelques jours et rapidement ça tire sur tout ce qui bouge. Il vaut mieux garder ses distances avec ce genre de personnes. J’en ai croisé beaucoup et le peu qui ont franchi le pas et ont quitté le navire l’ont souvent regretté par la suite sans oser l’avouer. Du coup ils râlent encore plus. A mon avis dans pas mal de cas ça vient d’une frustration personnelle ou professionnelle. Voire les deux.

      

  4. Ah, partir ! il y a des fois où on n’a pas le choix (déménagement, plan social …) mais finalement il y a des nouveaux départs qui en valent vraiment la peine. Même si parfois un départ peut être vécu comme un echec (c’est ce que j’ai ressenti au début), parce que j’étais attachée à ce que je faisais, à mon équipe même si je râlais souvent quand même. Le fait de se poser des questions, de rebondir, c’est très valorisant. On se sent à nouveau jeune lorsqu’on apprend un nouveau métier avec une nouvelle équipe. Ca vaut la peine de changer mais il faut le faire dans de bonnes conditions et avec un bon état d’esprit, pas juste pour changer et aller râler ailleur …

      

  5. Bonjour Gaëlle,

    Bravo pour ton article et merci pour le lien vers le mien. C’est drôle, du coup je l’ai relu et j’ai été content de voir que je restais cohérent avec moi même. En effet aujourd’hui ma boite recrute un manager pour l’équipe dont je fais partie. Manager qui ne sera pas moi donc. J’annonçais en octobre 2008 que je quitterais ce poste si je n’arrivais pas à encaisser le nouveau manager et … c’est ce qui se passe. Du coup je vais quitter mon service, mais pas ma boite, car le responsable de l’équipe internationale m’a proposé de postuler chez lui. J’espère que ça va marcher.
    En tout cas je fais ce que j’ai dit à l’époque. Je suis très triste de quitter l’équipe dont je fais partie actuellement, mais je préfère le faire avant de tomber dans une « ronchonnitude » sans fin.
    De même l’excitation de ce nouveau challenge l’emporte sur la déception !

    Encore bravo pour ce blog (que j’ai rajouté dans ma blog-liste 🙂

    Monsieur J

      

  6. Pour moi, la réponse est simple : si on se lève chaque matin en se disant « merde, faut que j’aille bosser », si on a une boule d’angoisse au ventre chaque dimanche soir et chaque fin de vacances, il faut partir. Ce qui ne veut pas dire partir tout de suite : les contraintes économiques sont ce qu’elles sont, il ne faut pas lâcher la proie pour l’ombre.
    Pour ma part, j’ai quitté un poste inintéressant et où l’ambiance était mauvaise, pour me lancer dans l’incertain (pigiste moi aussi). Le fait que mon compagnon ait un poste fixe a joué dans la balance.

      

  7. @ FmR : comme toi, j’ai constaté que les super-râleurs étaient généralement ceux qui occupaient le même poste dans la même boîte depuis des années. Sachant qu’à partir de là, bouger leur semble souvent une montagne…on n’en sort plus !!!

    @ Babsgirl : tout à fait d’accord avec toi, le changement pour le changement est loin d’être toujours positif, surtout quand il est subi ou contraint. En revanche, savoir profiter d’un changement pour évoluer, apprendre d’autres choses, relever de nouveaux défis là, il peut y avoir un vrai progrès et une nouvelle motivation.

    @ Monsieur J : tout d’abord, bienvenu ici ! Rester cohérent avec soi-même (quand on a le choix et les moyens bien sûr), cela me semble la meilleure façon de ne pas tomber dans la frustation et les ruminations négatives. Bonne route vers ce nouveau poste !

      

  8. Should I stay or should I go ? That’s the question ! Le problème avec ces personnes c’est que non seulement ils « pourrissent » l’ambiance et le moral de leurs collègues et aussi sans aucun doute de leur entourage proche, bref, aucune retombée positive dans tout cela.
    Sinon je viens de lire ton billet « de nantes à l’Ile Maurice », moi qui rentre de vacances, ça m’inspire beaucoup !

      

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